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En 1806, l’empereur de Russie envoya une nouvelle mission. Elle était composée de cinq cents personnes, mais à peine fut-elle parvenue à la grande muraille, que le céleste empereur lui fit dire qu’il n’en recevrait que soixante-dix. L’envoyé russe, le comte Goloffkin, après avoir traversé les déserts de la Sibérie, fut arrêté en vue de la terre promise, et, ayant refusé de se soumettre à la cérémonie du ho-tou, fut renvoyé sans plus de façons.
En 1806, l’empereur de Russie envoya une nouvelle mission. Elle était composée de cinq cents personnes, mais à peine fut-elle parvenue à la grande muraille, que le céleste empereur lui fit dire qu’il n’en recevrait que soixante-dix. L’envoyé russe, le comte Goloffkin, après avoir traversé les déserts de la Sibérie, fut arrêté en vue de la terre promise, et, ayant refusé de se soumettre à la cérémonie du ho-tou, fut renvoyé sans plus de façons.


L’ambassadeur anglais lord Macartney, qui pénétra jusqu’à Pékin en 1792, recula devant le même cérémonial, ce qui n’empêcha pas, quinze ans plus tard, les Chinois d’assurer qu’il s’y était soumis et de réclamer la même con­descendance de lord Amherst. L’ambassade de lord Amherst est celle qui présente les plus curieuses particularités, et M. Ellis, qui en faisait partie, en a fait une relation détaillée. L’envoyé anglais fut reçu par trois mandarins qui vinrent à sa rencontre, Quang, Chang et Yin. Deux d’entre eux vinrent le voir à bord, le troisième le reçut à son débarquement. Le 12 août 1816, l’am­bassade arriva à Tien-sing , où un banquet lui fut offert le lendemain. Le premier objet qui frappa la vue de lord Amherst, quand il entra dans la salle du banquet, fut un écran en soie verte, devant lequel se tenaient les mandarins dans leur costume officiel. Il est nécessaire de savoir qu’un des agrémens caractéristiques du ho-tou est qu’il faut l’exécuter non-seulement devant le céleste empereur, mais encore devant l’écran qui représente sa céleste personne. Un des mandarins fit donc observer à lord Amherst que, comme le banquet était offert au nom de l’empereur, les convives auraient à remplir les mêmes cérémonies que celles qui se pratiquaient en son impériale {{tiret|pré|sence}}
L’ambassadeur anglais lord Macartney, qui pénétra jusqu’à Pékin en 1792, recula devant le même cérémonial, ce qui n’empêcha pas, quinze ans plus tard, les Chinois d’assurer qu’il s’y était soumis et de réclamer la même con­descendance de lord Amherst. L’ambassade de lord Amherst est celle qui présente les plus curieuses particularités, et M. Ellis, qui en faisait partie, en a fait une relation détaillée. L’envoyé anglais fut reçu par trois mandarins qui vinrent à sa rencontre, Quang, Chang et Yin. Deux d’entre eux vinrent le voir à bord, le troisième le reçut à son débarquement. Le 12 août 1816, l’am­bassade arriva à Tien-sing, où un banquet lui fut offert le lendemain. Le premier objet qui frappa la vue de lord Amherst, quand il entra dans la salle du banquet, fut un écran en soie verte, devant lequel se tenaient les mandarins dans leur costume officiel. Il est nécessaire de savoir qu’un des agrémens caractéristiques du ho-tou est qu’il faut l’exécuter non-seulement devant le céleste empereur, mais encore devant l’écran qui représente sa céleste personne. Un des mandarins fit donc observer à lord Amherst que, comme le banquet était offert au nom de l’empereur, les convives auraient à remplir les mêmes cérémonies que celles qui se pratiquaient en son impériale {{tiret|pré|sence}}