« Chronique de la quinzaine - 14 janvier 1833 » : différence entre les versions
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L'Afrique et l'Asie ne se sont pas montrées plus raisonnables. On avait bien dit que la Russie allait intervenir dans cette bataille acharnée que se livrent l'Egypte et la Turquie; mais il n'en a rien été. On n'a pas séparé les combattans. On a souffert que ce duel à mort se continuât.
Quant à l'Europe, c'est elle qui donne maintenant le bon exemple. Son expérience lui a profité. A force d'être folle, elle est devenue sage. Ainsi tout récemment, bien que ce fut pour elle un grand crève-
Au-delà des Pyrénées, la réforme politique continue à se conduire avec une louable prudence. Les libéraux y avancent lentement, mais ils avancent; chaque jour ils gagnent quelques nouveaux pouces de terrain : malgré bien des résistances, M. d'Offalia vient d’être nommé ministre de l'intérieur; et ce qui est plus important encore, le roi, dont le silence devenait inquiétant, s'est enfin prononcé lui-même. Il a protesté solennellement contre la violence qui avait profité de sa maladie, pour lui arracher le sacrifice des droits de sa fille. Ce dernier acte est décisif. Puisque voici Ferdinand VII qui s'embarque aussi à bord de la Liberté, c’est pour elle un lest suffisant. Quoi que fassent maintenant les vagues de l’absolutisme, elles n'abîmeront pas ce glorieux navire qui va bien assurément aller conquérir pour l'Espagne un autre nouveau monde.
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La littérature suédoise, long-temps vouée à l'imitation des littératures étrangères, vient enfin, depuis une vingtaine d'années, de se rappeler qu'une autre carrière, une carrière patriotique lui était ouverte; que la mythologie, les traditions, les
Frithiof, fils du paysan Thorsten Vikingsson, est élevé chez Hilding avec Ingeborg, fille de Bele, roi de Norwège. Frithiof ressemble au chêne, Ingeborg à la rose au montent où le printemps fuit; bientôt aux jeux de l'enfance succède l'amour, transition exprimée par l'auteur avec une simplicité remplie de charme. C'est en vain qu'Hilding rappelle à son fils adoptif qu'Ingeborg est de sang royal, que sa race remonte à Oden, Frithiof oppose sa force, son courage : « Le glaive, dit-il, est un aspirant puissant, je com¬battrai pour ma jeune fiancée, malheur à qui voudra nous séparer. »
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Ring, monarque d'une autre partie de la Norwège, annonce à son peuple que son choix s'est arrêté sur la fille de Bele. Ses écuyers partent avec fracas; une longue file de skaldes les accompagnent en chantant les exploits des héros. Ils se présentent devant les frères d'Ingeborg. Helge, qui passe de préférence son temps avec les devins, consulte les dieux. Tous gardant un obstiné silence, il rejette la demande de Ring. Halfdan plaisante sur la vieillesse de Ring, qui, pour venger son injure, assemble une armée. Helge réclame alors le secours de Frithiof; mais celui-ci reste inflexible. Il se rend près d'Ingeborg, dans le temple de Balder, et se décide enfin, à sa prière, à faire une nouvelle tentative près de Helge. Il vient en dire le résultat à sa bien-aimée.
« Je me rendis à l'assemblée. Sur la colline sépulcrale, sur ses flancs couverts de gazon, bouclier contre bouclier, le glaive nu, les hommes du nord debout formaient anneau sur anneau jusqu'au sommet; mais sur la pierre servant de tribunal, sombre comme une nuée d'orage, siégeait ton frère Helge. Les joues de l'homme de sang sont sans couleur. Près de lui un grand enfant, Halfdan, était assis négligemment, jouant sans réflexion avec son glaive. Je m'avance et dis : « La guerre est à nos frontières; elle frappe sur le bouclier de bataille. Ton royaume, roi Helge, est en danger. Donne-moi ta sœur, et je te prêterai mon bras. Dans le combat, il pourra te devenir utile. Oublions notre mésintelligence. Je ne la nourris pas volontiers contre le frère d'Ingeborg. Sois juste, prince, sauve en même temps ta couronne d'or et le
Frithiof, pour expier la profanation dont Helge l'accuse, est condamné, sous peine d'être infâme et proscrit à jamais, à aller réclamer dans les îles de l'ouest un tribut qu'elles ont cessé de payer depuis la mort de Bele. Il part; mais le printemps suivant, de fâcheuses nouvelles accueillent son retour. Sa demeure n'est plus qu'un monceau de cendres; Helge l'a incendiée en fuyant devant le roi Ring, et celui-ci vient d'emmener Ingeborg.
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4° Au milieu d'une nuit épaisse, tomber avec tout votre bagage au fond d'un profond ravin.
5° Quand vous vous arrêtez dans un khan, épuisé de fatigue et transi de froid, ne trouver qu'une chambre, aux murs ruisselans, avec des fenêtres de papier et sans portes. Essayer d'y faire du feu, mais n'avoir que du bois vert, et lorsqu'à force de souffler aux dépens de vos poumons, vous l'avez enfin allume, être saisi de violens maux de
6° En sortant d'un café sur le parquet duquel vous étiez demeuré roulé toute la soirée, vous apercevoir que vos habits et votre manteau sont percés d'une infinité de trous, qu'y a pratiqués le feu des pipes de la compagnie.
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