« Itinéraire de Paris à Jérusalem/Voyage/Partie 6 » : différence entre les versions
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{{chapitre|[[Itinéraire de Paris à Jérusalem]]<br/>et de Jérusalem à Paris|[[Auteur:François-René de Chateaubriand|Chateaubriand]]|Sixième partie|Voyage
Je me trouvai fort embarrassé à mon retour à Jaffa : il
La Providence vint à mon secours. La surlendemain de mon arrivée à Jaffa, comme je me préparais à partir pour Saint-Jean-
:Lui (Dieu).
:" Le but de cet écrit et le motif qui
:" Le séid (le sieur) Moustapha êl Bâbâ ; le séid Hhocéin Chetmâ.
:" Le réis (patron) Hhannâ a touché, sur le montant du nolis ci-dessus énoncé, la somme de cent quatre-vingts ''ghrouchs'' au lion ; le reste,
Ce ne fut pas sans un véritable regret que je quittai mes vénérables hôtes le 16 octobre. Un des Pères me donna des lettres de recommandation pour
Avant de quitter Jaffa,
:" Jaffa, ce 16 octobre 1806.
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:" Monsieur,
:"
:" Je leur ai conseillé, comme vous, la résistance. Malheureusement ils ont connu trop tard tout
:" Vous trouverez, Monsieur, deux autres lettres jointes à la lettre de M.
:"
:" Agréez, Monsieur, je vous prie, etc.
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:" F.-A. de Ch. "
Jean et Julien ayant porté nos bagages à bord, je
Je me retirai dans la chambre du capitaine, lorsque nous eûmes perdu de vue les lumières de Jaffa, et que
Il y a dans la vie du marin quelque chose
Nous traversâmes le 17 et le 18 le golfe de Damiette : cette ville remplace à peu près
Le 19 à midi, après avoir été deux jours sans voir la terre, nous aperçûmes un promontoire assez élevé, appelé le cap Brûlos, et formant la pointe la plus septentrionale du Delta.
Le soir même, nous eûmes, comme disent les marins, connaissance de quelques palmiers qui se montraient dans le sud-ouest, et qui paraissaient sortir de la mer ; on ne voyait point le sol qui les portait. Au sud, on remarquait une masse noirâtre et confuse, accompagnée de quelques arbres isolés :
Le 20, à cinq heures du matin,
A dix heures nous découvrîmes enfin, au-dessous de la cime des palmiers, une ligne de sable qui se prolongeait à
En cinglant toujours à
A cinq heures du soir, la côte, que nous avions toujours à notre gauche, changea
Le 20, à huit heures du matin, la chaloupe de la saïque me porta à terre, et je me lis conduire chez M. Drovetti, consul de France à Alexandrie.
On ne
M. Drovetti me donna un logement dans la maison du consulat, bâtie presque au bord de la mer, sur le port marchand. Puisque
Nous partîmes le soir
M. de Saint-Marcel, consul de France à Rosette, nous reçut avec une grande politesse ; M. Caffe, négociant français et le plus obligeant des hommes, voulut nous accompagner
:" Ces fiers Albanais seraient encore des héros
Les deux jours que nous passâmes à Rosette furent employés à visiter cette jolie ville arabe, ses jardins et sa forêt de palmiers. Savary a un peu exagéré les agréments de ce lieu ; cependant, il
Le 26, à midi, nous entrâmes dans notre barques, où il y avait un grand nombre de passagers turcs et arabes. Nous courûmes au large, et nous commençâmes à remonter le Nil. Sur notre gauche un marais verdoyant
Contrariés par le vent et par la rapidité du courant, nous employâmes sept mortelles journées à remonter de Rosette au Caire. Tantôt nos matelots nous tiraient à la cordelle, tantôt nous marchions à
Est-il donc possible que les lois puissent mettre autant de différence entre des hommes ! Quoi ! ces hordes de brigands albanais, ces stupides musulmans, ces fellahs si cruellement opprimés, habitent les mêmes lieux où vécut un peuple si industrieux, si paisible, si sage ; un peuple dont Hérodote et surtout Diodore se sont plu à nous peindre les coutumes et les mœurs ! Y a-t-il dans aucun poème un plus beau tableau que celui-ci ?
:" Dans les premiers temps, les rois ne se conduisaient point en
:" Je
Nous passâmes par le canal de Ménouf, ce qui
On voudrait
Si elle enseigne quelque chose, pourquoi se plaindre
Sans doute, à le prendre à la rigueur, une petite fosse suffit à tous, et six pieds de terre, comme le disait Mathieu Molé, feront toujours raison du plus grand homme du monde. Dieu peut être adoré sous un arbre comme sous le dôme de Saint-Pierre, on peut vivre dans une chaumière comme au Louvre ; le vice de ce raisonnement est de transporter un ordre de choses dans un autre.
Au reste, ces Pyramides me rappelèrent des monuments moins pompeux, mais qui toutefois étaient aussi des sépulcres ; je veux parler de ces édifices de gazon qui couvrent les cendres des Indiens au bord de
Nous abordâmes à Boulacq, et nous louâmes des chevaux et des ânes pour le Caire. Cette ville, que dominent
Ces mamelucks étaient attachés au service du pacha. Les grandes armées laissent toujours après elles quelques traîneurs : la nôtre perdit ainsi deux ou trois cents soldats, qui restèrent éparpillés en
Ceux-ci étaient Gascons, Languedociens et Picards. leur chef
::Le coffre étant ouvert, on y vit des lambeaux,
::
::Petit chapeau, jupon, pannetière, houlette,
::Et, je pense, aussi sa musette.
Le lendemain de notre arrivée au Caire, 1er novembre, nous montâmes au château, afin
On dégradait donc dans un coin de ce château
Memphis avait existé dans les plaines qui
:" Ces plaines heureuses,
Le 2 nous allâmes à Djizé et à
Nous vîmes en revenant de notre course la mosquée abandonnée dont
Je passai cinq autres jours au Caire, dans
Au reste, je me serais très bien arrangé du séjour du Caire ;
Avant de quitter le Caire, je fis présent à Abdallah
Nous descendîmes avec le cours du fleuve : nous nous engageâmes dans le canal de Ménouf. Le 10 au matin, en sortant du canal et rentrant dans la grande branche de Rosette, nous aperçûmes le côté occidental du fleuve occupé par un camp
::Mère antique des arts et des fables divines,
::Toi, dont la gloire assise au milieu des ruines
::Etonne le génie et confond notre orgueil,
::
::Ta grandeur colossale insulte à nos chimères,
::
::Dont rien ne dirigeait le cours audacieux
::Chercher des guides sûrs dans la voûte des cieux.
::Quand le fleuve sacré qui féconde tes rives
::
::Et, sur
::Du limon de ses flots nourrissait tes moissons,
::Les hameaux, dispersés sur les hauteurs fertiles,
::
::Les palmiers, ranimés par la fraîcheur des eaux,
::Sur
::Par les feux du Cancer Syène poursuivie
::Dans ses sables brûlants sentait filtrer la vie ;
::Et des murs de Péluse aux lieux où fut Memphis,
::Mille canots flottaient sur la terre
::Le faible papyrus, par des tissus fragiles,
::Formait les flancs étroits de ces barques agiles,
::Qui, des lieux séparés conservant les rapports,
::Réunissaient
::Mais lorsque dans les airs la Vierge triomphante
::Ramenait vers le Nil son onde décroissante,
::Quand les troupeaux bêlants et les épis dorés
::
::Alors
::Ouvraient des aquilons
::
::. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
::
::Alors mille cités que décoraient les arts,
::
::Du Nil enorgueilli couronnaient le rivage.
::Dans les sables
::En colonne hardie élancé dans les airs,
::De sa pompe étrangère étonnait les déserts.
Ligne 178 :
::Les destins sont comblés : dans leur course immuable,
::Les siècles ont détruit cet éclat passager
::Que la superbe
M. Drovetti
Le monde savant la doit à quelques officiers anglais ; ils parvinrent à la relever en y appliquant du plâtre.
Pococke en avait copié quelques lettres ; plusieurs autres voyageurs
<center>TO. WTATON, AYTOKRATORA
Ligne 199 :
PO. EPARCOS AIGYPTOY.</center>
Il faut
<center>PROS
Ligne 211 :
POLLIWN EPARCOS AIGYPTOY</center>
:" Au très sage empereur, protecteur
Ainsi, tous les doutes sur la colonne de Pompée sont éclaircis {{refa |13}}
M. Boissonade, à qui
Si
Quelquefois je montais à cheval avec M. Drovetti, et nous allions nous, promener à la vieille ville, à Nécropolis ou dans le désert. La plante qui donne la soude couvrait à peine un sable aride ; des chakals fuyaient devant nous ; une espèce de grillon faisait entendre sa voix grêle et importune : il rappelait péniblement à la mémoire le foyer du laboureur, dans cette solitude Où jamais une fumée champêtre ne vous appelle à la tente de
M. Drovetti avait fait bâtir sur la plate-forme de sa maison une volière en forme de tente, où il nourrissait des cailles et des perdrix de diverses espèces. Nous passions les heures à nous promener dans cette volière, et à parler de la France. La conclusion de tous nos discours était
Le ciel fut toujours couvert pendant mon séjour à Alexandrie, la mer sombre et orageuse. Je
:" Le triste murmure de la mer est le premier son qui ait frappé mon oreille en venant à la vie. A combien de rivages
Pendant mon séjour forcé à Alexandrie, je reçus plusieurs lettres de M. Caffe, mon brave compagnon de voyage sur le Nil. Je
:" Rosette, le 14 février 1806.
Ligne 237 :
:" Monsieur,
:" Quoique nous soyons au 14 du courant,
:" Mahamed-Aga,
:" Le village où les Mamelucks ont battu les Albanais, et que les uns et les autres ont dépouillé,
:"
:" Votre très humble, etc.
Ligne 249 :
:" L.- E. Caffe. "
Le 23 novembre, à midi, le vent étant devenu favorable, je me rendis à bord du vaisseau avec mon domestique français.
Notre navire était à
Nous levâmes
Nous essayâmes
Le 1er décembre, le vent, se fixant à
Le vent ayant sauté au nord, nous mîmes la misaine dehors, et nous tâchâmes de nous soutenir sur la côte méridionale de
Après avoir mesuré vingt fois les mêmes vagues, nous nous retrouvâmes le 12 devant
:" Est in Carpathio Neptuni gurgite vates.
Ligne 267 :
::Protée, ô mon cher fils ! peut seul finir tes maux ;
::
::Atteler à son char les monstres
::Pallène est sa patrie, et dans ce même jour
::Vers ces bords fortunés il hâte son retour.
::Les Nymphes, les Tritons, tous,
::Respectent de ce dieu la science sacrée ;
::Ses regards pénétrants, son vaste souvenir,
::Embrassent le présent, le passé,
::Précieuse faveur du dieu puissant des ondes,
::Dont il paît les troupeaux dans les plaines profondes.
Je
Le 12, à six heures du soir, le vent se tournant au midi,
M. Dinelli prit sur lui de franchir le canal formé par
Ce triste port
Nos matelots embarquèrent de
Le vent continuant toujours de souffler du midi, nous appareillâmes le 16 à neuf heures du matin. Nous passâmes au sud de
La Providence nous sauva. Un léger changement dans le vent nous fit tomber au midi de Lampedouse, et nous nous trouvâmes dans une mer libre. Le vent remontant toujours au nord, nous hasardâmes de mettre une voile, et nous courûmes sur la petite syrte. Le fond de cette syrte va toujours
Nous jetâmes
Toutefois nous crûmes devoir chômer sa fête, non comme la fête
Nous touchions presque aux îles Kerkeni, les ''Cercinae'' des anciens. Du temps de Strabon il y avait des pêcheries en avant de ces îles, comme
Le 6 janvier 1807, la tempête étant enfin apaisée, nous quittâmes la petite syrte, nous remontâmes la côte de Tunis pendant trois jours, et le 10 nous doublâmes le cap Bon,
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{{refl |1}}. En marine : bâtiment de charge.
{{refl |2}}. Le jour et la date,
{{refl |3}}.
{{refl |4}}. N V 1 15
{{refl |5}}. Voyez, pour la description de
{{refl |6}}. On voit encore en
{{refl |7}}. '' Voyage de la Grèce''. Le fond du vêtement des Albanais est blanc, et les galons sont rouges. (N.d.A.)
{{refl |8}}. Par la plus grande fatalité, le nom de mon hôte, au Caire,
{{refl |9}}. '' Diod''., trad. de Terrass. (N.d.A.)
{{refl |10}}. Nom de colonnes placées à différents endroits en
{{refl |11}}. '' La Navigation'', par M. Esménard.
Quand
O temps impitoyable !
Ligne 333 :
{{refl |12}}. N V 1 16
{{refl |13}}. Quant à
{{refl |14}}. Voilà ce que
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