« Page:Voltaire - La Raison par alphabet, 6e édition, Cramer, 1769, tome 1.djvu/352 » : différence entre les versions
m Phe: split |
m Robot : Remplacement de texte automatisé (-très + très- & - et + & & - âme + ame ) |
||
Contenu (par transclusion) : | Contenu (par transclusion) : | ||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
<nowiki /> |
<nowiki /> |
||
On ne sait pas qui inventa les habits |
On ne sait pas qui inventa les habits & les chaussures, & on veut savoir qui le premier inventa les idoles ? Qu’importe un passage de Sanchoniaton qui vivait avant la guerre de Troye ? que nous apprend-il, quand il dit que le chaos, l’esprit, c’est-à-dire le souffle, amoureux de ses principes, en tira le limon, qu’il rendit l’air lumineux, que le vent Colp & sa femme Baü engendrèrent Éon, qu’Éon engendra Genos ? que Cronos leur descendant avait deux yeux par derrière comme par devant, qu’il devint dieu, & qu’il donna l’Égypte à son fils Taut ? Voilà un des plus respectables monuments de l’antiquité. |
||
Orphée antérieur à Sanchoniaton, ne nous en apprendra pas davantage, dans sa ''Théogonie'', que Damascius nous a conservée. Il représente le principe du monde sous la figure d’un dragon à deux têtes, l’une de taureau, l’autre de lion, un visage au milieu, qu’il appelle visage dieu, |
Orphée antérieur à Sanchoniaton, ne nous en apprendra pas davantage, dans sa ''Théogonie'', que Damascius nous a conservée. Il représente le principe du monde sous la figure d’un dragon à deux têtes, l’une de taureau, l’autre de lion, un visage au milieu, qu’il appelle visage dieu, & des ailes dorées aux épaules. |
||
Mais vous pouvez de ces idées bizarres tirer deux grandes vérités, l’une que les images sensibles |
Mais vous pouvez de ces idées bizarres tirer deux grandes vérités, l’une que les images sensibles & les hiéroglyphes sont de l’antiquité la plus haute ; l’autre que tous les anciens philosophes ont reconnu un premier principe. |
||
Quant au polythéisme, le bon sens vous dira que dès qu’il y a eu des hommes, c’est-à-dire des animaux faibles, capables de raison |
Quant au polythéisme, le bon sens vous dira que dès qu’il y a eu des hommes, c’est-à-dire des animaux faibles, capables de raison & de folie, sujets à tous les accidents, à la maladie & à la mort, ces hommes ont senti leur faiblesse & leur dépendance : ils ont reconnu aisément qu’il est quelque chose de plus puissant |