« Héléna (1822) » : différence entre les versions

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Levana Taylor (discussion | contributions)
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Et, faisant un faisceau des haines de leurs coeurs,
Aux yeux des nations ressusciter vainqueurs.
 
 
Écoutez, écoutez cette cloche isolée,
Elle tinte au sommet de Scio désolée ;
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=== CHANT DEUXIÈME - LE NAVIRE ===
 
<small>OÔ terre de Cécrops ! terre où règnent un souffle divin et
des génies amis des hommes !
(Les Martyrs, CHATEAUBRIAND).</small>
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« Et la Vengeance aussi, la volupté des Dieux ? »
 
:::::LE CHOEUR DES GRECS
 
LE CHOEUR DES GRECS
 
O jeune fiancée ! ô belle fugitive !
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Et son bras est vainqueur quand sa voix a chanté.
 
:::::HÉLÉNA
 
HÉLÉNA
 
Regardez, c'est la Grèce ; ô regardez ! c'est elle !
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:::::LE CHOEUR
 
O vous, de qui la voile est proche de nos voiles,
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:::::HÉLÉNA
 
::::O fils des héros d'Homère !
::::Des temps vous êtes exclus ;
::::Telle n'est plus votre mère,
::::Et vos pères ne sont plus.
::::Chez nous l'Asie indolente
::::S'endort superbe et sanglante,
::::Et tranquilles sous ses yeux,
::::Les esclaves de l'esclave
::::Regardent la mer qui lave
::::L'urne vide des aïeux.
 
 
:::::LE CHOEUR
 
Mais la nuit aura vu ces eaux moins malheureuses
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:::::HÉLÉNA
 
::Non, des Ajax et des Achilles
::Vous n'avez gardé que le nom :
::Vos vaisseaux se cachent aux îles
::Que cachaient ceux d'Agamemnon
::Mahomet règne dans nos villes,
::Se baigne dans les Thermopyles,
::Chaudes encor d'un sang pieux ;
::Son croissant dans l'air se balance...
::Diomède a brisé sa lance :
::On n'ose plus frapper les dieux.
 
 
:::::LE CHOEUR
 
L'aube de sang viendra, vous verrez qui nous sommes :
Vos chants n'oseront plus redemander des hommes.
Compagnon mutilé de la mort de Riga
Et pirate sans fers, fugitif de Parga,
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Le marin, rude enfant de l'île,
Loin de ses bords chéris flotte sans l'oublier ;
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Il sait combattre comme Achille,
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Et son bras est sans bouclier.
 
 
:::::HÉLÉNA
 
O nous pourrions déjà les entendre crier !
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Vos ennemis rians les foulent sous leurs pas,
Et leur dernier soupir s'étonne de ces crimes
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Que leur âge ne savait pas.
 
Vous avez évité ces horribles trépas,
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Chanta d'une voix ferme, exempte de sanglots,
Et leur hymne de mort, sur le mont commencée,
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;S'éteignit dans les flots.
 
 
:::::LE CHOEUR
 
OÔ tardive vengeance ! ô vengeance sacrée !
Par trois cents ans captifs sans espoir implorée,
As-tu rempli ta coupe avec ces flots de sang ?
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:::::HÉLÉNA
 
Elle descend.
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Quittez vos trônes d'or, Nations de la terre,
&nbsp;&nbsp;&nbsp;Entourez-vous et dépouillez le deuil ;
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Votre soeur soulève la pierre
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Qui la couvrait dans son cercueil.
A&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;À la fois pâle, faible et fière,
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Ses deux mains implorent vos mains ;
Ses yeux, que du sépulcre aveugle la poussière,
Vers ses anciens lauriers demandent leurs chemins ;.
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;La victoire la rendra belle ;
Tendez-lui de vos bras les secours belliqueux,
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Les Dieux combattaient avec elle ;
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Êtes-vous donc plus grandes qu'eux ?
Du moins contre la Grèce, ô n'ayez point de haine !
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Encouragez-la dans l'arène ;
Par des cris fraternels secondez ses efforts ;
Et, comme autrefois Rome en leur sanglante lutte,
De ses gladiateurs jugeait de loin la chute,
Que vos oisives mains applaudissent nos morts.
<br>
 
Elle disait. Ses bras, sa tête prophétique
Se penchaient sur les eaux et tendaient vers l'Attique.
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=== CHANT TROISIÈME - L'URNE===
 
::::::<small>Cette urne que je tiens contient-elle sa cendre?<br>
O::::::Ô vous! à ma douleur objet terrible et tendre,<br>
::::::Éternel entretien de haine et de pitié! (CORNEILLE)</small>
(CORNEILLE)</small>
<poem>
« Aux armes, fils d'Ottman, car de sa voix roulante
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Règlent leur pas sonore aux mots sacrés du chant ;
 
::Allah prépare leur défaite ;
::Priez, chantez : Dieu seul est Dieu,
::Et Mahomet est son Prophète.
::Le Koran gouverne ce lieu :
::Que le Giaour tombe et meure.
::Dans la flamboyante demeure
::Par Monkir il sera jeté,
::La terre brûlera l'impie,
::Car sa tombe sera sans pluie
::Sous les dards plombés de l'été.
 
::Le Croyant superbe s'avance ;
::Il est brave ; il sait que son sort
::Avec lui marche, écrit d'avance
::Sur l'invisible collier d'or ;
::Son front sous le dernier génie,
::Dont le vol a de l'harmonie,
::Se courbe sans être irrité.
::La prévoyance est inhabile
::A reculer l'heure immobile
::Que marque la fatalité.
 
::Si la mort frappe le fidèle
::Quittant son paradis vermeil
::Et déployant l'or de son aile,
::La Péri viendra du soleil.
::Ses chants le berceront de joie,
::Ses doigts ont travaillé la soie
::Où le brave doit reposer ;
::L'entourant d'une écharpe verte,
::Sa bouche de rose entr'ouverte
::L'accueillera par un baiser.
 
::Qui puisera les eaux sacrées
::Dans la fontaine de Cafour ,
::Où les houris désaltérées
::Chancellent et tombent d'amour ?
::Leurs yeux doux, qu'un cil noir protège,
::Vous regardent : leurs bras de neige
::Applaudiront au combattant ;
::Et dans des coupes d'émeraude
::Une liqueur vermeille et chaude
::Coule de leurs doigts et l'attend.
 
::Allah prépare leur défaite,
::Il a pris le glaive de feu ;
::Priez, chantez : Dieu seul est Dieu,
::Et Mahomet est son Prophète.
 
Si de grands boeufs errans sur les bords d'un marais