« Page:Revue des Deux Mondes - 1829 - tome 1.djvu/16 » : différence entre les versions
m typo |
|||
Contenu (par transclusion) : | Contenu (par transclusion) : | ||
Ligne 3 : | Ligne 3 : | ||
De nos jours, la difficulté pour les gouvernemens est doublement grande. Deux opinions se partagent le monde : l’une tend à conserver, à accroître l’action de l’autorité ; l’autre a pour but d’étendre l’action populaire dans toutes les parties de la politique. Elles sont toutes deux pleines de l’esprit de prosélytisme ; elles se figurent que nul peuple ne peut être heureux s’il n’est régi selon leurs principes. De même que l’Église a dit : ''Hors de l’Église point de salut'', ces opinions ont dit : Sans nous point de félicité publique. La politique est une et invariable à leurs yeux ; elles sont comme deux religions opposées, dont l’une damne l’autre. Chacune caresse ou menace le pouvoir, afin que le pouvoir agisse dans le sens qu’elle indique. Si le pouvoir cède à l’une, l’autre s’irrite ; s’il croit devoir rester intermédiaire, alors elles semblent s’entendre toutes deux, votent unanimement contre lui, et l’accusent de marcher sans plan et sans système arrêté d’avance. |
De nos jours, la difficulté pour les gouvernemens est doublement grande. Deux opinions se partagent le monde : l’une tend à conserver, à accroître l’action de l’autorité ; l’autre a pour but d’étendre l’action populaire dans toutes les parties de la politique. Elles sont toutes deux pleines de l’esprit de prosélytisme ; elles se figurent que nul peuple ne peut être heureux s’il n’est régi selon leurs principes. De même que l’Église a dit : ''Hors de l’Église point de salut'', ces opinions ont dit : Sans nous point de félicité publique. La politique est une et invariable à leurs yeux ; elles sont comme deux religions opposées, dont l’une damne l’autre. Chacune caresse ou menace le pouvoir, afin que le pouvoir agisse dans le sens qu’elle indique. Si le pouvoir cède à l’une, l’autre s’irrite ; s’il croit devoir rester intermédiaire, alors elles semblent s’entendre toutes deux, votent unanimement contre lui, et l’accusent de marcher sans plan et sans système arrêté d’avance. |
||
M. Canning et M. |
M. Canning et M. de Metternich sont les dieux que ces opinons encensent ou maudissent. Le libéralisme loue le premier de ces hommes d’état cause de sa philantropie ; |