« La Canaille » : différence entre les versions

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{{titrePoeme|Paroles : [[Alexis Bouvier]], Musique : Joseph Darcier|La Canaille|&nbsp;}}
 
'''La Canaille, 1865'''
'' Alexis Bouvier''<br />
''''
 
Cette chanson a été écrite pendant et à propos de la [[w:Commune de Paris|Commune de Paris]].
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:Dans la vieille cité française
:Existe une race de fer ;
:Dont l’âme comme une fournaise
:À de son feu bronzé la chair.
:Tous ses fils naissent sur la paille
:Pour palais ils n’ont qu’un taudis…
:C’est la canaille !<br />
:Eh bien ! j’en suis !<br />
 
:Ce n’est pas le pilier du bagne ;
:C’est l’honnête homme dont la main
:Par la plume ou le marteau gagne
:En suant son morceau de pain.
:C’est le père enfin qui travaille
:Les jours et quelquefois les nuits
:C’est la canaille !
:Eh bien ! j’en suis !
 
:C’est l’artiste, c’est le bohème
:Qui sans souper rime rêveur
:Un sonnet à celle qu’il aime
:Trompant l’estomac par le cœur.
:C’est à crédit qu’il fait ripaille
:Qu’il loge et qu’il a des habits
:C’est la canaille !
:Eh bien ! j’en suis !
 
:C’est l’homme à la face terreuse
:Au corps maigre, à l’œil de hibou
:Au bras de fer à main nerveuse
:Qui sortant d'on ne sait pas où
:Toujours avec esprit vous raille
:Se riant de votre mépris…
:C’est la canaille !
:Eh bien ! j’en suis !
 
:C’est l’enfant que la destinée,
:Force à jeter ses haillons
:Quand sonne sa vingtième année
:Pour entrer dans nos bataillons.
:Chair à canon de la bataille
:Toujours il succombe sans cris…
:C’est la canaille !
:Eh bien ! j’en suis !
 
:Ils fredonnaient la ''Marseillaise''
:Nos pères les vieux vagabonds
:Attaquant en quatre-vingt-treize
:Les bastilles dont les canons
:Défendaient la vieille muraille…
:Que de trembleurs ont dit depuis >
:« C’est la canaille ! »
:Eh bien ! j’en suis !
 
:Les uns travaillent par la plume
:Le front dégarni de cheveux
:Les autres martèlent l’enclume
:Et se soûlent pour être heureux.
:Car la misère en sa tenaille
:Fait saigner leurs flancs amaigris
:C’est la canaille !
:Eh bien ! j’en suis !
 
:Enfin, c’est une armée immense
:Vêtue en haillons, en sabots
:Mais qu’aujourd’hui la vieille France,
:Les appelle sous ses drapeaux.
:On les verra dans la mitraille
:Ils feront dire aux ennemis :
:« C’est la canaille ! »
:Eh bien ! j’en suis !
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