« Michel Strogoff/Partie 2/Chapitre 2 » : différence entre les versions
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<center>'''Une attitude d’alcide jolivet.'''</center>
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prisonniers russes et sibériens, capturés soit à Omsk, soit à Kolyvan.
Ces malheureux ne furent pas conduits à l’enclos, déjà trop petit pour
ceux qu’il contenait, et
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ils durent rester aux avant-postes, sans
abri, presque sans nourriture. Quel sort Féofar-Khan réservait-il à
ces infortunés ? Les internerait-il à Tomsk, ou quelque sanglante
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s’était plu à mettre sa vie vagabonde au service des envahisseurs
qu’Ivan Ogareff allait jeter sur la Sibérie. À la prodigieuse astuce
naturelle à sa race, elle joignait une
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énergie farouche, qui ne
connaissait ni le pardon ni la pitié. C’était une sauvage, digne de
partager le wigwam d’un Apache ou la hutte d’un Andamien.
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laquelle Ivan Ogareff voulait faire parler la vieille Sibérienne.
Sangarre devait attendre, et elle attendait, sans perdre des yeux
celle qu’elle espionnait à son insu, guettant
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ses moindres gestes, ses
moindres paroles, l’observant jour et nuit, cherchant à entendre ce
mot de « fils » s’échapper de sa bouche, mais déjouée jusqu’alors par
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Ivan Ogareff, imperturbable comme toujours, répondit froidement aux
déférences des hauts fonctionnaires envoyés à sa rencontre. Il était
très simplement
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vêtu, mais, par une sorte de bravade impudente, il
portait encore un uniforme d’officier russe.
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L’émir s’approcha d’Ivan Ogareff et lui donna un baiser, à la
signification
signification duquel il n’y avait pas à se méprendre. Ce baiser▼
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faisait du lieutenant le chef du conseil et le plaçait temporairement
au-dessus du khodja.
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du soleil ! C’est de donner l’herbe des steppes orientales à dévorer
aux chevaux turcomans ! C’est de prendre Irkoutsk, la capitale des
provinces de l’est, et, avec
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elle, l’otage dont la possession vaut
toute une contrée. Il faut que, à défaut du czar, le grand-duc son
frère tombe entre tes mains. »
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frappé par Ivan Ogareff, mais le brutal voyageur n’avait point fait
attention aux personnes réunies alors dans la salle commune.
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Harry Blount et Alcide Jolivet, au contraire, le reconnurent
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« Eh bien, monsieur Jolivet, que pensez-vous du colonel Ivan Ogareff,
général en chef des troupes tartares ? demanda Harry Blount.
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— Je pense, mon cher confrère, répondit en souriant Alcide Jolivet,
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intention, on le sait, était d’atteindre Tomsk, confondu avec les
autres prisonniers, c’est-à-dire sans risquer de tomber entre les
mains des éclaireurs qui fourmillaient
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aux approches de cette
importante ville. Cependant, par suite de l’arrivée d’Ivan Ogareff, et
dans la crainte d’être reconnu de lui, il dut se demander s’il ne
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beauté et par une impassibilité qui ne le cédait en rien à celle de la
Sibérienne, semblait s’être donné la tâche de veiller sur elle. Aucune
parole n’avait été échangée entre les
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deux captives, mais la jeune
fille se trouvait toujours à point nommé auprès de la vieille femme,
quand son secours pouvait lui être utile. Celle-ci n’avait pas tout
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En se vouant à la servir, Nadia assurait à sa jeunesse et à sa beauté
la protection de l’âge de la vieille prisonnière. Au milieu de cette
foule
foule d’infortunés, aigris par les souffrances, ce groupe silencieux▼
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de deux femmes, dont l’une semblait être l’aïeule, l’autre la
petite-fille, imposait à tous une sorte de respect.
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coup qui venait de la frapper. L’interruption de son voyage, la mort
de Michel Strogoff l’avaient à la fois désespérée et révoltée.
Éloignée à jamais peut-être de
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son père, après tant d’efforts déjà
heureux qui l’en avaient rapprochée, et, pour comble de douleur,
séparée de l’intrépide compagnon que Dieu même semblait avoir mis sur
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de son bras. Aux heures des distributions de vivres, la vieille femme
n’eût pas bougé, mais Nadia partageait avec elle son insuffisante
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nourriture, et c’est ainsi que ce pénible voyage s’était opéré pour
l’une en même temps que pour l’autre. Grâce à sa jeune compagne, Marfa
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qu’il était si doux dans sa force même, que tu avais une sœur aussi
bien qu’un frère en lui, et qu’il a veillé sur toi comme une mère ?
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— Oui, oui ! dit Nadia. Frère, sœur, mère, il a été tout pour moi !
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qui devaient l’emporter sur tout, des motifs que je ne connais pas,
j’ai cru comprendre que Nicolas Korpanoff devait traverser le pays
dans le plus absolu
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secret. C’était pour lui une question de vie et de
mort, et, mieux encore, une question de devoir et d’honneur.
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