« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Autel » : différence entre les versions

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messe, tienne le calice et l'oblation entre ses mains. Les autels portatifs
paraissent avoir été imposés dans les cas de nécessité absolue dès le
VIIIeVIII<sup>e</sup> siècle. Béde, dans son Histoire des Anglais, parle d'autels portatifs
que les deux Ewaldes portaient avec eux partout où ils allaient<span id="note3"></span>[[#footnote3|<sup>3</sup>]]. Hincmar,
archevêque de Rheims, mort en 882, permit, dans ses Capitulaires, l'usage
des autels portatifs<span id="note4"></span>[[#footnote4|<sup>4</sup>]] en pierre, en marbre, ou en mosaïques. Pendant les
XIeXI<sup>e</sup> et XIIeXII<sup>e</sup> siècles, ces autels portatifs devinrent fort communs; on les
emportait dans les voyages. Aussi l'Ordre romain les appelle-t-il <i>tabulas
itinerarias</i>. Les inventaires des trésors d'églises font mention fréquemment
d'autels portatifs.
 
Sur les tables d'autels fixes, il était d'usage, dès avant le IXeIX<sup>e</sup> siècle,
d'incruster des <i>propitiatoires</i>, qui étaient des plaques d'or ou d'argent sur
lesquelles on offrait le saint sacrifice. Anasthase le Bibliothécaire dit, dans
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qu'il contenait par une ouverture percée par derrière<span id="note5"></span>[[#footnote5|<sup>5</sup>]].
 
L'évêque Adelhelme, qui vivait à la fin du IXeIX<sup>e</sup> siècle, raconte qu'un soldat
du roi Bozon, qui était devenu aveugle, recouvra la vue en se glissant sous
l'autel de l'église de Mouchi-le-Neuf du diocèse de Paris, pendant que l'on
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La plupart des autels grecs étaient portés sur une seule colonne. L'usage
des autels creux ou portés sur des points d'appui isolés s'est conservé
jusqu'au XVeXV<sup>e</sup> siècle. L'autel n'était considéré jusqu'alors que comme une
table sous laquelle on plaçait parfois de saintes reliques, ou qui était élevée
au-dessus d'une crypte renfermant un corps saint, car à vrai dire les
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sur l'autel que dessous<span id="note8"></span>[[#footnote8|<sup>8</sup>]]. Il n'existe plus, que nous sachions, en
France, d'autels complets d'une certaine importance antérieurs au
XIIeXII<sup>e</sup> siècle. On en trouve figurés dans des manuscrits ou des bas-reliefs
 
[[Image:Autel.medieval.png|center]]
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enrichi de pierreries déposé sur le maître autel de l'église Saint-Marc de
Venise, connu sous le nom de la <i>Pala d'oro</i>, et dont une partie date de la
fin du XeX<sup>e</sup> siècle; celui conservé autrefois dans le trésor de Saint-Denis.
L'autel étant consacré dès les premiers siècles, aucune image ne devait
y être déposée en présence de l'Eucharistie; mais le retable ne l'étant
point, on pouvait le couvrir de représentations de personnages saints,
de scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament. Sauf dans certaines cathédrales,
à dater du XIIeXII<sup>e</sup> siècle, les autels sont donc surmontés de retables fort riches, et souvent d'une grande dimension. Quant aux tables
des autels, jusque vers la moitié du XIIeXII<sup>e</sup> siècle, elles sont très-fréquemment
creusées en forme de plateau. Saint Remi, archevêque de Lyon,
avait donné à l'église Saint-Étienne, pendant le IXeIX<sup>e</sup> siècle, un autel de
marbre dont la table était creusée de six centimètres environ, avec
de petits orifices à chacun des coins<span id="note9"></span>[[#footnote9|<sup>9</sup>]]. D. Mabillon reproduit, dans le
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années dans l'une des chapelles, et conservée dans cette église, était
également entourée d'une riche bordure d'ornements et creusée; cette
table paraît appartenir à la première moitié du XIIeXII<sup>e</sup> siècle. Il semble que ces
tables aient été creusées et percées de trous afin de pouvoir être lavées sans
crainte de répandre à terre l'eau qui pouvait entraîner des parcelles des Saintes
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occupe. Tant que le clergé maintint les anciennes traditions, et jusqu'au
moment où il fut entraîné par le goût quelque peu désordonné du
XVIeXVI<sup>e</sup> siècle, il sut conserver à l'autel sa signification première. L'autel
demeura le symbole visible de l'ancienne et de la nouvelle loi. Chacune
des parties qui le composaient rappelait les saintes Écritures, ou les grands
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coffres, n'étaient pas fixés à l'autel d'une manière permanente. Sur
l'autel même se dressaient seulement la croix et deux flambeaux. Jusqu'au
XIIIeXIII<sup>e</sup> siècle, les trônes des évêques et les stalles des chanoines
régulier étaient disposés généralement, dans les cathédrales, au chevet;
le trône épiscopal occupait le centre. Cette disposition, encore conservée