« Page:Nietzsche - Ainsi parlait Zarathoustra (trad. Albert, 1903).djvu/462 » : différence entre les versions

ThomasBot (discussion | contributions)
m Marc: split
Dhfozzano (discussion | contributions)
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 2 : Ligne 2 :




{{Centré|2.}}
2.




Lorsque ceci se passa avec le plus laid des hommes, Zarathoustra était comme un homme ivre : son regard s’éteignait, sa langue balbutiait, ses pieds chancelaient. Et qui saurait deviner quelles étaient les pensées qui agitaient alors l’âme de Zarathoustra ? Mais on voyait que son esprit reculait en arrière et qu’il volait en avant, qu’il était dans le plus grand lointain, en quelque sorte « sur une haute crête, comme il est écrit, entre deux mers, — qui chemine entre le passé et l’avenir, comme un lourd nuage ». Peu à peu, cependant, tandis que les hommes supérieurs le tenaient dans leurs bras, il revenait un peu à lui-même, se défendant du geste de la foule de ceux qui voulaient l’honorer et qui étaient préoccupés à cause de lui ; mais il ne parlait pas. Tout à coup, pourtant, il tourna la tête, car il semblait entendre quelque chose : alors il mit son doigt sur la bouche et dit : « ''Venez'' ! »


Lorsque ceci se passa avec le plus laid des hommes, Zarathoustra était comme un homme ivre : son regard s’éteignait, sa langue balbutiait, ses pieds chancelaient. Et qui saurait deviner quelles étaient les pensées qui agitaient alors l’âme de Zarathoustra ? Mais on voyait que son esprit reculait en arrière et qu’il volait en avant, qu’il était dans le plus grand lointain, en quelque sorte « sur une haute crête, comme il est écrit, entre deux mers,
Et aussitôt il se fit un silence et une quiétude autour de lui ; mais de la profondeur on entendait monter lentement le son d’une cloche. Zarathoustra prêtait l’oreille, ainsi que les hommes supérieurs ; puis il mit une seconde fois son doigt sur la bouche et il dit de nouveau : « ''Venez ! Venez ! il est près de minuit'' ! » — et sa voix s’était transformée. Mais il ne bougeait toujours pas de place : alors il y eut un silence encore plus grand et une plus grande quiétude, et tout le monde écoutait, même l’âne et les animaux d’honneur de Zarathoustra,

— qui chemine entre le passé et l’avenir, comme un lourd nuage ». Peu à peu, cependant, tandis que les hommes supérieurs le tenaient dans leurs bras, il revenait un peu à lui-même, se défendant du geste de la foule de ceux qui voulaient l’honorer et qui étaient préoccupés à cause de lui ; mais il ne parlait pas. Tout à coup, pourtant, il tourna la tête, car il semblait entendre quelque chose : alors il mit son doigt sur la bouche et dit : « ''Venez !'' »

Et aussitôt il se fit un silence et une quiétude autour de lui ; mais de la profondeur on entendait monter lentement le son d’une cloche. Zarathoustra prêtait l’oreille, ainsi que les hommes supérieurs ; puis il mit une seconde fois son doigt sur la bouche et il dit de nouveau : « ''Venez ! Venez ! il est près de minuit'' ! » — et sa voix s’était transformée. Mais il ne bougeait toujours pas de place : alors il y eut un silence encore plus grand et une plus grande quiétude, et tout le monde écoutait, même l’âne et les animaux d’honneur de {{Tiret|Zarathous|tra}}