« L’Odyssée/Traduction Bareste/02 » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
coquilles s lu pour v
Ligne 1 :
{{TextQuality|75100%}}
<div class=text>
{{ChapitreNav
Ligne 229 :
Le dieu qui rassemble au loin les nuages lui dit :
 
Les prétendants, fils chéris des hommes les plus puissants, sollicitent, contre son gré, la main de ma mère. Ils craignent encore d'aller dans la maison de son père Icare <ref> <small>Selon Pausanias (lib. III, c. 20), Icare était Lacédémonien. Aristote (De Art. Poet. , c. 26) dit au contraire qu'il était de Cephalènie. D'autres critiques vont plus loin, dit Dugas-Montbel (Observ. sur l'Odyss., ch. II), et soutiennent que non seulement Icare n'était pas de Sparte, mais qu'il habitait Ithaque. En effet, Télémaque dit ici εἰς οἶκον, dans sa maison ; et si son grand-père avait été étranger, il aurait dit : πρός τὸ ἄστυ, ou bien πρὸς τὴν γαῖαν, dans la ville ou dans le pays habité par Icare. Ces mêmes critiques ajoutent : Comment Eumée, qui chérissait si tendrement ses maîtres, aurait-il dit au XIVe chant, v. 68 : « Plût aux dieux que toute la race d'Hélène eût peripéri dans sa source ? » car Hélène étant la fille de Tyndare, frère d'Icare, Pénélope se serait trouvée comprise dans l'imprécation si elle eût été fille de ce même Icare. - De tout ceci, il faut conclure qu'Icare, père de Pénélope, n'était ni Lacédémonien ni Céphalénien, mais habitant d'Ithaque.</small></ref>, afin qu'il dote sa fille et l'accorde à celui qu'elle aura choisi et qui lui plaît le mieux. Ils passent toutes leurs journées dans notre palais, égorgent nos bœufs, nos brebis et nos chèvres les plus belles, s'abandonnent à la joie des festins, boivent impunément le vin aux sombres couleurs <ref><small>Il y a dans le texte grec : αἴθοπα οἶνον (vin noir), que les traductions latines de Clarke et de Dübner ont rendu par nigrum vinum. Le mot αἴθοψ a été omis par tous les traducteurs français.</small></ref> et dévorent toute ma fortune. II n'est plus maintenant qu'un héros tel qu'Ulysse pour écarter la ruine de notre palais. Je ne puis à présent me défendre (mais un jour je leur paraîtrai terrible, quoiqu'ignorant l'art de combattre)! Oh! comme je les repousserais si j'en avais la force! De tels excès ne peuvent plus se tolérer, et ma maison périt sans honneur <ref><small>Bitaube a traduit οὐδ’ ἔτι καλῶς οἶκος ἐμὸς διόλωλε (ma maison périt sans honneur) par : mon nom va être extirpé de la terre avec infamie.</small></ref>. Soyez donc enfin saisis de honte, et redoutez les reproches des peuples voisins qui nous entourent! Craignez la colère des dieux, de peur qu'irrités ils ne punissent vos crimes comme ils le méritent!
 
 
Ligne 471 :
Ainsi parle Télémaque. Tout à coup Jupiter, dont la voix retentit au loin <ref><small>Dugas-Montbel traduit εὐρύποα Ζεύς (Jupiter dont la voix retentit au loin) par : le puissant Jupiter; Bitaubé dit : le dieu du tonnerre, et Madame Dacier retranche entièrement l'épithète.</small></ref>, fait voler deux aigles du sommet élevé de la montagne.
 
Pendant quelques instants ces oiseaux s'abandonnent au souffle des vents en se tenant l'un près de l'autre et en étendant leurs ailes ; mais dès qu'ils planent au-dessus de la bruyante assemblée <ref><small>Clarke traduit πολύφημον par celebrem, et Dugas-Montbel par illustre: mais comme l'adjectif πολύφημος signifie tout à la fois célèbre et bruyant, nous avons suivi la traduction latine de Dübner, qui rend πολύφημον par clamosam, attendu que cette assemblée devait être sans aucun doute plus bruyante que célèbre.</small></ref> ils volent en cercle, agitent leurs ailes épaisses, et ils promènent leurs regards sur les têtes des prétendants comme pour leur prédire la mort. OuOn les voit aussitôt se déchirer avec leurs serres la tête et le cou, et s'envoler à droite en traversant les palais et la ville des Ithaciens. Tous les assistants admirent les aigles qu'ils ont vus de leurs propres yeux, et méditent en leur âme sur ce qui doit s'accomplir. - Alors s'avance le fils de Mastor, le vénérable héros Halitherse, qui l'emporte sur tous ceux de son âge dans l'art de connaître les augures et de prédire l'avenir. Il prend la parole et dit avec sagesse :
 
|-
Ligne 582 :
Eurymaque, fils de Polybe, lui réplique en ces termes :
 
« Vieillard, retire-toi ; va dans ta demeure prophétiser à tes enfants pour les garantir des maux dont l'avenir les menace. Que d'oiseaux voltigent sans cesse sous les rayons du soleil, mais ils ne sont pas tous des augures. Certes, Ulysse a péri loin de sa patrie. Plût aux dieux que tu fusses mort avec lui ; car tu ne nous ferais point en ce moment de telles prédictions, et tu n'exciterais pas le courroux de Télémaque, dans le désir, sans doute, de recevoir pour ta famille le présent que le fils de Pénélope voudra bien t'accorder. Mais ce que je vais te dire s'accomplira aussi. Écoute, si, en te servant de ruses anciennes, tu prétends irriter, par tes paroles, ce jeune héros, sa destinée n'en sera que plus funeste (il ne pourra jamais accomplir ses desseins), et nous t'infligerons, à toi vieillard, un châtiment qui ébranlera ton âme et dont la douleur sera cruelle. Je conseille donc à Télémaque d'ordonner à sa mère de se retirer dans la maison paternelle, afin que ses parents concluent son mariage et préparent pour elle une dot très considérable <ref><small>Nous avons traduit mot à mot ce passage : καὶ ἀρτυνέουσιν ἔενδα πολλὰ μαλ’, etc., etc. - Selon Nitzch, la dot consistait en une partie des présents de noces.</small></ref>, digne d'une fille aussi chérie. C'est alors que les fils des Achéens cesseront leurs persévérantes poursuites ; car ils ne redoutent personne, pas même Télémaque, bien qu'il soit un grand orateur. Vieillard, nous nous inquiétons fort peu des oracles que tu nous annonces vainement et qui ne font que te rendre encore plus odieux. Les biens d'Ulysse seront de nouveaux ravagés, et ce désordre durera tant que Pénélope fatiguera les Grecs en différant son hymen. Quant à nous, passant, nos jours dans l'attente, nous lutterons avec elle à cause de sa vertu, et nous ne rechercherons aucune autre femme, qu'il conviendrait cependant à chacun de nous de prendre pour épouse. »
 
|-
Ligne 640 :
| valign=top align=right|'''224'''
| valign=top|
AÀ ces mots il s'assied. Soudain se lève Mentor, compagnon du valeureux Ulysse : quand ce héros partit sur ses navires, il lui confia le soin de sa maison, le chargea d'obéir à son vieux père et de surveiller tous ses biens. Mentor, plein de sagesse, prend la parole et dit :
 
|-
Ligne 713 :
Léocrite, fils d'Evénor, lui répond aussitôt :
 
« Dangereux Mentor, faible insensé ! Quoi, tu oses exciter le peuple à nous réprimer, quand il serait difficile, même à une multitude, de nous combattre au milieu des festins <ref> <small>Selon Eustathe et les petites scholies, les mots μαρχήσασθαι περὶ δαιταί ne signifient pas interrompre les fêtes, mais attaquer pendant un festin. Aussi l'adversaire du rompagnoucompagnon d'Ulysse ne parle-t-il ainsi que parce que les prétendants, exaltés par les fumées du vin, se croyaient invincibles.</small></ref> ! Si Ulysse roi d'Ithaque, revenait en ces lieux et qu'il voulût chasser de son palais les illustres prétendants lorsqu'ils prennent leur repas, son épouse serait loin de se réjouir, bien qu'elle désire son retour avec ardeur ; mais lui-même recevrait ici la mort s'il voulait attaquer un aussi grand nombre d'ennemis ! Tu viens donc de parler sans raison. - Maintenant, citoyens, séparez-vous, et que chacun retourne à ses travaux : Mentor et Halitherse, les anciens compagnons d'Ulysse, s'occuperont du départ de Télémaque. Je pense que ce jeune homme restera longtemps ici, car c'est dans Ithaque qu'il recevra des nouvelles de son père, et jamais il n'entreprendra son voyage.»
|-
| valign=top align=right|'''257'''
Ligne 832 :
| valign=top|
 
« Télémaque, tu ne manqueras désormais ni de prudence ni de valeur. Si tu possèdes l'âme courageuse de ton père, de celui qui éxécutaexécuta fidèlement ses actes et ses promesses, ce voyage ne sera ni vain ni sans effet. Si au contraire tu n'es pas le fils de ce héros et de Pénélope, tu n'accompliras point ce que tu as résolu. Peu d'enfants sont semblables à leur père : la plupart sont pires, et rarement ils valent leurs ancêtres. Mais, comme tu ne manqueras à l'avenir ni de prudence, ni de courage, si la sagesse d'Ulysse ne t'a pas abandonné, j'espère que tes projets s'accompliront. Méprise donc les complots et les desseins de ces prétendants insensés qui n'ont pour eux ni la raison, ni la justice : ils ne savent pas qu'un triste destin les menace et qu'ils doivent tous périr le même jour. Le voyage que tu médites ne peut être longtemps différé ; car moi, l'ancien ami de ton père, je te préparerai un navire rapide et je t'accompagnerai. - Maintenant retourne à ton palais et mêle-toi à la foule des prétendants. Apprête les provisions de la route ; renferme-les dans des vases ; mets le vin dans des amphores, ainsi que la farine, la moelle de l'homme <ref><small>Le texte grec porte μυελὸν ἀνδρῶν; mais il faut entendre par μυελός (moelle) une nourriture succulente et substantielle.</small></ref> dans des outres épaisses. Je réunirai par la ville des compagnons de bonne volonté. Plusieurs navires vieux et neufs sont dans l'île d'Ithaque ; j'examinerai celui qui me paraîtra le meilleur, et, dès qu'il sera équipé, nous le lancerons sur la vaste mer. »
|-
| valign=top align=right|'''296'''
Ligne 1 094 :
Eurymaque, fils de Polybe, rompt tout à coup le silence par ces paroles :
 
AÀ ces mots, la vieille Euryclée, prenant les dieux à témoin, fait le plus grand de tous les serments. Lorsqu'elle a juré, elle se hâte de remplir de vin les amphores et de déposer la farine dans des outres bien cousues. Télémaque retourne ensuite au palais se mêler à la foule des prétendants.
 
|-
Ligne 1 130 :
| valign=top align=right|'''389'''
| valign=top|
Quand le soleil est couché et que toutes les rues sont enveloppées dans l'ombre, Minerve lance l'agile navire à la mer et dépose dans l'intérieur du bâtiment tous les agrès <ref><small>Nous avons suivi la traduction de Dugas-Montbel en rendant ὅπλα par agrésagrès, attendu que ce mot signifie quelquefois : les armes, et, en général : Tout ce qui aide, tout ce qui est utile.</small></ref> que portent les vaisseaux de long cours. Placée à l'extrémité du port, la déesse rassemble autour d'elle, en les excitant, tous les valeureux compagnons de Télémaque.
 
|-
Ligne 1 269 :
| colspan=4 |
 
<includeonly>
(01) Selon Pausanias (lib. III, c. 20), Icare était Lacédémonien. Aristote (De Art. Poet. , c. 26) dit au contraire qu'il était de Cephalènie. D'autres critiques sont plus loin, dit Dugas-Montbel (Observ. sur l'Odyss., ch. II), et soutiennent que non seulement Icare n'était pas de Sparte, mais qu'il habitait Ithaque. En effet, Télémaque dit ici εἰς οἶκον, dans sa maison ; et si son grand-père avait été étranger, il aurait dit : πρός τὸ ἄστυ, ou bien πρὸς τὴν γαῖαν, dans la ville ou dans le pays habité par Icare. Ces mêmes critiques ajoutent : Comment Eumée, qui chérissait si tendrement ses maîtres, aurait-il dit au XIVe chant, v. 68 : « Plût aux dieux que toute la race d'Hélène eût peri dans sa source ? » car Hélène étant la fille de Tyndare, frère d'Icare, Pénélope se serait trouvée comprise dans l'imprécation si elle eût été fille de ce même Icare. - De tout ceci, il faut conclure qu'Icare, père de Pénélope, n'était ni Lacédémonien ni Céphalénien, mais habitant d'Ithaque.
(02) Il y a dans le texte grec : αἴθοπα οἶνον (vin noir), que les traductions latines de Clarke et de Dübner ont rendu par nigrum vinum. Le mot αἴθοψ a été omis par tous les traducteurs français.
(03) Bitaube a traduit οὐδ’ ἔτι καλῶς οἶκος ἐμὸς διόλωλε (ma maison périt sans honneur) par : mon nom va être extirpé de la terre avec infamie.
(04) Madame Dacier, Bitaubé et Dugas-Montbel oublient tous trois de mentionner l'epithéte εὔκνημις (aux belles cnémides) qu'Homère donne aux Grecs. -Voir l'Iliade, liv. I, notes.
(05) Nous nous sommes rapproché le plus qu'il nous a été possible du texte grec dans la traduction de cette longue digression qui a été supprimée par Knight. Nous avons laisse subsister les mots εὐπλοκαμῖδες Ἀχαιοί (Achéens à la belle chevelure, ou aux cheveux bien bouclés), et l'épithète εὐστέφανος (ceint d'une belle couronne), dont madame Dacier, Bitaubé et Dugas-Montbel ne parlent point.
(06) Κακὸν δὲ μεπόλλ’ ἀποτίνειν Ἰκαρίῳ, dit Homère. Les traducteurs latins ont très exactement rendu ce passage par: durum vero me multa reddere Icario. - Eustathe nous apprend à ce sujet que d'anciens critiques, trouvant qu'il était indigne de Télémaque de ne vouloir renvoyer sa mère que parce qu'il serait obligé de rendre sa dot, ponctuaient différemment les vers 131 et 132 de ce livre, et lisaient ainsi :
… κακὸν δὲ μεπόλλ’ ἀποτίνειν,
Ἰκαρίῳ αἴκ’ αὐτός ἑκὼν ἀπὸ μητέρα πέμψω.
« Il me serait funeste, et les dieux me puniraient si je voulais renvoyer ma mère à son père Icare. » Dugas-Montbel, qui cite Eustathe, dit qu'aucune edition n'adopte cette ponctuation que tous placent la virgule après Ἰκαρίῳ, et non après ἀποτίνειν, et que l'autre leçon appartenait sans doute à quelques grammairiens d'Alexandrie, qui avaient l'habitude de juger les mœurs heroiques d'après celles de leur siècle.
(07) Dugas-Montbel traduit εὐρύποα Ζεύς (Jupiter dont la voix retentit au loin) par : le puissant Jupiter; Bitaubé dit : le dieu du tonnerre, et Madame Dacier retranche entièrement l'épithète.
(08) Clarke traduit πολύφημον par celebrem, et Dugas-Montbel par illustre: mais comme l'adjectif πολύφημος signifie tout à la fois célèbre et bruyant, nous avons suivi la traduction latine de Dübner, qui rend πολύφημον par clamosam, attendu que cette assemblée devait être sans aucun doute plus bruyante que célèbre.
(09) Nous avons traduit mot à mot ce passage : καὶ ἀρτυνέουσιν ἔενδα πολλὰ μαλ’, etc., etc. - Selon Nitzch, la dot consistait en une partie des présents de noces.
(10) Dugas-Montbel n'a pas exprimé convenablement la pensée d'Homère, qui est de faire parler Télémaque d'une manière ironique. Ce traducteur rend μνηστῆρες ἀγαυοὶ (illustres, généreux, ou nobles prétendants) par: vous qui prétendez à l'hymen de ma mère. Les traductions latines de Clarke et de Dübner ont été plus exactes en rendant μνηστῆρες ἀγαυοὶ par : proci generosi.
(11) Ἀλλ’ ἄγε μοι δότε νῆα θοὴν καὶ εἴκοσ’ ἑταίρους, dit Homère. Tous les traducteurs français passent sous silence le mot θοός (rapide), et traduisent ἑταίροι (compagnons) par rameurs. Les traducteurs latins ont rendu très correctement ce passage par : sed age, mihi date navem CELEREM et viginti SOCIOS.
(12) Selon Eustathe et les petites scholies, les mots μαρχήσασθαι περὶ δαιταί ne signifient pas interrompre les fêtes, mais attaquer pendant un festin. Aussi l'adversaire du rompagnou d'Ulysse ne parle-t-il ainsi que parce que les prétendants, exaltés par les fumées du vin, se croyaient invincibles.
(13) Le texte grec porte μυελὸν ἀνδρῶν; mais il faut entendre par μυελός (moelle) une nourriture succulente et substantielle.
(14) Dugas-Montbel est, de tous les traducteurs français , celui qui s'est ici le plus éloigné du texte grec, en traduisant μένος ἄσχετε (violence insurmontable, ou irrésistible dans son impétuosité) par : héros valeureux. Madame Dacier dit: courage indomptable, et Bitaubé : orateur trop emporté. Clarke et Dütbner ont parfaitement rendu ces deux mois par : animi impotens.
(15) Nous donnons au mot ἔμπορος sa véritable signification. - Dugas-Montbel le traduit par: vaisseau de passage; Bitaubé par navire étranger; Madame Dacier par : vaisseau de rencontre; Dübner : in aliena-nave; et Clarke par : aliena-nave-conscensui - I.e mot ἔμπορος signifie, suivant les lexiques de' Tobias-Damm, de Planche, d'Alexandre, de Vendel-Heyl et Pillon, et le Dictionnaire des Homèrides de Theil et Hallex-d'Arros, passager, celui qui fait le commerce maritime, ou voyage sur mer dans un vaisseau qui n'est pas à lui; négociant, commerçant.
(16) Les souverains avaient dans leurs palais de grands celliers où ils renfermaient leurs richesses.
(17) Νῆα θοήν. Madame Dacier et Bitaubé traduisent avec trop de liberté ces deux mots (navire rapide) par rivage.
(18) Nous avons suivi la traduction de Dugas-Montbel en rendant ὅπλα par agrés, attendu que ce mot signifie quelquefois : les armes, et, en général : Tout ce qui aide, tout ce qui est utile.
</includeonly>
 
<div class=text>