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les innocents des coupables, ou bien frapperaient en masse ?&nbsp;<ref> « Dites donc, monsieur le citoyen, si ces gueux de Prussiens et d’Autrichiens venaient à Paris, chercheraient-ils aussi les coupables ? ne frapperaient-ils pas à tort et à travers, comme les Suisses du 10 août ? Moi, je ne suis pas un orateur, je n’endors personne, et je vous dis que je suis père de famille, que j’ai une femme et cinq enfants que je veux bien laisser ici, à la garde de la section, pour aller combattre l’ennemi ; mais je n’entends pas que les scélérats qui sont en prison, à qui d’autres scélérats viendront ouvrir les portes, aillent égorger ma femme et mes enfants » Je cite d’après Felhémési (Méhée fils), ''La Vérité tout entière, etc.''</ref> Et un autre, ou peut-être le même, ajouta : « Ce sang est celui de Montmorin et de sa compagnie ; nous sommes à notre poste, retournez au vôtre ; si tous ceux que nous avons préposés à la justice eussent fait leur devoir, nous ne serions pas ici. »&nbsp;<ref>C’est ainsi que Prudhomme donne dans son journal la réponse faite par un homme du peuple, lors de la première visite à l’Abbaye d’une députation du Corps Législatif et de la Municipalité (Cité par Buchez et Roux, XVII, 426)</ref> C’est ce que la population de Paris, et tous les révolutionnaires, comprirent très bien ce jour-là.
les innocents des coupables, ou bien frapperaient en masse ?&nbsp;<ref> « Dites donc, monsieur le citoyen, si ces gueux de Prussiens et d’Autrichiens venaient à Paris, chercheraient-ils aussi les coupables ? ne frapperaient-ils pas à tort et à travers, comme les Suisses du 10 août ? Moi, je ne suis pas un orateur, je n’endors personne, et je vous dis que je suis père de famille, que j’ai une femme et cinq enfants que je veux bien laisser ici, à la garde de la section, pour aller combattre l’ennemi ; mais je n’entends pas que les scélérats qui sont en prison, à qui d’autres scélérats viendront ouvrir les portes, aillent égorger ma femme et mes enfants » Je cite d’après Felhémési (Méhée fils), ''La Vérité tout entière, etc.''</ref> Et un autre, ou peut-être le même, ajouta : « Ce sang est celui de Montmorin et de sa compagnie ; nous sommes à notre poste, retournez au vôtre ; si tous ceux que nous avons préposés à la justice eussent fait leur devoir, nous ne serions pas ici. »&nbsp;<ref>C’est ainsi que Prudhomme donne dans son journal la réponse faite par un homme du peuple, lors de la première visite à l’Abbaye d’une députation du Corps Législatif et de la Municipalité (Cité par Buchez et Roux, XVII, 426)</ref> C’est ce que la population de Paris, et tous les révolutionnaires, comprirent très bien ce jour-là.


En tout cas, le Comité de surveillance de la Commune&nbsp;<ref>Le Comité de surveillance de la Commune (qui avait remplacé, le 14 avril, la précédente administration et qui était composé d’abord de quinze membres de la police municipale) avait été réorganisé en vertu d’un arrêté du Conseil général de la Commune, du 30 août : il fut alors formé de quatre membres, Panis, Sergent, Duplain et Sourdeuil, qui, avec l’autorisation du Conseil, et «vu la crise des circonstances et les divers et importants travaux auxquels il leur faut vaquer», s’adjoignirent le 2 septembre sept autres membres, Marat, Deforgues, Lenfant, Leclerc, Durfort, Cailly et Guermeur. (Buchez et Roux, XVII, pages 405 et 433 ; XVIII, pages 186-187. Michelet, qui a vu l’acte original ne parle que de six membres : il ne mentionne pas Durfort). Robespierre siégeait au conseil général. Marat y prenait part « comme journaliste », — la Commune ayant décrété qu’une tribune serait érigée dans la salle des délibérations pour un journaliste, Marat (Michelet, I, VII, ch. IV). Danton cherchait à concilier la Commune avec le pouvoir exécutif de l’Assemblée, c’est-à-dire, avec le ministère dont il faisait partie.</ref>
En tout cas, le Comité de surveillance de la Commune&nbsp;<ref>''Histoire des Girondins et des massacres de septembre'', 2 tomes, 1860.</ref>