« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Arc-doubleau. arc-ogive. arc formeret » : différence entre les versions

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arcs-formerets.
Les voûtes sont construites en berceau jusque vers le commencement
du XIIeXII<sup>e</sup> siècle; les arcs-doubleaux alors se composent d'un ou deux rangs
de claveaux le plus souvent sans moulures ni ornements (35). Quelquefois
les arcs-doubleaux affectent en coupe la forme d'un demi-cylindre
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[[Image:Arcs.doubleaux.XIIe.siecle.png|center]]
 
la première moitié du XIIeXII<sup>e</sup> siècle, sont voûtées en berceau ogival, les arcs-doubleaux
se composent de deux rangs de claveaux, le second étant orné
d'une moulure ou d'un boudin sur ses arêtes (37), cathédrale d'Autun. La
nef de l'église de Vézelay, antérieure à cette époque, présente des arcs-doubleaux
pleins cintres, les voûtes sont en arête, mais sans arcs-ogives
(38). Dans les édifices civils du XIIeXII<sup>e</sup> siècle, les arcs-doubleaux sont ordinairement
 
[[Image:Arcs.doubleaux.Autun.et.Vezelay.png|center]]
 
simples, quelquefois chanfreinés seulement sur leurs arêtes
(39); c'est vers la fin du XIIeXII<sup>e</sup> siècle que les arcs-doubleaux commencent
à se composer d'un faisceau de tores séparés par des gorges, cathédrale
de Paris (40), églises de Saint-Julien-le-Pauvre, de Saint-Étienne de
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seul rang de claveaux, n'ayant pas beaucoup plus de saillie ou d'épaisseur
que les arcs-ogives avec lesquels leurs profils les confondent. Vers le
milieu du XIIIeXIII<sup>e</sup> siècle, les arcs-doubleaux prennent deux et même quelquefois
trois rangs de claveaux et acquièrent ainsi une beaucoup plus grande
résistance que les arcs-ogives, lesquels ne se composent jamais que d'un
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tels que les cathédrales d'Amiens, de Beauvais, de Reims, de Troyes, les
églises de Saint-Denis, les salles du Palais, la salle synodale de Sens, etc.;
les profils de ces arcs se conservent même encore pendant le XIVeXIV<sup>e</sup> siècle,
plus maigres, plus refouillés, plus recherchés comme détails de moulures.
 
Mais au XVeXV<sup>e</sup> siècle, les tores avec ou sans arêtes saillantes, sont abandonnés
pour adopter les formes prismatiques, anguleuses, avec de grandes
gorges. Les arcs-doubleaux et les arcs-ogives se détachent de la voûte (42);
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départent pas, car elle est impérieusement imposée par la nature même
de la construction de ces sortes de voûtes (voy. VOÛTE). C'est pendant le
XVeXV<sup>e</sup> siècle que les arcs-doubleaux et les arcs-ogives, aussi bien que les archivoltes,
viennent pénétrer les piles qui les portent en supprimant les chapiteaux.
Quelquefois les profils de ces arcs se prolongent sur les piles jusqu'aux
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comme une moitié d'arc-ogive ou d'arc-doubleau (43); ils ne présentent
que la saillie nécessaire pour recevoir la portée des remplissages des
voûtes. Souvent, à partir du XIIIeXIII<sup>e</sup> siècle,
ils traversent l'épaisseur du
mur, forment arc de décharge et
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Saint-Ouen de Rouen, etc. Les
voûtes des églises de Bourgogne,
bâties pendant le XIIIeXIII<sup>e</sup> siècle, présentent
une particularité remarquable:
leurs formerets sont isolés
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à leur point de départ sur le
tailloir du chapiteau. Elles sont
vaincues à partir du XIIIeXIII<sup>e</sup> siècle
avec une adresse remarquable,
et nous donnons ici comme
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et arcs-ogives des
bas côtés du chœur de la cathédrale
de Tours, XIIIeXIII<sup>e</sup> siècle (46).
 
[[Image:Arcs.cathedrale.de.Tours.png|center]]
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une tour centrale, les grands arcs-doubleaux ont deux rangs de claveaux
placés côte à côte à l'intrados au lieu d'un seul, ainsi qu'on le pratiquait
dans l'IleÎle-de-France, la Bourgogne et la Champagne; cela permettait de
donner moins de saillie aux quatre piliers et de mieux démasquer les
chœurs; toutefois cette disposition ne rassure pas l'œil comme cette succession
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un seul arc à l'intrados.
 
À partir du XIIIeXIII<sup>e</sup> siècle jusqu'au XVIeXVI<sup>e</sup>, les arcs-doubleaux, les arcs-ogives
et les formerets ne sont plus ornés que par des moulures, sauf quelques
très-rares exceptions; ainsi dans les chapelles du chœur de Saint-Étienne
de Caen, qui datent du commencement du XIIIeXIII<sup>e</sup> siècle, les arcs-ogives sont
décorés par une dentelure (47), mais il faut dire qu'en Normandie ces sortes
d'ornements, restes de l'architecture romane, soit par suite d'un goût particulier,
soit à cause de la facilité avec laquelle se taille la pierre de Caen,
empiètent sur l'architecture ogivale jusque vers le milieu du XIIIeXIII<sup>e</sup> siècle.
 
Pendant le XIIeXII<sup>e</sup> siècle, en Bourgogne, dans l'IleÎle-de-France, on voit encore
les arcs-doubleaux et les arcs-ogives ornés de dents de scie, de pointes de
diamant, de bâtons rompus (48); salle capitulaire de l'église de Vézelay,
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[[Image:Arcs.ogive.png|center]]
 
C'est à la fin du XVeXV<sup>e</sup> siècle et pendant le XVIeXVI<sup>e</sup> que l'on appliqua de nouveau
des ornements aux arcs-doubleaux, arcs-ogives et formerets, mais alors
ces ornements présentaient de grandes saillies débordant les moulures; le