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<section begin=chapitre2 />haletantes ; puis il se fit un moment de silence, semblable à ce calme profond qui précède les coups de tonnerre. Et, en effet, le tonnerre éclata, mais un tonnerre d’applaudissements, de cris, de clameurs, qui fit trembler la salle des séances. Le président voulait parler ; il ne le pouvait pas. Ce ne fut qu’au bout de dix minutes qu’il parvint à se faire entendre.
<section begin=chapitre2/>haletantes ; puis il se fit un moment de silence, semblable à ce calme profond qui précède les coups de tonnerre. Et, en effet, le tonnerre éclata, mais un tonnerre d’applaudissements, de cris, de clameurs, qui fit trembler la salle des séances. Le président voulait parler ; il ne le pouvait pas. Ce ne fut qu’au bout de dix minutes qu’il parvint à se faire entendre.

« Laissez-moi achever, reprit-il froidement. J’ai pris la question sous toutes ses faces, je l’ai abordée résolument, et de mes calculs indiscutables il résulte que tout projectile doué d’une vitesse initiale de douze mille yards<ref>Environ 11,000 mètres.</ref> par seconde, et dirigé vers la Lune, arrivera nécessairement jusqu’à elle. J’ai donc l’honneur de vous proposer, mes braves collègues, de tenter cette petite expérience ! »<section end=chapitre2 />






« Laissez-moi achever, reprit-il froidement. J’ai pris la question sous toutes ses faces, je l’ai abordée résolument, et de mes calculs indiscutables il résulte que tout projectile doué d’une vitesse initiale de douze mille yards<ref>Environ 11,000 mètres.</ref> par seconde, et dirigé vers la Lune, arrivera nécessairement jusqu’à elle. J’ai donc l’honneur de vous proposer, mes braves collègues, de tenter cette petite expérience ! »
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<div style="text-align:center;font-size:120%;line-height:120%;">CHAPITRE III</div>
<div style="text-align:center;font-size:120%;line-height:120%;">CHAPITRE III</div>




<div style="text-align:center;font-size:80%;">EFFET DE LA COMMUNICATION BARBICANE.</div>
<div style="text-align:center;font-size:80%;">EFFET DE LA COMMUNICATION BARBICANE.</div>
<section begin=chapitre3 /><br />
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Il est impossible de peindre l’effet produit par les dernières paroles de l’honorable président. Quels cris ! quelles vociférations ! quelle succession de grognements, de hurrahs, de « hip ! hip ! hip ! » et de toutes ces onomatopées qui foisonnent dans la langue américaine ! C’était un désordre, un brouhaha indescriptible ! Les bouches criaient, les mains battaient, les pieds ébranlaient le plancher des salles. Toutes les armes de ce musée d’artillerie, partant à la fois, n’auraient pas agité plus violemment les ondes sonores. Cela ne peut surprendre. Il y a des canonniers presque aussi bruyants que leurs canons.
Il est impossible de peindre l’effet produit par les dernières paroles de l’honorable président. Quels cris ! quelles vociférations ! quelle succession de grognements, de hurrahs, de « hip ! hip ! hip ! » et de toutes ces onomatopées qui foisonnent dans la langue américaine. C’était un désordre, un brouhaha indescriptible ! Les bouches criaient, les mains battaient, les pieds ébranlaient le plancher des salles. Toutes les armes de ce musée d’artillerie, partant à la fois, n’auraient pas agité plus violemment les ondes sonores. Cela ne peut surprendre. Il y a des canonniers presque aussi bruyants que leurs canons.


Barbicane demeurait calme au milieu de ces clameurs enthousiastes ; peut-être voulait-il encore adresser quelques paroles à ses collègues, car ses gestes réclamèrent le silence, et son timbre fulminant s’épuisa en violentes détonations. On ne l’entendit même pas. Bientôt il fut arraché de son siège, porté en triomphe, et des mains de ses fidèles camarades il passa dans les bras d’une foule non moins surexcitée.
Barbicane demeurait calme au milieu de ces clameurs enthousiastes ; peut-être voulait-il encore adresser quelques paroles à ses collègues, car ses gestes réclamèrent le silence, et son timbre fulminant s’épuisa en violentes détonations. On ne l’entendit même pas. Bientôt il fut arraché de son siège, porté en triomphe, et des mains de ses fidèles camarades il passa dans les bras d’une foule non moins surexcitée.


Rien ne saurait étonner un Américain. On a souvent répété que le mot « impossible » n’était pas français ; on s’est évidemment trompé de dictionnaire. En Amérique, tout est facile, tout est simple, et quant aux difficultés mécaniques, elles sont mortes avant d’être nées. Entre le projet<section end=chapitre3 />
Rien ne saurait étonner un Américain. On a souvent répété que le mot « impossible » n’était pas français ; on s’est évidemment trompé de dictionnaire. En Amérique, tout est facile, tout est simple, et quant aux difficultés mécaniques, elles sont mortes avant d’être nées. Entre le projet<section end=chapitre3/>