« Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, I.djvu/37 » : différence entre les versions

+ code langue
m {{?|ar}} ->{{?|he}} pretty sure it says "Aleph Yod" - look at JP2
En-tête (noinclude) :En-tête (noinclude) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{CorrBandeau}}
{{numérotation|ABB||13}}
<div class="pagetext">{{numérotation|ABB||13}}
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 41 : Ligne 41 :
On dit proverbialement, Pour un Moine l’''Abbaye'' ne faut pas ; pour dire, que faute d’une personne qui ne se trouve pas dans une assemblée, on ne laisse pas de se réjouir, ou d’exécuter ce qui a été résolu.
On dit proverbialement, Pour un Moine l’''Abbaye'' ne faut pas ; pour dire, que faute d’une personne qui ne se trouve pas dans une assemblée, on ne laisse pas de se réjouir, ou d’exécuter ce qui a été résolu.


ABBÉ. Ce nom, dans sa première origine, qui est Hébraïque, signifie ''Pere''. Car les Hébreux appellent ''Pere'' en leur langue, ''Ab'' ; d’où les Chaldéens & les Syriens ont fait ''Abba'', & de ''Abba'', les Grecs ont formé {{lang|grc|ἀββας}}, que les Latins ont conservé ; & c’est de là qu’est venu le nom d’''Abbé'' en notre langue. Saint Marc & saint Paul ont gardé le mot Syriac ou Chaldaïque ''Abba'', pour dire ''Pere'', parce qu’il étoit alors commun dans les Synagogues & dans les premières Assemblées des Chrétiens ; mais ils l’ont interprété en ajoutant le mot ''Pere''. C’est pourquoi ''{{lang|la|Abba Pater}}'', au ch. 14. de saint Marc, v. 36. ne signifie pas ''Mon Pere, mon Pere'', comme il y a dans la version de Mons, & dans celle des Jésuites de Paris. Il est mieux de traduire avec le Pere Amelotte, ''Abba, mon Pere'' ; ou plutôt avec M. Simon, ''Abba'', c’est-à-dire, ''mon Pere''. Tel est le sentiment de M. Simon, & de quelques autres Interpretes avant lui, comme Emmanuel Sa, Béze & Lightfoot. Leur raison est qu’il y a dans le Grec {{lang|grc|Ἀββἆ ὀ πατερ}}, & non pas {{lang|grc|ὦ πάτερ}}. Mais d’autres Interpretes, non moins habiles, tels que sont Mariada, Luc de Bruges, Cornelius à Lapide, Grotius, Louis Capell, ''&c.'' prétendent que cette répétition marque l’affection & la ferveur avec laquelle {{sc|Jesus-Christ}} prioit. L’Interprete Syriac a été dans ce sentiment, quand il a traduit {{lang|he|אבא אבי}}, ''Pere ! mon Pere !'' lui qui n’avoit pas besoin d’interpréter, ou d’expliquer le mot Syriac ''Abba''. Très-vraisemblablement c’étoit aussi la pensée de l’Interprete Arabe, lorsqu’au lieu de {{?|ar}}, dont il s’est servi en S. Matthieu, Chapitre XXVI, vers. 39 ; & en S. Luc, Chap. XXII, vers. 42, où il n’y a que ''Pater'', ou ''Pater mi'' ; en S. Marc, où il y a ''Abba Pater'', il a employé {{lang|he|איהא}}, interjection plus forte & plus propre à faire sentir avec combien d’ardeur & d’empressement J. C. prioit. La version Éthiopienne suppose aussi que J. C. dit ces mots ; car elle traduit ''Wajaba, Aba waabouy''. Et il dit, ''Pere ! & Mon Pere !'' D’ailleurs, dans les explications ou interprétations des mots, l’Ecriture met toujours {{lang|grc|ὁ ἐστί}}, ou bien {{lang|grc|ὁ ἐστί, μεσθερμηνευόμενον}} ; c’est-à dire, ou ''ce qui s’interpréte'' ; & non pas simplement comme ici. ''Voyez'' {{sc|Math. I. 23. Marc, V. 41. XV. 22, 34. Jean, I. 39, 42, 43. IX. 7. Act. IV. 36. IX. 36}}. Après tout, dans une version je mettrois, ''Abba, mon Pere !'' Déterminer si c’est là l’explication ou non, c’est le fait du Commentateur, & non du Traducteur. Quoique
ABBÉ. Ce nom, dans sa première origine, qui est Hébraïque, signifie ''Pere''. Car les Hébreux appellent ''Pere'' en leur langue, ''Ab'' ; d’où les Chaldéens & les Syriens ont fait ''Abba'', & de ''Abba'', les Grecs ont formé {{lang|grc|ἀββας}}, que les Latins ont conservé ; & c’est de là qu’est venu le nom d’''Abbé'' en notre langue. Saint Marc & saint Paul ont gardé le mot Syriac ou Chaldaïque ''Abba'', pour dire ''Pere'', parce qu’il étoit alors commun dans les Synagogues & dans les premières Assemblées des Chrétiens ; mais ils l’ont interprété en ajoutant le mot ''Pere''. C’est pourquoi ''{{lang|la|Abba Pater}}'', au ch. 14. de saint Marc, v. 36. ne signifie pas ''Mon Pere, mon Pere'', comme il y a dans la version de Mons, & dans celle des Jésuites de Paris. Il est mieux de traduire avec le Pere Amelotte, ''Abba, mon Pere'' ; ou plutôt avec M. Simon, ''Abba'', c’est-à-dire, ''mon Pere''. Tel est le sentiment de M. Simon, & de quelques autres Interpretes avant lui, comme Emmanuel Sa, Béze & Lightfoot. Leur raison est qu’il y a dans le Grec {{lang|grc|Ἀββἆ ὀ πατερ}}, & non pas {{lang|grc|ὦ πάτερ}}. Mais d’autres Interpretes, non moins habiles, tels que sont Mariada, Luc de Bruges, Cornelius à Lapide, Grotius, Louis Capell, ''&c.'' prétendent que cette répétition marque l’affection & la ferveur avec laquelle {{sc|Jesus-Christ}} prioit. L’Interprete Syriac a été dans ce sentiment, quand il a traduit {{lang|he|אבא אבי}}, ''Pere ! mon Pere !'' lui qui n’avoit pas besoin d’interpréter, ou d’expliquer le mot Syriac ''Abba''. Très-vraisemblablement c’étoit aussi la pensée de l’Interprete Arabe, lorsqu’au lieu de {{?|he}}, dont il s’est servi en S. Matthieu, Chapitre XXVI, vers. 39 ; & en S. Luc, Chap. XXII, vers. 42, où il n’y a que ''Pater'', ou ''Pater mi'' ; en S. Marc, où il y a ''Abba Pater'', il a employé {{lang|he|איהא}}, interjection plus forte & plus propre à faire sentir avec combien d’ardeur & d’empressement J. C. prioit. La version Éthiopienne suppose aussi que J. C. dit ces mots ; car elle traduit ''Wajaba, Aba waabouy''. Et il dit, ''Pere ! & Mon Pere !'' D’ailleurs, dans les explications ou interprétations des mots, l’Ecriture met toujours {{lang|grc|ὁ ἐστί}}, ou bien {{lang|grc|ὁ ἐστί, μεσθερμηνευόμενον}} ; c’est-à dire, ou ''ce qui s’interpréte'' ; & non pas simplement comme ici. ''Voyez'' {{sc|Math. I. 23. Marc, V. 41. XV. 22, 34. Jean, I. 39, 42, 43. IX. 7. Act. IV. 36. IX. 36}}. Après tout, dans une version je mettrois, ''Abba, mon Pere !'' Déterminer si c’est là l’explication ou non, c’est le fait du Commentateur, & non du Traducteur. Quoique
Pied de page (noinclude) :Pied de page (noinclude) :
Ligne 1 : Ligne 1 :


<references/>
<references/></div>