« Le Râmâyana (trad. Fauche)/Tome 1 » : différence entre les versions

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royale était remplie de citadins, la voix épanchée en bénédictions et le visage tourné vers le roi, qui fit ainsi pompeusement sa rentrée dans la ville et dans son palais.
Kàauçalyà, et Soumitrâ, et Kêkéyi à la taille charmante, et les autres dames, qui étaient les épouses du monarque, reçurent les nouvelles mariées avec une politesse attentive.
 
Dès lors, comblées de joie, trouvant le bonheur dans le bien et l’amour de leurs maris, elles commencèrent à goûter chastement le plaisir conjugal. Mais ce fut surtout la belle Mithilienne, fille du roi Djanaka, qui, plus que les autres, sut charmer son époux. Après que l’hymen eut joint Râma d’un chaste nœud à cette jeune fille aimée, d’un rang égal au sien, d’une beauté, à laquelle rien n’était supérieur, ce fils d’un roi saint en reçut un grand éclat, comme un autre invincible Vishnou de son mariage avec Çrî, la déesse même de la beauté.
 
Or, après un certain laps de temps, le roi Daçaratha fit appeler son fils Bharata, de qui la noble Kêkéyi était mère, et lui dit ces paroles : « Le fils du roi de Kékaya, qui habite ici depuis qwlque temps, ce héros, ton oncle maternel, mon enfant, est venu pour te conduire chez ton aïeul. — Il te faut donc t’en aller avec lui voir ton grand-père : observe à ton aise, mon fils, cette ville de ton aïeul. »
 
Alors, dès qu’il eut recueilli ces mots du roi Daçaratha, le fils de Kêkéyî se disposa à faire ce voyage, accompagne de Çatroughna. Son père le baisa au front, embrassa môme avec étreinte ce jeune guerrier, semblable au lion par sa noble démarche, et lui tint ce langage devant sa cour assemblée :
« Va, bel enfant, sous une heureuse étoile, au palais de ton aïeul ; mais écoute, avant de partir, mes avis, et suis-les, mon chéri, avec le plus grand soin. Sois distingué par un bon caractère, mon fils, sois modeste et non superbe ; cultive soigneusement la société des brahmes, riches de science et de vertus. Consacre tes efforts a gagner leur affection ; demande-leur ce qui est bon pour toi-même, et n’oublie pas de recueillir comme l’ambroisie même la sage parole de ces hommes saints. En effet, les brahmes magnanimes sont la racine du bonheur et de la vie : que les brahmes soient donc pour loi, dans toutes les affaires, comme la bouche même de Brahma. Car les brahmes furent de vrais Dieux, habitants du ciel ; mais les Dieux supérieurs, mon fils, nous les ont envoyés, comme les Dieux de la terre, dans le monde des hommes, . pour éclairer la vie des créatures. Acquiers dans la fréquentation de ces prêtres sages et les Védas, et le Çâstra impérissable des Devoirs, et le Traité sur le grand art de gouverner, et le Dhanour-Véda complètement.
 
« Sois même, vaillant héros, sois même instruit dans beaucoup d’arts et de métiers : rester dans l’oisiveté un seul instant ne vaut rien pour toi, mon ami. Aie soin de m’envoyer sans cesse des courriers, qui m’apportent les nouvelles de ta santé ; car, dans mes regrets de ton absence, au moins faut-il que mon âme soit consolée en apprenant que tu vas bien ! »
 
Quand le roi eut ainsi parlé, ses yeux baignés de larmes et d’une voix sanglotante, il dit à Bharata : « Va, mon fils ! » Celui-ci donc salua d’un adieu son père, il salua d’un adieu Râma à la vigueur sans mesure ; et, s’étant d’abord incliné devant les épouses du roi, ses mères, il partit, accompagné de Çatroughna,
 
 
Après quelques jours comptés depuis son départ, après qu’il eut traversé des forêts, des fleuves, des montagnes du plus ravissant aspect, l’auguste voyageur atteignit la ville et l’agréable palais du roi son grand-père. Près de là, faisant halte, Bharala envoya un messager de confiance dire au monarque, son aïeul : « Je suis arrivé. »