« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Créneau » : différence entre les versions

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=== CRÉNEAU ===
s. m. <i>Quernal</i>, <i>aquarniau</i>, <i>carnel</i>, <i>créniau</i>. Aujourd'huiAujourd’hui
on ne désigne par le mot créneau que les vides pratiqués dans un
parapet pour permettre aux défenseurs des murailles de voir les
assaillants
et de leur lancer des projectiles. Mais au moyen âge, on entendait
par créneau toute ouverture pratiquée au sommet d'uned’une tour ou d'uned’une
courtine, couverte ou découverte, et qui servait à la défense. Nous reprenons
la dénomination employée pendant le moyen âge, et nous parlerons
des créneaux couverts ou découverts, libres ou fermés par des volets.
Disons d'abordd’abord que les intervalles pleins laissés entre les créneaux sont
les <i>merlons</i>, car il n'yn’y a pas de créneaux sans merlons, comme il n'yn’y a
pas de fenêtres sans trumeaux.
 
Cependant il est certain qu'auqu’au moyen âge on donnait le nom de <i>créneau</i>
indistinctement aux vides laissés entre les merlons ou aux merlons eux-mêmes.
</div>
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«Si se vont esbatre en la tor<br>
As fenestres vont tot entor (fenêtre ici pour créneau)<br>
Et le chevalier tient l'espiél’espié<br>
A un <i>carnel</i> s'ests’est apuié<span id="note1"></span>[[#footnote1|<sup>1</sup>]].»<br>
</center>
<div class=prose>
<i>Carnel</i> est évidemment ici le merlon, car on ne s'appuies’appuie pas contre un
vide. Quoi qu'ilqu’il en soit, et comme nous prenons autant que possible les
dénominations adoptées généralement, il est entendu que, pour nous, le
créneau est le vide et le merlon désigne le plein.
 
Les dimensions des crénelages étant données par la taille de l'hommel’homme,
ces dimensions varient peu: les merlons ont toujours à peu près deux
mètres de hauteur, pour pouvoir garantir complètement les défenseurs;
les appuis des créneaux sont à un mètre du sol du chemin de ronde, et leur largeur varie d'und’un mètre, à soixante-dix centimètres. Quant aux largeurs
des merlons, elles sont très-variables; nous allons voir pourquoi.
</div>
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<div class=prose>
Les créneaux qui couronnent les fortifications gallo-romaines sont percés
habituellement dans des parapets d'uned’une épaisseur assez forte, 0,50 c.
environ, construits en moellons taillés et en brique, couronnés par une
dalle de recouvrement formant une saillie tout autour du merlon, ainsi
que l'indiquel’indique la fig. 1. Les merlons n'ontn’ont alors que la largeur suffisante
pour cacher un seul homme. Ces dispositions étaient données par le
système de défense de cette époque. Il ne paraît pas que les Romains
aient employé l'arbalètel’arbalète à main; ils avaient des archers, des frondeurs,
et chaque défenseur, muni d'uned’une de ces deux armes, avait son merlon
pour se mettre à couvert pendant qu'ilqu’il
s'apprêtaits’apprêtait à tirer. Il était donc naturel alors de multiplier, autant que faire se pouvait, les merlons et les
créneaux. Les murailles antiques de la ville de Pompéii, bâties sous la
République, et qui sont plus grecques que romaines, présentent des
crénelages dont chaque merlon est muni d'uned’une traverse en pierre pour
garantir le tireur contre les traits projetés obliquement. Chaque archer
possédait ainsi sa cellule percée d'und’un créneau (1 bis). Ce système de
crénelages ne paraît pas avoir été suivi sous les Romains de l'Empirel’Empire;
ceux-ci se contentent du crénelage que nous avons tracé fig. 1. Jusque
vers la fin du XI<sup>e</sup> siècle, il ne semble pas qu'onqu’on ait apporté des modifications
sensibles à ces crénelages romains. À cette époque, les expéditions
en Orient firent connaître des moyens de défense et d'attaqued’attaque relativement
très-perfectionnés. Les Byzantins et par suite les Arabes possédaient des
machines de guerre qui faisaient l'admirationl’admiration des Occidentaux en même
temps qu'ellesqu’elles jetaient la terreur dans leurs rangs; les murs de leurs places
fortes étaient bien munis, bien défendus. Aussi est-ce après les premières
croisades que
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<div class=prose>
<br>
l'onl’on voit, en Occident, le système de la défense supérieure des tours et murs se modifier totalement. Non-seulement le système de
crénelage est changé, mais il se combine avec le système des mâchicoulis
mobiles en bois connus sous le nom de <i>hourds</i> (voy. [[Dictionnaire raisonné de l'architecturel’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 6, Hourd|Hourd]]). Les merlons
s'allongents’allongent, les créneaux deviennent plus espacés et, entre eux, au
milieu des merlons, de petites ouvertures (archières) sont pratiquées
pour le tir de l'arbalètel’arbalète à main; on évite avec grand soin ces tablettes
saillantes qui couronnaient les merlons antiques, car ces saillies facilitaient
l'escaladel’escalade ou donnaient prise aux grappins que les assaillants
jetaient au sommet des murailles pour renverser les parapets. Les
crénelages les plus anciens que nous connaissions en France, construits
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courtines du château de Carcassonne (fin du XI<sup>e</sup> siècle ou commencement
du XII<sup>e</sup>). Ils sont intacts; en voici le détail (2). Déjà, ici, des trous sont
percés dans les merlons pour le tir de l'arbalètel’arbalète: ce sont des fentes
étroites, s'ébrasants’ébrasant à l'intérieurl’intérieur en forme d'arcaded’arcade. Ces merlons sont
épais, bâtis en pierre de taille aux angles et en moellon smillé. Des
trous
de hourds sont percés au niveau du sol du chemin de ronde ou des
planchers, et un peu au-dessous de l'appuil’appui des créneaux; les trous inférieurs,
pour recevoir des liens destinés à soulager les solives en bascule
passent par les trous supérieurs (voy. [[Dictionnaire raisonné de l'architecturel’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 6, Hourd|Hourd]]). Les hourds posés, leur sol
se trouvait alors au niveau de l'appuil’appui des créneaux; aussi les merlons
sont assez hauts pour permettre à un homme de passer debout par les
créneaux, comme par autant de portes, afin de se poster sur les hourds.
En temps de paix, les crénelages des courtines du château de
Carcassonne
n'étaientn’étaient pas couverts, tandis que ceux des tours l'étaientl’étaient en tout
temps par des combles à demeure. Les sablières de ces combles passaient
sur les têtes des merlons et formaient linteaux (voy. [[Dictionnaire raisonné de l'architecturel’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 9, Tour |Tour ]]). Les tours
commandant toujours les courtines, mais étant mises en communication
avec leurs chemins de ronde par des portes bien ferrées et des escaliers,
on faisait ressauter les crénelages, afin de garantir les gens qui se trouvaient
sur ces degrés, ainsi que l'indiquel’indique la fig. 3, tirée des défenses du
même château de Carcassonne.
</div>
[[Image:Creneau.Carcassonne.2.png|center]]
<div class=prose>
L'influenceL’influence orientale est singulièrement prononcée dans un crénelage
du XII<sup>e</sup> siècle conservé encore sur une partie du transsept sud de la
cathédrale de Béziers. On sait toute l'importancel’importance qu'avaitqu’avait acquise Béziers
à cette époque; elle était défendue par de puissantes murailles dont on
voit encore des débris gigantesques. La cathédrale, bâtie au
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<div class=prose>
<br>
sommet de la cité, était pourvue d'uned’une enceinte et était elle-même une véritable
citadelle. Le transsept du sud commandait tout le cloître, dont les murs
extérieurs étaient crénelés. Or, voici comment ce transsept était crénelé
lui-même: sur deux contre-forts saillants qui appuient ses deux angles
était élevé un parapet percé d'archèresd’archères flanquantes. Tel est (4) le plan de
ce parapet crénelé. On voit que les cinq archères sont tracées de manière
à envoyer des projectiles divergents. À l'intérieurl’intérieur, ces meurtrières sont
évasées en arcades comme celles du château de Carcassonne. Voici (5)
l'aspectl’aspect extérieur de ce parapet crénelé, avec la
</div>
[[Image:Meurtriere.cathedrale.Beziers.png|center]]
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belle corniche quasi-orientale sur laquelle il repose. Le sol intérieur est au niveau A, et la
tête saillante est une gargouille rejetant les eaux du chemin de ronde. Du
sol du chemin de ronde, au-dessus de la corniche B, il n'yn’y a qu'unqu’un mètre
dix-huit centimètres de hauteur; mais il faut savoir que ce crénelage
domine tellement les alentours, que les hommes placés derrière, quoique
leur tête dépassât le dessus de la corniche B, étaient parfaitement masqués
pour des assaillants placés beaucoup au-dessous. Les quatre archères
C (voy. le plan) sont très-plongeantes, tandis que celle D ne l'estl’est pas; et,
en effet, cette archère ne pouvait servir qu'àqu’à viser en face et
très-loin du
pied du monument. La distance qui sépare le sol du chemin de ronde de
la grande corniche inférieure est nécessaire pour que les tireurs dégagent
la saillie de cette corniche, ce qu'indiquequ’indique suffisamment la coupe (6) faite
sur l'axel’axe d'uned’une des archères C du plan. Entre les deux contre-forts, il
existait très-certainement un parapet avec créneaux qui est
malheureusement
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<br>
détruit. Il ne faut pas oublier que, dans la cathédrale de Béziers,
ce crénelage est en même temps la corniche décorative d'und’un édifice religieux,
ce qui explique cette richesse de profils, cette tablette moulurée
supérieure, que l'onl’on ne trouve pas dans les édifices militaires de cette
époque. Au XIII<sup>e</sup> siècle, les créneaux sont évidemment construits d'aprèsd’après
une formule donnée par l'expériencel’expérience. Les merlons ont 2 mètres de haut
sur 1<sup>m</sup>,70 au moins, et 3<sup>m</sup>,30 au plus de largeur sur 0,45 c. d'épaisseurd’épaisseur;
l'appuil’appui des créneaux est à 1 mètre du sol du chemin de ronde, et leur
largeur est de 0,70 c. Au milieu de chaque merlon est percée une
archère. Le système de défense est étudié avec un soin minutieux.
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<div class=prose>
Soit (7): en A, la face extérieure du crénelage; en <i>a</i> sont les archères,
qui n'ontn’ont pas plus de 0,07 c. à 0,08 c. d'ouvertured’ouverture; en <i>b</i> sont les trous
des hourds percés à distances égales, afin que les madriers qui doivent
poser sur les solives puissent être coupés d'avanced’avance d'égaled’égale longueur; en
B, le plan du crénelage avec ses archères, lesquelles ont 0,40 c. à 0,45 c.
d'ébrasementd’ébrasement; en C, la coupe sur un créneau; en D, la coupe sur une
archère, et, en E, la face intérieure sur le chemin de ronde. L'appuiL’appui des
archères est toujours placé à une assise en contre-bas de l'appuil’appui des
créneaux; et (voy. la coupe sur l'archèrel’archère) l'extrémitél’extrémité de son talus plongeant
arrive à une assise au-dessous des trous des hourds, afin que, les
hourds étant posés, les arbalétriers puissent tirer sur les assaillants
en-dessous des planchers de ces hourds. L'extrémitéL’extrémité inférieure des
archères est taillée ainsi que l'indiquel’indique le tracé G, afin de donner plus de
champ au tir sans démasquer l'arbalétrierl’arbalétrier. On voit que les détails sont
combinés avec le plus grand soin; les constructeurs observent rigoureusement
les mêmes méthodes, à très-peu de différences près, pendant le
cours du XIII<sup>e</sup> siècle. Ce sont là des créneaux de courtines découverts en
temps de paix et couverts seulement en cas de guerre par les toits des
hourds (voy. [[Dictionnaire raisonné de l'architecturel’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 6, Hourd|Hourd]]).
</div>
[[Image:Creneau.XIIIe.siecle.2.png|center]]
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Quant aux créneaux des tours couvertes, au XIII<sup>e</sup> siècle, aux créneaux
sous comble, voici comment ils sont disposés (8). Les murs ayant
0,90 c. d'épaisseurd’épaisseur, les créneaux ont une allége A, afin de permettre
aux défenseurs de voir en dehors; ces créneaux sont munis, à l'extérieurl’extérieur,
de deux volets à crémaillères tombant en feuillures, comme les parties
supérieures des sabords des vaisseaux de guerre; le volet inférieur
roule au moyen d'und’un pivot horizontal dans deux colliers de fer non
fermés B, de manière à ce qu'ilqu’il soit facile de l'enleverl’enlever en temps de guerre
lorsqu'onlorsqu’on pose les hourds; car alors les défenseurs passent par les
créneaux comme par des portes pour se ranger sur les hourds. Le
volet supérieur est maintenu par deux gonds C scellés dans la feuillure
et se regardant; ces volets sont à demeure. Si deux volets ont été placés
en dehors de ces créneaux au lieu d'und’un seul, c'estc’est afin de rendre plus
facile la dépose du volet inférieur, qu'unqu’un homme peut enlever du dedans,
ainsi que nous l'avonsl’avons expérimenté; c'estc’est afin encore, en cas d'attaqued’attaque,
et les hourds n'étantn’étant pas posés, de garantir les défenseurs contre les
projectiles lancés du dehors de bas en haut, ce qui ne les empêche pas,
en laissant entrebâillé le volet supérieur, d'avoird’avoir de l'airl’air et du jour. Si
même on laisse seulement le volet inférieur entrebâillé, on peut tirer sur
des gens placés en bas des tours sans se démasquer. Ce système de volets
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<div class=prose>
Cette précaution était nécessaire pour garantir parfaitement les
hommes qui attendaient, sur le chemin de ronde, qu'onqu’on leur ouvrît la
porte d'uned’une tour, après s'êtres’être fait reconnaître. C'estC’est ainsi que sont
construits, sans exception, tous les crénelages des tours de la cité de
Carcassonne, qui datent de la fin du XIII<sup>e</sup> siècle. Cependant, sur
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plus hauts, plus épais que les créneaux ordinaires des courtines, et leur
parement intérieur sur le chemin de ronde est monté en fruit, ainsi que
l'indiquel’indique la fig. 10. Chaque créneau, en raison de la forte épaisseur des
merlons, possède une allége. Quoique découverts, ils étaient garnis de
volets inférieurs à rouleaux. L'inclinaisonL’inclinaison du parement intérieur nous
semble faite pour permettre aux défenseurs de mieux enfiler la courtine,
en laissant toutefois au crénelage une force de résistance
extraordinaire. Ces défenses sont cependant légères, si nous les comparons à
celles qui couronnent le donjon du château de Coucy (voy. aux mots
[[Dictionnaire raisonné de l'architecturel’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 5, Donjon|Donjon]], [[Dictionnaire raisonné de l'architecturel’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 6, Hourd|Hourd]].).
</div>
[[Image:Creneau.Carcassonne.3.png|center]]
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courtines fut de nouveau modifié entièrement; aux hourds de bois,
souvent incendiés par les assiégeants, on substitua des hourds de pierre,
c'estc’est-à-dire des mâchicoulis, et au lieu de laisser les crénelages en
retraite, on les mit en saillie, en surplomb du nu des murailles, à l'extrémitél’extrémité
des consoles ou sur les arcs que formaient ces mâchicoulis. Un des
plus anciens exemples de ce mode de construction et un des plus curieux
en ce qu'ilqu’il emploie à la fois le moyen des arcs et des consoles pour
porter le crénelage et composer une suite de mâchicoulis, se voit sur la
façade occidentale de la cathédrale de Béziers, fortifiée au XII<sup>e</sup>
siècle,
comme nous l'avonsl’avons dit plus haut, réparée, rebâtie en partie et fortifiée
de nouveau au commencement du XIV<sup>e</sup> siècle: (voy. [[Dictionnaire raisonné de l'architecturel’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 6 Mâchicoulis|Mâchicoulis]].).
 
En faisant surplomber les parapets crénelés sur les nus extérieurs des
murs, les constructeurs du XIV<sup>e</sup> siècle donnèrent aux profils des créneaux
une forme nouvelle destinée à mieux préserver les défenseurs. Il faut
dire que les créneaux ne servaient guère qu'àqu’à jeter des pierres sur les
assaillants; les arbalétriers ou les archers se postaient derrière les merlons
et décochaient leurs traits ou carreaux par les longues fentes des
meurtrières. Or, vers le milieu du XIV<sup>e</sup> siècle, les armées assiégeantes se
faisaient accompagner de troupes très-nombreuses d'archersd’archers et
d’arbalétriers
d'arbalétriers
qui, lorsqu'onlorsqu’on attaquait les remparts au moyen de la sape ou qu'onqu’on
voulait les escalader, couvraient les crénelages de projectiles, afin d'empêcherd’empêcher
les assiégés de se montrer. Les anciens créneaux, avec leurs faces
retournées à angle droit, faisaient ricocher les traits, lesquels alors blessaient
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<div class=prose>
La figure 11 explique ce détail de la défense: A est la coupe de
l'appuil’appui du créneau; on voit en
B le profil inférieur, et en C le
boudin supérieur qui arrêtaient
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devant la façade occidentale de la
cathédrale de Béziers se composent
d'und’un crénelage profilé
conformément
à ce système.
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Nous indiquons dans la figure 12 la face extérieure du parapet
crénelé, qui est posé sur un arc en avant de consoles formant quatre
larges mâchicoulis qui s'ouvrents’ouvrent au-dessus de la rose centrale.
 
La figure 13 présente la coupe de ce crénelage: l'arcl’arc est en A: les
mâchicoulis en B, avec leurs consoles en C, et les saillies D, destinées à
empêcher les traits de remonter en ricochant par les trous des
mâchicoulis;
la coupe est faite sur l'appuil’appui du créneau du milieu.
</div>
[[Image:Coupe.creneau.cathedrale.Beziers.2.png|center]]
<div class=prose>
La figure 14 reproduit l'aspectl’aspect des merlons à l'intérieurl’intérieur, avec les
archères richement profilées vers leur partie supérieure. Le parapet
crénelé est ici complétement indépendant des consoles, qui forment
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Depuis lors, les créneaux furent, dans les défenses bâties avec soin,
munis de ces profils destinés à éviter les ricochets. Seulement, il arrive
souvent, au XV<sup>e</sup> siècle, que les profils avec leurs ébrasements ne pourtournent pas les merlons, et se trouvent seulement sur l'appuil’appui des
créneaux et sur le sommet des merlons, ainsi que l'indiquel’indique la fig. 15.
</div>
[[Image:Creneau.XVe.siecle.png|center]]
<div class=prose>
Quelquefois, à la fin du XV<sup>e</sup> siècle et au commencement du XVI<sup>e</sup> (car les
parapets crénelés persistèrent longtemps après l'inventionl’invention de l'artilleriel’artillerie
à feu), les merlons sont décorés de sculptures, d'écussonsd’écussons armoyés, de
médaillons, comme à la tour des Gens-d'Armesd’Armes de Caen et dans quelques
châteaux de l'époquel’époque de transition. Cependant, lorsque l'emploil’emploi des
bouches à feu devint général, on chercha à modifier les crénelages de
manière à résister aux projectiles nouveaux et à permettre aux arquebusiers
de s'ens’en servir avec avantage. Ce n'estn’est pas dans les châteaux féodaux
français qu'ilqu’il faut aller chercher ces perfectionnements. La noblesse
française protesta longtemps contre l'emploil’emploi de la poudre à canon; elle
ne céda que fort tard à cette nouvelle puissance, dont, au contraire, les
villes libres profitèrent avec empressement. C'estC’est dans le Nord, en Suisse,
dans les vieilles cités allemandes qu'ilqu’il faut étudier ces perfectionnements
introduits dans les détails de la fortification pendant que l'emploil’emploi de
l'artilleriel’artillerie à feu devenait plus général.
</div>
[[Image:Creneau.porte.Saint.Paul.Bale.png|center]]
<div class=prose>
On voit encore à Bâle, sur l'ouvragel’ouvrage avancé de la porte Saint-Paul,
un crénelage, du commencement du XVI<sup>e</sup> siècle, qui a conservé ses
meurtrières disposées pour des arquebusiers. Ce crénelage est porté sur
de faux mâchicoulis, qui ne sont plus là qu'unequ’une décoration (16). Les
merlons sont très-épais et percés de larges meurtrières garnies de
rouleaux
Ligne 350 :
En A est tracé 1e plan des merlons; en B, le rouleau de pierre de
la meurtrière est tourné de façon à permettre de tirer; en C, de façon à
masquer l'ouverturel’ouverture. Ces merlons, très-étroits d'ailleursd’ailleurs, sont munis de
profils pour empêcher les balles de ricocher. Il existe des embrasures de
ce genre dans les fortifications de Nuremberg antérieures à celles élevées
par Albert Dürer (voy. [[Dictionnaire raisonné de l'architecturel’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 5, Embrasure|Embrasure]]). On voit aussi, sur les courtines
réunissant
les gros bastions circulaires construits par cet habile artiste autour
de la même ville, des crénelages disposés pour du canon et des
arquebusiers
qui méritent d'êtred’être mentionnés ici: ils sont percés dans un
parapet très-épais; les meurtrières se composent d'und’un trou circulaire avec
une mire au-dessus; les créneaux sont munis de volets en bois à bascule
percés d'und’un trou pour pointer avant de démasquer la bouche de la pièce
(17); le chemin de ronde est entièrement couvert par un appentis.
</div>
Ligne 367 :
<div class=prose>
Plusieurs des courtines de Nuremberg sont munies de crénelages en bois
posés au-dessus des parapets, percés d'embrasuresd’embrasures pour les bouches à
feu, ainsi que l'indiquel’indique la fig. 18. Évidemment ces crénelages en bois,
qui rappellent les hourds du moyen âge, ont été prévus lors de la
construction
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du couronnement de ces grands ouvrages. Ces parapets crénelés
inférieurs
prennent alors le nom de <i>fausses braies</i> (voy. au mot [[Dictionnaire raisonné de l'architecturel’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 1, Architecture militaire|Architecture Militaire]]).
</div>
[[Image:Creneau.Nuremberg.2.png|center]]
<div class=prose>
Les tours de commandement de l'enceintel’enceinte de Nuremberg, élevées par
Albert Dürer, sont couronnées par des crénelages en bois avec volets
destinés à garantir les artilleurs qui servaient les pièces de petit calibre
montées sur la plate-forme supérieure (voy. [[Dictionnaire raisonné de l'architecturel’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 9, Tour |Tour ]]). Au sommet de la tour
de guet du château de la même ville, on voit encore un crénelage en bois
complet sous le comble, avec volets se relevant à l'intérieurl’intérieur.
</div>
[[Image:Interieur.creneau.Nuremberg.png|center]]
<div class=prose>
Voici (19) une vue perspective d'und’un de ces créneaux prise à l'intérieurl’intérieur.
En A, une coupe géométrale présente le volet relevé avec sa charnière.
En France, nous ne sommes pas si bons conservateurs; nous avons
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Langres ayant subi une restauration complète, on a fait disparaître les
vieilles galeries de bois pour les remplacer par des parapets à hauteur
de ceinture, avec la tablette d'appuid’appui réglementaire.
 
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