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ne pourrait citer aucun exemple d’un organisme variable qui ait cessé de varier à l’état domestique. Nos plantes les plus anciennement cultivées, telles que le froment, produisent encore de nouvelles variétés ; nos animaux réduits depuis le plus longtemps à l’état domestique sont encore susceptibles de modifications ou d’améliorations très rapides.
ne pourrait citer aucun exemple d’un organisme variable qui ait cessé de varier à l’état domestique. Nos plantes les plus anciennement cultivées, telles que le froment, produisent encore de nouvelles variétés ; nos animaux réduits depuis le plus longtemps à l’état domestique sont encore susceptibles de modifications ou d’améliorations très rapides.


Autant que je puis en juger, après avoir longuement étudié ce sujet, les conditions de la vie paraissent agir de deux façons distinctes : directement sur l’organisation entière ou sur certaines parties seulement, et indirectement en affectant le système reproducteur. Quant à l’action directe, nous devons nous rappeler que, dans tous les cas, comme l’a fait dernièrement remarquer le professeur Weismann, et comme je l’ai incidemment démontré dans mon ouvrage sur la ''Variation à l’état domestique''<ref>''De la Variation des Animaux et des Plantes à l’état domestique''. Paris, Reinwald</ref>, nous devons nous rappeler, dis-je, que cette action comporte deux facteurs : la nature de l’organisme et la nature des conditions. Le premier de ces facteurs semble être de beaucoup le plus important ; car, autant toutefois que nous en pouvons juger, des variations presque semblables se produisent quelquefois dans des conditions différentes, et, d’autre part, des variations différentes se produisent dans des conditions qui paraissent presque uniformes. Les effets sur la descendance sont définis ou indéfinis. On peut les considérer comme définis quand tous, ou presque tous les descendants d’individus soumis à certaines conditions d’existence pendant plusieurs générations, se modifient de la même manière. Il est extrêmement difficile de spécifier l’étendue des changements qui ont été définitivement produits de cette façon. Toutefois, on ne peut guère avoir de doute relativement à de nombreuses modifications très légères, telles que : modifications de la taille provenant de la quantité de nourriture ; modifications de la couleur provenant de la nature de l’alimentation ; modifications dans l’épaisseur de la peau et de la fourrure provenant de la nature du climat, etc. Chacune des variations infinies que nous remarquons dans le plumage de nos oiseaux de basse-cour doit être le résultat d’une cause efficace ; or, si la même cause agissait uniformément, pendant une longue série
Autant que je puis en juger, après avoir longuement étudié ce sujet, les conditions de la vie paraissent agir de deux façons distinctes : directement sur l’organisation entière ou sur certaines parties seulement, et indirectement en affectant le système reproducteur. Quant à l’action directe, nous devons nous rappeler que, dans tous les cas, comme l’a fait dernièrement remarquer le professeur Weismann, et comme je l’ai incidemment démontré dans mon ouvrage sur la ''Variation à l’état domestique''<ref>''De la Variation des Animaux et des Plantes à l’état domestique''. Paris, Reinwald</ref>, nous devons nous rappeler, dis-je, que cette action comporte deux facteurs : la nature de l’organisme et la nature des conditions. Le premier de ces facteurs semble être de beaucoup le plus important ; car, autant toutefois que nous en pouvons juger, des variations presque semblables se produisent quelquefois dans des conditions différentes, et, d’autre part, des variations différentes se produisent dans des conditions qui paraissent presque uniformes. Les effets sur la descendance sont définis ou indéfinis. On peut les considérer comme définis quand tous, ou presque tous les descendants d’individus soumis à certaines conditions d’existence pendant plusieurs générations, se modifient de la même manière. Il est extrêmement difficile de spécifier l’étendue des changements qui ont été définitivement produits de cette façon. Toutefois, on ne peut guère avoir de doute relativement à de nombreuses modifications très légères, telles que : modifications de la taille provenant de la quantité de nourriture ; modifications de la couleur provenant de la nature de l’alimentation ; modifications dans l’épaisseur de la peau et de la fourrure provenant de la nature du climat, etc. Chacune des variations infinies que nous remarquons dans le plumage de nos oiseaux de basse-cour doit être le résultat d’une cause efficace ; or, si la même cause agissait uniformément, pendant une longue série