« Le Rosier de Madame Husson (recueil, Ollendorff 1902)/Une vente » : différence entre les versions

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Les nommés Brument (Césaire-Isidore) et Cornu (Prosper-Napoléon) comparaissaient devant la cour d’assises de la Seine-Inférieure sous l’inculpation de tentative d’assassinat, par immersion, sur la femme Brument, épouse légitime du premier des prévenus.
 
Les deux accusés sont assis côte à côte sur le banc traditionnel. Ce sont deux paysans. Le premier est petit, gros, avec des bras courts, des jambes courtes et une tête ronde, rouge bourgeonnante, plantée directement sur le torse, rond aussi, court aussi, sans une apparence de cou. Il est éleveur de porcs et demeure à Cacheville-la-Goupil, canton de Criquetot.
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Cornu (Prosper-Napoléon) est maigre, de taille moyenne, avec des bras démesurés. Il a la tête de travers, la mâchoire torse et il louche. Une blouse bleue, longue comme une chemise, lui tombe aux genoux, et ses cheveux jaunes, rares et collés sur le crâne, donnent à sa figure un air affreux. On l’a surnommé « le curé » parce qu’il sait imiter dans la perfection les chants d’église et même le bruit du serpent. Ce talent attire en son café, car il est cabaretier à Criquetot, un grand nombre de clients qui préfèrent la « messe à Cornu » à la messe au bon Dieu.
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— Ainsi donc, femme Brument, ils sont entrés dans votre maison et ils vous ont jetée dans un baril plein d’eau. Dites-nous les faits par le détail. Levez-vous.
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Elle se lève. Elle semble haute comme un mât avec son bonnet qui la coiffe d’une calotte blanche. Elle s’explique d’une voix traînante :
 
— J’écossais d’z’haricots. V’là qu’ils entrent. Je m’ dis « qué qu’ils ont. Ils sont pas naturels, ils sont malicieux ». Ils me guettaient comme ça, de travers, surtout Cornu, vu qu’il louche. J’aime point à les voir ensemble, car c’est deux pas grand’chose en société. J’ leur dis : « Qué qu’ vous m’ voulez ? » Ils répondent point. J’avais quasiment une méfiance…
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Le prévenu Brument interrompt avec vivacité la déposition et déclare :
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LE PRESIDENT, à la victime. — Continuez votre déposition, femme Brument.
 
— Donc, v’là Brument qui m’dit : « Veux-tu gagner cent sous ? » Oui, que j’dis, vu qu’ cent sous, ça s’ trouve point dans l’ pas d’un cheval. Alors i m’ dit : « Ouvre l’oeil et fais comme mé », et le v’là qui s’en va quérir l’ grand baril défoncé qu’est sous la gouttière du coin ; et pi qu’il le renverse, et pi qu’il l’apporte dans ma cuisine, et pi qu’il le plante droit au milieu, et pi qu’il me dit : « Va
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quérir d’ l’iau jusqu’à tant qu’il sera plein. »
 
Donc me v’là que j’ vas à la mare avec deux siaux et qu’ j’apporte de l’iau, et pi encore de l’iau pendant ben une heure, vu que çu baril il était grand comme une cuve, sauf vot’ respect, m’sieu l’ président.
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— Veux-tu gagner encore cent sous ?
 
— Oui, que j’ dis, vu que j’ suis pas accoutumée à des étrennes comme ça.
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suis pas accoutumée à des étrennes comme ça.
 
Alors il me dit :
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— Rien que ça ?
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=== no match ===
 
 
Cornu dit :