« Le Rosier de Madame Husson (recueil, Ollendorff 1902)/Le Rosier de Madame Husson » : différence entre les versions

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Nous venions de passer Gisors, où je m’étais réveillé en entendant le nom de la ville crié par les employés, et j’allais m’assoupir de nouveau, quand une secousse épouvantable me jeta sur la grosse dame qui me faisait vis-à-vis.
 
Une roue s’était brisée à la machine qui gisait en travers de la voie. Le tender et le wagon de bagages, déraillés aussi, s’étaient couchés à côté de cette mourante qui râlait, geignait, sifflait, soufflait, crachait, ressemblait à ces chevaux tombés dans la rue, dont le flanc bat, dont la poitrine palpite, dont les naseaux fument et dont tout le corps frissonne, mais qui ne paraissent
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plus capables du moindre effort pour se relever et se remettre à marcher.
 
Il n’y avait ni morts ni blessés, quelques contusionnés seulement, car le train n’avait pas encore repris son élan, et nous regardions, désolés, la grosse bête de fer estropiée, qui ne pourrait plus nous traîner et qui barrait la route pour longtemps peut-être, car il faudrait sans doute faire venir de Paris un train de secours.
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Il était alors dix heures du matin, et je me décidai tout de suite à regagner Gisors pour y déjeuner.
 
Tout en marchant sur la voie, je me disais : « Gisors, Gisors, mais je connais quelqu’un ici. Qui donc ? Gisors ? Voyons, j’ai un ami dans cette ville » Un nom soudain jaillit dans mon souvenir : « Albert Marambot. » C’était un ancien camarade de collège, que je n’avais pas vu depuis douze ans au moins, et qui exerçait à Gisors la profession de médecin. Souvent il m’avait écrit pour m’inviter ; j’avais toujours
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promis, sans tenir. Cette fois enfin je profiterais de l’occasion.
 
Je demandai au premier passant : « Savez-vous où demeure M. le docteur Marambot ? » Il répondit sans hésiter, avec l’accent traînard des Normands : « Rue Dauphine. » J’aperçus en effet, sur la porte de la maison indiquée, une grande plaque de cuivre où était gravé le nom de mon ancien camarade. Je sonnai ; mais la servante, une fille à cheveux jaunes, aux gestes lents, répétait d’un air stupide : « I y est paas, i y est paas. »
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J’entendais un bruit de fourchettes et de verres, et je criai : « Hé ! Marambot. » Une porte s’ouvrit, et un gros homme à favoris parut, l’air mécontent, une serviette à la main.
 
Certes, je ne l’aurais pas reconnu. On lui aurait donné quarante-cinq ans au moins, et, en une seconde, toute la vie de province m’apparut, qui alourdit, épaissit et vieillit. Dans un seul élan de ma pensée, plus rapide que mon geste pour lui tendre la main, je connus son existence, sa
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manière d’être, son genre d’esprit et ses théories sur le monde. Je devinai les longs repas qui avaient arrondi son ventre, les somnolences après dîner, dans la torpeur d’une lourde digestion arrosée de cognac, et les vagues regards jetés sur les malades avec la pensée de la poule rôtie qui tourne devant le feu. Ses conversations sur la cuisine, sur le cidre, l’eau-de-vie et le vin, sur la manière de cuire certains plats et de bien lier certaines sauces me furent
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révélées, rien qu’en apercevant l’empâtement rouge de ses joues, la lourdeur de ses lèvres, l’éclat morne de ses yeux.
 
Je lui dis : « Tu ne me reconnais pas. Je suis Raoul Aubertin. »
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— La vie n’est pas trop monotone dans cette petite ville ?
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— Non, mon cher, quand on sait s’occuper. Une petite ville, en somme, c’est comme une grande. Les événements et les plaisirs y sont moins variés, mais on leur prête plus d’importance ; les relations y sont moins nombreuses, mais on se rencontre plus souvent. Quand on connaît toutes les fenêtres d’une rue, chacune d’elles vous occupe et vous intrigue davantage qu’une rue entière à Paris.
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— Moi ? Non. Je suis de Gournay, sa voisine et sa rivale. Gournay est à Gisors ce que Lucullus était à Cicéron. Ici, tout est pour la gloire, on dit : « les orgueilleux de Gisors ». À Gournay, tout est pour le ventre, on dit : « les mâqueux de Gournay ». Gisors méprise Gournay, mais Gournay rit de Gisors. C’est très comique, ce pays-ci.
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Je m’aperçus que je mangeais quelque chose de vraiment exquis, des œufs mollets enveloppés dans un fourreau de gelée de viande aromatisée aux herbes et légèrement saisie dans la glace.
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— Tu es donc gourmand ?
 
— Parbleu ! Il n’y a que les imbéciles qui ne soient
— Parbleu ! Il n’y a que les imbéciles qui ne soient pas gourmands. On est gourmand comme on est artiste, comme on est instruit, comme on est poète. Le goût, mon cher, c’est un organe délicat, perfectible et respectable comme l’œil et l’oreille. Manquer de goût, c’est être privé d’une faculté exquise, de la faculté de discerner la qualité des aliments, comme on peut être privé de celle de discerner les qualités d’un livre ou d’une œuvre d’art ; c’est être privé d’un sens essentiel, d’une partie de la supériorité humaine ; c’est appartenir à une des innombrables classes d’infirmes, de disgraciés et de sots dont se compose notre race ; c’est avoir la bouche bête, en un mot, comme on a l’esprit bête. Un homme qui ne distingue pas une langouste d’un homard, un hareng, cet admirable poisson qui porte en lui toutes les saveurs, tous les arômes de la mer, d’un maquereau ou d’un merlan, et une poire crassane d’une duchesse, est comparable à celui qui confondrait Balzac avec Eugène Sue, une symphonie de Beethoven avec une marche militaire d’un chef de musique de régiment, et l’Apollon du Belvédère avec la statue du général de Blanmont !
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— Parbleu ! Il n’y a que les imbéciles qui ne soient pas gourmands. On est gourmand comme on est artiste, comme on est instruit, comme on est poète. Le goût, mon cher, c’est un organe délicat, perfectible et respectable comme l’œil et l’oreille. Manquer de goût, c’est être privé d’une faculté exquise, de la faculté de discerner la qualité des aliments, comme on peut être privé de celle de discerner les qualités d’un livre ou d’une œuvre d’art ; c’est être privé d’un sens essentiel, d’une partie de la supériorité humaine ; c’est appartenir à une des innombrables classes d’infirmes, de disgraciés et de sots dont se compose notre race ; c’est avoir la bouche bête, en un mot, comme on a l’esprit bête. Un homme qui ne distingue pas une langouste d’un homard, un hareng, cet admirable poisson qui porte en lui toutes les saveurs, tous les arômes de la mer, d’un maquereau ou d’un merlan, et une poire crassane d’une duchesse, est comparable à celui qui confondrait Balzac avec Eugène Sue, une symphonie de Beethoven avec une marche militaire d’un chef de musique de régiment, et l’Apollon du Belvédère avec la statue du général de Blanmont !
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du Belvédère avec la statue du général de Blanmont !
 
— Qu’est-ce donc que le général de Blanmont ?
 
— Ah ! c’est vrai, tu ne sais pas. On voit bien que tu n’es point de Gisors ? Mon cher, je t’ai dit tout à l’heure qu’on appelait les habitants de cette ville les « orgueilleux de Gisors » et jamais épithète ne fut mieux méritée. Mais déjeunons
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d’abord, et je te parlerai de notre ville en te la faisant visiter.
 
Il cessait de parler de temps en temps pour boire lentement un demi-verre de vin qu’il regardait avec tendresse en le reposant sur la table.
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Il me fit manger jusqu’à la suffocation. Puis, comme je voulais regagner la gare, il me saisit le bras et m’entraîna par les rues. La ville, d’un joli caractère provincial, dominée par sa forteresse, le plus curieux monument de l’architecture militaire du XIIe siècle qui soit en France, domine à son tour une longue vallée où les lourdes vaches de Normandie broutent et ruminent dans les pâturages.
 
Le docteur me dit : — Gisors, ville de 4.000 habitants, aux confins de l’Eure, mentionnée déjà dans les Commentaires de Jules César : Cæsaris ostium, puis Cæsartium, Cæsortium, Gisortium, Gisors. Je
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ne te mènerai pas visiter le campement de l’armée romaine dont les traces sont encore très visibles.
 
Je riais et je répondis : — Mon cher, il me semble que tu es atteint d’une maladie spéciale que tu devrais étudier, toi médecin, et qu’on appelle l’esprit de clocher.
 
Il s’arrêta net : — L’esprit de clocher, mon ami, n’est pas autre chose que le patriotisme naturel. J’aime ma maison, ma ville et ma province par extension, parce que j’y trouve encore les habitudes de mon village ; mais si j’aime la frontière, si je la défends, si je me fâche quand le voisin y met le pied, c’est parce que je me sens déjà menacé dans ma maison, parce que la frontière que je ne connais pas est le chemin de ma province. Ainsi moi, je suis Normand, un vrai Normand ; eh bien, malgré ma rancune contre l’Allemand et mon désir de vengeance, je ne le déteste pas, je ne le hais pas d’instinct comme je hais l’Anglais, l’ennemi véritable, l’ennemi héréditaire, l’ennemi naturel du Normand,
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parce que l’Anglais a passé sur ce sol habité par mes aïeux, l’a pillé et ravagé vingt fois, et que l’aversion de ce peuple perfide m’a été transmise avec la vie par mon père… Tiens, voici la statue du général.
 
— Quel général ?
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''Les Gloires de Gisors'', par un chercheur.
 
— Mon cher, reprit
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Marambot, il ne se passe pas une année, par une année, tu entends bien, sans que paraisse ici une nouvelle histoire de Gisors ; nous en avons vingt-trois.
 
— Et les gloires de Gisors ? demandai-je.
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Tout à coup, à l’autre bout de cette voie, un homme apparut, un ivrogne qui titubait.
 
Il arrivait, la tête
Il arrivait, la tête en avant, les bras ballants, les jambes molles, par périodes de trois, six ou dix pas rapides, que suivait toujours un repos. Quand son élan énergique et court l’avait porté au milieu de la rue, il s’arrêtait net et se balançait sur ses pieds, hésitant entre la chute et une nouvelle crise d’énergie. Puis il repartait brusquement dans une direction quelconque. Il venait alors heurter une maison sur laquelle il semblait se coller, comme s’il voulait entrer dedans, à travers le mur. Puis il se retournait d’une secousse et regardait devant lui, la bouche ouverte, les yeux clignotants sous le soleil, puis d’un coup de reins, détachant son dos de la muraille, il se remettait en route.
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Il arrivait, la tête en avant, les bras ballants, les jambes molles, par périodes de trois, six ou dix pas rapides, que suivait toujours un repos. Quand son élan énergique et court l’avait porté au milieu de la rue, il s’arrêtait net et se balançait sur ses pieds, hésitant entre la chute et une nouvelle crise d’énergie. Puis il repartait brusquement dans une direction quelconque. Il venait alors heurter une maison sur laquelle il semblait se coller, comme s’il voulait entrer dedans, à travers le mur. Puis il se retournait d’une secousse et regardait devant lui, la bouche ouverte, les yeux clignotants sous le soleil, puis d’un coup de reins, détachant son dos de la muraille, il se remettait en route.
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d’une secousse et regardait devant lui, la bouche ouverte, les yeux clignotants sous le soleil, puis d’un coup de reins, détachant son dos de la muraille, il se remettait en route.
 
Un petit chien jaune, un roquet famélique, le suivait en aboyant, s’arrêtant quand il s’arrêtait, repartant quand il repartait.
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— Alors, raconte-la.
 
— Très volontiers. Il y avait autrefois dans cette ville une vieille dame, très vertueuse et protectrice de la vertu, qui s’appelait Mme Husson. Tu sais, je te dis les
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noms véritables et pas des noms de fantaisie. Mme Husson s’occupait particulièrement des bonnes œuvres, de secourir les pauvres et d’encourager les méritants. Petite, trottant court, ornée d’une perruque de soie noire, cérémonieuse, polie, en fort bons termes avec le bon Dieu représenté par l’abbé Malou, elle avait une horreur profonde, une horreur native du vice, et surtout du vice que l’Église appelle luxure. Les grossesses avant mariage la mettaient hors d’elle, l’exaspéraient jusqu’à la faire sortir de son caractère.
 
Or c’était l’époque où l’on couronnait des rosières aux environs de Paris, et l’idée vint à Mme Husson d’avoir une rosière à Gisors.
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Dès que le prêtre fut parti, la maîtresse appela sa servante et lui dit :
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— Tiens, Françoise, voici les filles que me propose M. le curé pour le prix de vertu ; tâche de savoir ce qu’on pense d’elles dans le pays.
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::Vinaigre . . . . . . . . . . . . . . . . deux sous.
::Sel d’oseille. . . . . . . . . . . . . . deux sous.
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Joséphine Durdent qu’on ne croit pas qu’al a fauté nonobstant qu’al est en correspondance avec le fil Oportun qu’est en service à Rouen et qui lui a envoyé un bonet en cado par la diligence.
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On élargit alors le cercle des perquisitions jusqu’aux villages environnants ; on ne trouva rien.
 
Le maire fut consulté. Ses protégées échouèrent. Celles du Dr Barbesol n’eurent pas plus
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de succès, malgré la précision de ses garanties scientifiques.
 
Or, un matin, Françoise, qui rentrait d’une course, dit à sa maîtresse :
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Il avait une peur maladive des jupons qui lui faisait baisser les yeux dès qu’une cliente le regardait en souriant, et cette timidité bien connue le rendait le jouet de tous les espiègles du pays.
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Les mots hardis, les gauloiseries, les allusions graveleuses le faisaient rougir si vite que le Dr Barbesol l’avait surnommé le thermomètre de la pudeur. Savait-il ou ne savait-il pas ? se demandaient les voisins, les malins. Était-ce le simple pressentiment de mystères ignorés et honteux, ou bien l’indignation pour les vils contacts ordonnés par l’amour qui semblait émouvoir si fort le fils de la fruitière Virginie ? Les galopins du pays, en courant devant sa boutique, hurlaient des ordures à pleine bouche afin de le voir baisser les yeux ; les filles s’amusaient à passer et repasser devant lui en chuchotant des polissonneries qui le faisaient rentrer dans la maison. Les plus hardies le provoquaient ouvertement, pour rire, pour s’amuser, lui donnaient des rendez-vous, lui proposaient un tas de choses abominables.
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Donc Mme Husson était devenue rêveuse.
 
Certes, Isidore était un cas de vertu exceptionnel, notoire, inattaquable. Personne, parmi les plus sceptiques, parmi les plus incrédules,
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n’aurait pu, n’aurait osé soupçonner Isidore de la plus légère infraction à une loi quelconque de la morale. On ne l’avait jamais vu non plus dans un café, jamais rencontré le soir dans les rues. Il se couchait à huit heures et se levait à quatre. C’était une perfection, une perle.
 
Cependant Mme Husson hésitait encore. L’idée de substituer un rosier à une rosière la troublait, l’inquiétait un peu, et elle se résolut à consulter l’abbé Malou.
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L’abbé Malou répondit : "Qu’est-ce que vous désirez récompenser, madame ? C’est la vertu, n’est-ce pas, et rien que la vertu.
 
« Que vous importe, alors, qu’elle soit mâle ou
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femelle ! La vertu est éternelle, elle n’a pas de patrie et pas de sexe : elle est la ''Vertu''. »
 
Encouragée ainsi, Mme Husson alla trouver le maire.
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La municipalité avait décidé de donner un grand éclat à cette solennité et on avait disposé l’estrade sur les Couronneaux, charmant prolongement des remparts de la vieille forteresse où je te mènerai tout à l’heure.
 
Par une naturelle révolution de l’esprit public,
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la vertu d’Isidore, bafouée jusqu’à ce jour, était devenue soudain respectable et enviée depuis qu’elle devait lui rapporter 500 francs, plus un livret de caisse d’épargne, une montagne de considération et de la gloire à revendre. Les filles maintenant regrettaient leur légèreté, leurs rires, leurs allures libres ; et Isidore, bien que toujours modeste et timide, avait pris un petit air satisfait qui disait sa joie intérieure.
 
Dès la veille du 15 août, toute la rue Dauphine était pavoisée de drapeaux. Ah ! j’ai oublié de te dire à la suite de quel événement cette voie avait été appelée rue Dauphine.