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L’ABBÉ REYNIER ''se levant.'' — Hérétiques de Lavaur, voulez-vous abjurer votre…
{{sc|L’abbé Reynier}} ''se levant.'' — Hérétiques de Lavaur, voulez-vous abjurer votre…


AIMERY, ''l’interrompant''. — Assez, moine ! assez ! Entre ton Église et la potence, nous choisissons, pardieu, et de grand cœur, la potence… Elle nous semble une aimable et accorte fille, comparée à ta vieille prostituée de Rome, qui croit se rajeunir et se faire adorer en prenant des bains de sang ! Ma sœur et son fils sont morts ! je ne tiens plus à la vie !
{{sc|Aimery}}, ''l’interrompant''. — Assez, moine ! assez ! Entre ton Église et la potence, nous choisissons, pardieu, et de grand cœur, la potence… Elle nous semble une aimable et accorte fille, comparée à ta vieille prostituée de Rome, qui croit se rajeunir et se faire adorer en prenant des bains de sang ! Ma sœur et son fils sont morts ! je ne tiens plus à la vie !


L’ABBÉ REYNIER, ''d’une voix tonnante''. — A la potence les hérétiques !
{{sc|L’abbé Reynier}}, ''d’une voix tonnante''. — À la potence les hérétiques !


Les bourreaux se précipitent sur Aimery et s’apprêtent à le pendre.
Les bourreaux se précipitent sur Aimery et s’apprêtent à le pendre.


MYLIO, ''jetant autour de lui un regard navré''. — Pauvre Florette ! elle aura succombé à la torture !… Ma dernière pensée sera pour mon frère et pour toi, douce enfant ! J’ai, selon tes désirs, suspendu à mon cou ton petit fuseau… il est là sur mon cœur. (''S’adressant à Peau-d’Oie, qui paraît très-pensif.'') Mon vieil ami, pardonne-moi ta mort ; c’est ton dévouement pour moi qui t’a conduit ici… Quoi ! tu ne me réponds rien ?
{{sc|Mylio}}, ''jetant autour de lui un regard navré''. — Pauvre Florette ! elle aura succombé à la torture !… Ma dernière pensée sera pour mon frère et pour toi, douce enfant ! J’ai, selon tes désirs, suspendu à mon cou ton petit fuseau… il est là sur mon cœur. (''S’adressant à Peau-d’Oie, qui paraît très-pensif.'') Mon vieil ami, pardonne-moi ta mort ; c’est ton dévouement pour moi qui t’a conduit ici… Quoi ! tu ne me réponds rien ?


PEAU-D’OIE, ''gravement''. — Je me demandais s’il y a du vin et des jambons dans ces autres mondes étoilés dont nous parlait ton frère, et où, selon lui, nous allons renaître en esprit, en chair et en os ? Corbœuf ! si nous ressuscitons aussi en bedaine… la mienne me gênera furieusement lors de mon ascension vers l’empyrée !
{{sc|Peau-d’oie}}, ''gravement''. — Je me demandais s’il y a du vin et des jambons dans ces autres mondes étoilés dont nous parlait ton frère, et où, selon lui, nous allons renaître en esprit, en chair et en os ? Corbœuf ! si nous ressuscitons aussi en bedaine… la mienne me gênera furieusement lors de mon ascension vers l’empyrée !


Les bourreaux, au moyen d’une échelle appliquée à la potence, ont hissé Aimery jusqu’à la corde, terminée par un nœud coulant ; il y passe la tête et s’écrie : — Honte et exécration à l’Église catholique ! — Les aides du bourreau enlèvent brusquement l’échelle, le supplicié demeure pendu, ses membres s’agitent convulsivement pendant quelques instants ; puis ils se raidissent et demeurent immobiles..
Les bourreaux, au moyen d’une échelle appliquée à la potence, ont hissé Aimery jusqu’à la corde, terminée par un nœud coulant ; il y passe la tête et s’écrie : — Honte et exécration à l’Église catholique ! — Les aides du bourreau enlèvent brusquement l’échelle, le supplicié demeure pendu, ses membres s’agitent convulsivement pendant quelques instants ; puis ils se raidissent et demeurent immobiles..


LE BOURREAU, ''s’approchant de Peau-d’Oie''. — A ton tour, mon gros compère… 

{{sc|Le bourreau}}, ''s’approchant de Peau-d’Oie''. — À ton tour, mon gros compère…