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se remettre en route ; il est vrai de dire qu’à cette manière de voyager on mettait des mois, là où, avec un peu de bonheur, nous ne mettrons que quelques jours.

— Il me semble, dit le docteur, que la température tend encore à s’abaisser.

— Ce serait fâcheux, répondit Johnson, car il faut du dégel pour que ces masses se divisent et aillent se perdre dans l’Atlantique ; elles sont d’ailleurs plus nombreuses dans le détroit de Davis, parce que les terres se rapprochent sensiblement entre le cap Walsingham et Holsteinborg ; mais au-delà du soixante-septième degré, nous trouverons pendant la saison de mai et de juin des mers plus navigables.

— Oui ; mais il faut passer d’abord.

— Il faut passer, Monsieur Clawbonny ; en juin et juillet, nous eussions trouvé le passage libre, comme il arrive aux baleiniers ; mais les ordres étaient précis ; on devait se trouver ici en avril. Aussi je me trompe fort, ou notre capitaine est un gaillard solidement trempé, qui a une idée ; il n’est parti de si bonne heure que pour aller loin. Enfin qui vivra, verra.

Le docteur avait eu raison de constater un abaissement dans la température ; le thermomètre à midi n’indiquait plus que six degrés (-14° centigrades), et il régnait une brise du nord-ouest qui, tout en éclaircissant le ciel, aidait le courant à précipiter les glaces flottantes sur le chemin du Forward. Toutes n’obéissaient pas d’ailleurs à la même impulsion ; il n’était pas rare d’en rencontrer, et des plus hautes, qui, prises à leur base par un courant sous-marin, dérivaient dans un sens opposé.

On comprend alors les difficultés de cette navigation ; les ingénieurs n’avaient pas un instant de repos ; la manœuvre de la vapeur se faisait sur le pont même, au moyen de leviers qui l’ouvraient, l’arrêtaient, la renversaient instantanément, suivant l’ordre de l’officier de quart. Tantôt il fallait se hâter de prendre par