« Enfantillage (Sully Prudhomme) » : différence entre les versions

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{{TitrePoeme|[[Les Vaines Tendresses|Les Vaines tendresses]]|Sully Prudhomme|Enfantillage}}
 
==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/31]]==
 
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<poem>
Madame, vous étiez petite,
J’avais douze ans ;
Vous oubliez vos courtisans
Bien vite !
 
Je ne voyais que vous au jeu
Parmi les autres ;
Mes doigts frôlaient parfois les vôtres
Un peu…
 
Comme à la première visite
Faite au rosier,
Le papillon sans appuyer
Palpite,
</poem>
==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/32]]==
<poem>
 
Et de feuille en feuille, hésitant,
S’approche, et n’ose
Monter droit au miel que la rose
Lui tend,
 
Tremblant de ses premières fièvres,
Mon cœur n’osait
Voler droit, des doigts qu’il baisait,
Aux lèvres.
 
Je sentais en moi, tour à tour,
Plaisir et peine,
Un mélange d’aise et de gêne :
L’amour.
 
L’amour à douze ans ! Oui, madame,
Et vous aussi,
N’aviez-vous pas quelque souci
De femme ?
 
Vous faisiez beaucoup d’embarras,
Très occupée
De votre robe, une poupée
Au bras.
</poem>
==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/33]]==
<poem>
 
Si j’adorais, trop tôt poète,
Vos petits pieds,
Trop tôt belle, vous me courbiez
La tête.
 
Nous menâmes si bien, un soir,
Le badinage,
Que nous nous mîmes en ménage,
Pour voir.
 
Vous parliez de bijoux de noces,
Moi du serment,
Car nous étions différemment
Précoces.
 
On fit la dînette, on dansa ;
Vous prétendîtes
Qu’il n’est noces proprement dites
Sans ça.
 
Vous goûtiez la plaisanterie
Tant que bientôt
J’osai vous appeler tout haut :
Chérie,
</poem>
==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/34]]==
<poem>
 
Et je vous ai (car je rêvais)
Baisé la joue ;
Depuis ce soir-là je ne joue
Jamais.</poem>