« Un Rendez-vous » : différence entre les versions

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{{TitrePoeme|[[Les Vaines Tendresses|Les Vaines tendresses]]|Sully Prudhomme|Un Rendez-vous}}
 
==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/58]]==
 
 
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Dans ce nid furtif où nous sommes,
Ô ma chère âme, seuls tous deux,
Qu'ilQu’il est bon d'oublierd’oublier les hommes,
Si près d'euxd’eux !
 
Pour ralentir l'heurel’heure fuyante,
Pour la goûter, il ne faut pas
Une félicité bruyante ;
Parlons bas.
 
Craignons de la hâter d'und’un geste,
D'unD’un mot, d'und’un souffle seulement,
D'enD’en perdre, tant elle est céleste,
Un moment.
</poem>
==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/59]]==
<poem>
 
Afin de la sentir bien nôtre,
Afin de la bien ménager,
Serrons-nous tout près l'unl’un de l'autrel’autre
Sans bouger ;
 
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Sommeillons.
 
Car nous n'enn’en sommes plus aux fièvres
D'unD’un jeune amour qui peut finir ;
Nos cœurs n'ontn’ont plus besoin des lèvres
Pour s'unirs’unir,
</poem>
==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/60]]==
<poem>
 
Ni des paroles solennelles
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Pour se voir.
 
Ne me fais plus jurer que j'aimej’aime,
Ne me fais plus dire comment ;
Goûtons la félicité même
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Chère, en cette ineffable trêve
Le désir enchanté s'endorts’endort ;
On rêve à l'amourl’amour comme on rêve
À la mort.
 
On croit sentir la fin du monde ;
L'universL’univers semble chavirer
D'uneD’une chute douce et profonde,
Et sombrer...sombrer…
</poem>
==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/61]]==
<poem>
 
L'âmeL’âme de ses fardeaux s'allèges’allège
Par la fuite immense de tout ;
La mémoire comme une neige
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Toute la vie ardente et triste
Semble anéantie à l'entourl’entour,
Plus rien pour nous, plus rien n'existen’existe
Que l'amourl’amour.
 
Aimons en paix : il fait nuit noire,
La lueur blême du flambeau
Expire...Expire… nous pouvons nous croire
Au tombeau.
 
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Comme après le dernier soupir,
Abîmer, et par leurs ténèbres
Assoupir…
Assoupir...
 
Nous sommes sous la terre ensemble
Depuis très longtemps, n'estn’est-ce pas ?
Écoute en haut le sol qui tremble
Sous les pas.
</poem>
==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/62]]==
<poem>
 
Regarde au loin comme un vol sombre
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Et comme une immense nuée
De cigognes (mais sans retours ! )
Fuir la blancheur diminuée
Des vieux jours...jours…
 
Hors de la sphère ensoleillée
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Les choses de la vie ancienne
Ont fui ma mémoire à jamais,
Mais du plus loin qu'ilqu’il me souvienne
Je t’aimais…
Je t'aimais...
</poem>
==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/63]]==
<poem>
 
Par quel bienfaiteur fut dressée
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Dans ma main ?
 
Mais qu'importequ’importe ! ô mon amoureuse,
Dormons dans nos légers linceuls,
Pour l'éternitél’éternité bienheureuse
Enfin seuls ! </poem>