« La Vie intérieure/Un Songe » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
nouvelle page
 
Phe-bot (discussion | contributions)
m match et typographie
Ligne 1 :
<div class="text">
{{TitrePoeme|[[Stances et Poèmes]]|Sully Prudhomme|Un Songe}}
 
==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1865-1866.djvu/51]]==
 
 
Ligne 6 ⟶ 7 :
 
<poem>
J'étaisJ’étais, j'entraisj’entrais au tombeau
Où mes aïeux rêvent ensemble.
Ils ont dit : « La nuit lourde tremble ;
Est-ce l'approchel’approche d'und’un flambeau,
 
« Le signal de la nouvelle ère
Qu'attendQu’attend notre éternel ennui ?
— Non, c'estc’est l'enfantl’enfant, a dit mon père :
Je vous avais parlé de lui.
 
« Il était au berceau ; j'ignorej’ignore
S'ilS’il nous vient jeune ou chargé d'ansd’ans.
Mes cheveux sont tout blonds encore,
Les tiens, mon fils, peut-être blancs
 
</poem>
==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1865-1866.djvu/52]]==
<poem>
« — Non, père, au combat de la vie
Bientôt je suis tombé vaincu,
L'âmeL’âme pourtant inassouvie :
Je meurs et je n'ain’ai pas vécu.
 
« — J'attendaisJ’attendais près de moi ta mère :
Je l'entendsl’entends gémir au-dessus !
Ses pleurs ont tant mouillé la pierre
Que mes lèvres les ont reçus.
 
« Nous fûmes unis peu d'annéesd’années
Après de bien longues amours ;
Toutes ses grâces sont fanées...fanées…
Je la reconnaîtrai toujours.
 
« Ma fille a connu mon visage :
S'enS’en souvient-elle ? Elle a changé.
Parle-moi de son mariage
Et des petits-enfants que j'aij’ai.
 
« — Un seul vous est né. — Mais toi-même,
N'asN’as-tu pas de famille aussi ?
Quand on meurt jeune, c'estc’est qu'onqu’on aime :
Qui vas-tu regretter ici ?
 
</poem>
« — J'ai laissé ma sœur et ma mère
==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1865-1866.djvu/53]]==
Et les beaux livres que j'ai lus ;
<poem>
Vous n'avez pas de bru, mon père ;
« — J'aiJ’ai laissé ma sœur et ma mère
On m'a blessé, je n'aime plus.
Et les beaux livres que j'aij’ai lus ;
Vous n'avezn’avez pas de bru, mon père ;
On m'am’a blessé, je n'aimen’aime plus.
 
« — De tes aïeux compte le nombre :
Va baiser leurs fronts inconnus,
Et viens faire ton lit dans l'ombrel’ombre
A côté des derniers venus.
 
« Ne pleure pas ; dors dans l'argilel’argile
En espérant le grand réveil.
— O père, qu'ilqu’il est difficile
De ne plus penser au soleil ! »</poem>