« Dernière Solitude » : différence entre les versions

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{{TitrePoeme|[[Les Solitudes]]|Sully Prudhomme|Dernière Solitude}}
 
==[[Page:Sully Prudhomme - Poésies 1866-1872, 1872.djvu/224]]==
 
 
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Nul ne parle à son gré ni ne marche à sa guise ;
Faite pour révéler, la parole déguise,
Et la face n'estn’est plus qu'unqu’un masque aux traits savants.
 
Mais vient l'heurel’heure où le corps, infidèle ministre,
Ne prête plus son geste à l'âmel’âme éparse au loin,
Et, tombant tout à coup dans un repos sinistre,
Cesse d'êtred’être complice et demeure témoin.
 
Alors l'obscurl’obscur essaim des arrière-pensées,
Qu'avaitQu’avait su refouler la force du vouloir,
Se lève et plane au front comme un nuage noir
Où gît le vrai motif des oeuvresœuvres commencées ;
 
Le coeurcœur monte au visage, où les plis anxieux
Ne se confondent plus aux lignes du sourire ;
Le regard ne peut plus faire mentir les yeux,
Et ce qu'onqu’on n'an’a pas dit vient aux lèvres s'écrires’écrire.
</poem>
==[[Page:Sully Prudhomme - Poésies 1866-1872, 1872.djvu/225]]==
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C'estC’est l'heurel’heure des aveux. Le cadavre ingénu
Garde du souffle absent une empreinte suprême,
Et l'hommel’homme, malgré lui redevenant lui-même,
Devient un étranger pour ceux qui l'ontl’ont connu.
 
Le rire des plus gais se détend et s'attristes’attriste,
Les plus graves parfois prennent des traits riants ;
Chacun meurt comme il est, sincère à l'improvistel’improviste :
C'estC’est la candeur des morts qui les rend effrayants.</poem>