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— Sans doute ce pauvre Bernard ne se joindra pas à nous, — dit Colombaïk ; — c’est fête aujourd’hui, et il n’est plus de fêtes pour cet infortuné depuis le meurtre de son père !
— Sans doute ce pauvre Bernard ne se joindra pas à nous, — dit Colombaïk ; — c’est fête aujourd’hui, et il n’est plus de fêtes pour cet infortuné depuis le meurtre de son père !


— Pourtant, voici venir Bernard, — dit l’un des miliciens en montrant du geste, à quelques pas de là, un tout jeune homme, pâle, frêle, maladif, à l’air timide et doux, coiffé d’un casque de cuir et armé d’une lourde hache qui semblait peser à son épaule. — Pauvre Bernard ! — ajouta le milicien, — si faible, si chétif ! on l’excuse de n’avoir pas vengé la mort de son père sur notre maudit évêque ! — Bernard, cordialement accueilli par ses compagnons, répondit à leurs preuves d’intérêt avec une sorte d’embarras, et prit silencieusement place à son rang ; bientôt arriva le maire accompagné des échevins, les uns sans armes, les autres armés comme Ancel-Quatre-Mains, qui alla les rejoindre. Jean Molrain, le maire, homme dans la force de l’âge et d’une figure à la fois calme et énergique, marchait à la tête des magistrats de la cité ; l’un d’eux portait la ''bannière'' de la commune de Laon, car si la tour des beffrois populaires se dresse fièrement aujourd’hui en face des donjons féodaux, les bannières communales flottent non moins haut que les bannières seigneuriales. Celle de Laon représentait deux tours crénelées, entre lesquelles l’on voyait une épée nue ; tel était le sens de cet emblème : « — Notre ville fortifiée de murailles saura se défendre par les armes contre ses ennemis. » — Un second échevin portait, dans un étui de vermeil, sur un coussin de soie, la ''charte communale'' signée par l’évêque, par les nobles, et confirmée par la signature de Louis-le-Gros, roi des Français. Enfin un troisième échevin portait, aussi sur un coussin, le ''sceau'' d’argent de la commune servant à sceller les actes et les arrêts rendus en son nom par son échevinage ; cette grande médaille, moulée en creux, représentait
— Pourtant, voici venir Bernard, — dit l’un des miliciens en montrant du geste, à quelques pas de là, un tout jeune homme, pâle, frêle, maladif, à l’air timide et doux, coiffé d’un casque de cuir et armé d’une lourde hache qui semblait peser à son épaule. — Pauvre Bernard ! — ajouta le milicien, — si faible, si chétif ! on l’excuse de n’avoir pas vengé la mort de son père sur notre maudit évêque ! — Bernard, cordialement accueilli par ses compagnons, répondit à leurs preuves d’intérêt avec une sorte d’embarras, et prit silencieusement place à son rang ; bientôt arriva le maire accompagné des échevins, les uns sans armes, les autres armés comme Ancel-Quatre-Mains, qui alla les rejoindre. Jean Molrain, le maire, homme dans la force de l’âge et d’une figure à la fois calme et énergique, marchait à la tête des magistrats de la cité ; l’un d’eux portait la ''bannière'' de la commune de Laon, car si la tour des beffrois populaires se dresse fièrement aujourd’hui en face des donjons féodaux, les bannières communales flottent non moins haut que les bannières seigneuriales. Celle de Laon représentait deux tours crénelées, entre lesquelles l’on voyait une épée nue ; tel était le sens de cet emblème : « — Notre ville fortifiée de murailles saura se défendre par les armes contre ses ennemis. » — Un second échevin portait, dans un étui de vermeil, sur un coussin de soie, la ''charte communale'' signée par l’évêque, par les nobles, et confirmée par la signature de Louis-le-Gros, roi des Français. Enfin un troisième échevin portait, aussi sur un coussin, le ''sceau'' d’argent de la commune servant à sceller les actes et les arrêts rendus en son nom par son échevinage ; cette grande médaille, moulée en creux, {{tiret|re|présentait}}