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et rôtir le fils d’un émir. — Départ pour Jérusalem. — Généreuse hospitalité des Sarrasins. — Le vieil Arabe et sa femme. — Prise de Jérusalem par les soldats du Christ. — Le lac de sang. — La mosquée d’Omar. — Le roi de Jérusalem. — Le baron de Galilée. — Le marquis de Nazareth.''
{{taille|et rôtir le fils d’un émir. — Départ pour Jérusalem. — Généreuse hospitalité des Sarrasins. — Le vieil Arabe et sa femme. — Prise de Jérusalem par les soldats du Christ. — Le lac de sang. — La mosquée d’Omar. — Le roi de Jérusalem. — Le baron de Galilée. — Le marquis de Nazareth.|80}}</div>



Le soleil de la Palestine inonde de son éblouissante et brûlante lumière un désert couvert de sable rougeâtre ; aussi loin que la vue s’étend, on n’aperçoit pas une maison, pas un arbre, pas une broussaille, pas un brin d’herbe, pas un caillou ; dans cette immensité, un passereau ne pourrait s’abriter à l’ombre. Partout un sable mouvant, profond, et fin comme de la cendre, renvoie plus torride encore la chaleur dont le pénètre ce soleil flamboyant au milieu d’un ciel de feu, qui, à l’horizon, se fond avec la terre aride dans une zône de vapeur ardente. Çà et là apparaissent à demi enfouis sous des vagues de sable, soulevées naguère par le terrible vent de ces parages, de blancs ossements d’hommes, d’enfants, de chevaux, d’ânes, de bœufs, de chameaux ; la chair de ces cadavres a été dévorée par les vautours, les chacals et les lions ; le proverbe sarrasin s’est vérifié : « — Ici, les chrétiens ne trouveront d’ombre que dans le ventre des vautours, des chacals ou des lions ! » — Ces débris humains et d’autres en putréfaction tracent à travers le désert la route de ''Marhala'', ville située à dix jours de marche de Jérusalem, cité sainte vers laquelle convergent les différentes armées des croisés, venues de Gaule, de Germanie, d’Italie et d’Angleterre. S’il y a des squelettes, des cadavres à demi dévorés dans cette solitude, il s’y trouve aussi des agonisants et des vivants ; nombreux sont les agonisants, peu nombreux les vivants ; ceux-ci donneraient à rire, s’ils n’étaient plus à plaindre que morts et mourants. Voyez-les, fils de Joel, voyez-les ces croisés qui, dans leur crédulité, ont, à la voix de l’Église catholique, quitté l’an passé la terre ingrate de l’occident pour la terre miraculeuse de l’orient, où ils sont enfin arrivés après un voyage de onze ou douze cents lieues. Le gros du corps d’armée venu des Gaules,

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Le soleil de la Palestine inonde de son éblouissante et brûlante lumière un désert couvert de sable rougeâtre ; aussi loin que la vue s’étend, on n’aperçoit pas une maison, pas un arbre, pas une broussaille, pas un brin d’herbe, pas un caillou ; dans cette immensité, un passereau ne pourrait s’abriter à l’ombre. Partout un sable mouvant, profond, et fin comme de la cendre, renvoie plus torride encore la chaleur dont le pénètre ce soleil flamboyant au milieu d’un ciel de feu, qui, à l’horizon, se fond avec la terre aride dans une zône de vapeur ardente. Çà et là apparaissent à demi enfouis sous des vagues de sable, soulevées naguère par le terrible vent de ces parages, de blancs ossements d’hommes, d’enfants, de chevaux, d’ânes, de bœufs, de chameaux ; la chair de ces cadavres a été dévorée par les vautours, les chacals et les lions ; le proverbe sarrasin s’est vérifié : « — Ici, les chrétiens ne trouveront d’ombre que dans le ventre des vautours, des chacals ou des lions ! » — Ces débris humains et d’autres en putréfaction tracent à travers le désert la route de ''Marhala'', ville située à dix jours de marche de Jérusalem, cité sainte vers laquelle convergent les différentes armées des croisés, venues de Gaule, de Germanie, d’Italie et d’Angleterre. S’il y a des squelettes, des cadavres à demi dévorés dans cette solitude, il s’y trouve aussi des agonisants et des vivants ; nombreux sont les agonisants, peu nombreux les vivants ; ceux-ci donneraient à rire, s’ils n’étaient plus à plaindre que morts et mourants. Voyez-les, fils de Joel, voyez-les ces croisés qui, dans leur crédulité, ont, à la voix de l’Église catholique, quitté l’an passé la terre ingrate de l’occident pour la terre miraculeuse de l’orient, où ils sont enfin arrivés après un voyage de onze ou douze cents lieues. Le gros du corps d’armée venu des {{tiret|Gau|les}}