« La Case de l’oncle Tom/Ch XLIII » : différence entre les versions

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Cette rencontre est un fait curieux de pneumalogie, que nous signalons à l’étude des spiritualistes.
 
Quoi qu’il en soit, nous savons, à n’en pas douter, qu’une grande figure, couverte d’un drap blanc, se promenait à des heures indues par toute la maison de Le-grisLegris, franchissait les portes, glissait comme une ombre dans les pièces désertes, disparaissait par intervalles, et se montrait en haut du mystérieux escalier qui conduisait au fatal grenier ; et cependant le lendemain tout était clos et aussi solidement verrouillé que la veille.
 
Legris ne pouvait fermer tout à fait l’oreille à ces bruits, d’autant plus fatigants qu’on s’efforçait de les lui cacher. Il but encore plus que de coutume, leva la tête plus haut, et jura plus que jamais le jour ; mais la nuit il faisait de mauvais rêves, et les visions qui hantaient son chevet n’étaient rien moins que riantes. Le soir du lendemain de l’enterrement de Tom, il se rendit à cheval à la ville voisine pour y faire une orgie : il la fit complète. Il rentra tard et fatigué, ferma sa porte en dedans, en prit la clef, et se coucha.
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À dater de cette nuit, Legris s’abandonna à l’ivresse : il but, non plus comme autrefois avec une certaine prudence, mais outre mesure et sans arrêt.
 
Bientôt le bruit qu’il se mourait se répandit aux environs ; ses excès avaient développé l’effroyable maladie{{refl[|2}} qui semble projeter sur la vie présente les ombres livides de la réprobation future. Personne ne pouvait supporter les horreurs de cette chambre funèbre, où il délirait, se débattait, hurlait, et parlait de visions qui glaçaient le sang de ceux qui l’entendaient : debout, près de son lit de mort, il voyait se dresser une figure blême, terrible, inexorable, qui lui répétait : « Viens ! viens ! viens ! »
 
Par une bizarre coïncidence, le matin qui suivit la nuit où le fantôme apparut pour la première fois à Legris, on trouva la porte de la maison ouverte, et quelques nègres aperçurent deux ombres blanchâtres, glissant le long de l’avenue qui conduisait au grand chemin.
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George, tandis qu’il donnait ces détails, tournait le dos à Cassy, et ne pouvait voir l’expression de sa figure.
 
À cet endroit du récit elle lui toucha le bras, et pâle d’émotion, elle dit : « Savez-vous le nom des gens qui, l’ont vendue ?
 
— Un certain Simmons était, je crois, le principal propriétaire ; — du moins ce nom, si je ne me trompe, figurait en tète du contrat.
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— Oh ! mon Dieu ! » s’écria Cassy, et elle tomba sans connaissance sur le plancher.
 
George et madame de Thoux s’empressèrent autour d’elle ; quoiqu’ils ne comprissent rien à cet évanouissement, ils en étaient troublés, et tirentfirent en conséquence toutes les gaucheries ordinaires en pareil cas. Dans son zèle George renversa un pot à l’eau et cassa deux verres. Les dames rassemblées au salon, apprenant que quelqu’un s’était évanoui, obstruèrent les portes, interceptèrent l’air autant que possible ; bref, tout ce qui n’aurait pas dû se faire se fit.
 
La pauvre CasayCassy n’en revint pas moins à elle ; détournant son visage, elle pleura et sanglota comme un enfant. — Peut-être, vous mères, pourriez-vous dire à quoi elle pensait ; peut-être ne le pourriez-vous pas. Mais en ce moment, elle se sentit sûre que Dieu l’avait prise en pitié, et qu’elle reverrait sa fille. — Et, en effet, plus tard… — Mais nous anticipons.