« La Petite Roque (recueil)/Édition Conard, 1910/Les Caresses » : différence entre les versions

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LES CARESSES (contes divers 1883)
 
 
Non, mon ami, n’y songez plus. Ce que vous me demandez me révolte et me dégoûte. On dirait que Dieu, car je crois à Dieu, moi, a voulu jadis tout ce qu’il a fait de bon en y joignant quelque chose d’horrible. Il nous avait donné l’amour, la plus douce chose qui soit au monde, mais trouvant cela trop beau et trop pur pour nous, il a imaginé les sens, les sens ignobles, sales, révoltants, brutaux, les sens qu’il a façonnés comme par dérision et qu’il a mêlés aux ordures du corps, qu’il a conçus de telle sorte que nous n’y pouvons songer sans rougir, que nous n’en pouvons parler qu’à voix basse. Leur acte affreux est enveloppé de honte. Il se cache, révolte l’âme, blesse les yeux, et honni par la morale, poursuivi par la loi, il se commet dans l’ombre, comme s’il était criminel.