« Histoire d’Agathon ou Tableau philosophique des moeurs de la Grèce - Tome 2 » : différence entre les versions
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=== CHAPITRE VI. Indocilité d’Agathon. ===
HIPPIAS, qui vendit de se donner tant de peine, se croyoit en droit de prétendre a la reconnoissance d’Agathon. Ses efforts pour le rendre sage lui sembloient mériter des remercimens. Mais, il faut l’avouer, il avoit affaire à <!--Page 103-->un homme qui
Hippias rit de cette réponse, sans qu’elle lui en plût davantage. « Qu’as-tu donc à dire contre mon système? »▼
▲un homme qui n’émit guère capable de voir l’importance de ce service, ou de sentir la beauté d’un systéme si opposé à ses sentimens imaginaires. Il fut donc bien trompé dans son attente, quand, après avoir café de parler, Agathon lui fit cette courte réponse. « Tu m’as fait un fort beau discours, Hippias. Tes observations sont très fines, tes conséquences bien amenées. Tes maximes sont fondées sur l’expérience, & je ne doute pas que la route que tu m’as tracée ne mene effectivement à cette félicité. On ne peut mettre dans un jour plus clair, la préférence qu’elle te paroit mériter sur ma manière d’être heureux. Malgré cela, je ne me sens pas la moindre en-
▲Hippias rit de cette réponse, sans qu’elle lui en plût davantage.
▲:« Qu’il ne me convient pas.»
▲:« Et pourquoi? »
▲:« Parce que mon expérience & mes sentimens sont en contradidion avec tes conséquences.
▲:« Je l’avoue. Je voudrois bien sçavoir qu’elle est cette expé<!--Page 105-->rience, ce séntiment qui s’opposent à ce que tout le monde aprouve.»
▲:« A quoi cela serviroit-il ? Tu voudrois probablement me prouver que ce sont des chiméres ? »
▲:« Et si je le prouvais ?…»
▲:« Ce ne serait qu’à toi-même que tu l’aurois prouvé, ou plutôt, tu ne prouverois rien autre chose sinon que tu n’es pas Callias.
:« Mais la question seroit de sçavoir si c’est Callias ou moi qui pense juste.»
:« Et qui en seroit le juge? »
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