« Melænis » : différence entre les versions

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{{titrePoeme|[[Auteur:Louis Bouilhet|Louis Bouilhet]]||Melænis<br><small>Conte romain</small>}}
{{SommaireADroite}}
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:::Sourde à mes cris superflus,
:::Ne dise : » La coupe est vide,
::: » Ami, tu ne boiras plus !… »
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/48]]==
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» Comme Vénus la blonde, au dos houleux des mers ! »
 
» — Fort beau ! fit Marcius. » — Pour couper ma tirade,
Je veux ta bague d’or, dit le nain en courroux.
» — Prends ! — Je l’ai ! Maintenant, où donc en étions-nous ?
» Je vous disais, je crois, que la nature est fade ;
» Pour que la perle éclose, il faut l’huître malade,
» Et l’arbre mutilé pour que les fruits soient doux !
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» Le luxe à ta beauté ne saurait faire tort ;
» Uranus, à ton front, suspendrait ses étoiles,
» Que tes yeux en éclat les passeraient encor ! »
 
Marcia l’écoutait rieuse et confiante :
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<poem>
 
Je disais : » A demain ! » Mais on a ses paresses,
Mais les soupers sont longs, mais on se couche tard ;
On a passé la nuit dans de folles ivresses ;
Ligne 1 571 :
<poem>
 
» On m’appelle Mirax. » — Et moi, Paulus. » — Je gage
» Pour un homme lettré. — Tu l’as dit. — Moi, demain,
» Je vais me rendre au cirque. — Et moi, j’ai l’avantage
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» Il demandait vengeance, il maudissait les dieux ;
» Plus tard on vous crut mort ; puis, pour chasser sa bile,
» Il a bu quatre jours, et s’en est trouvé mieux. »
 
En bénissant le ciel, Paulus prit ses tablettes,
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Tous les drames bien nés brandissent un couteau ;
J’adore, pour l’effet, Rome qu’on incendie,
Et
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/133]]==
<poem>
Et l’esclave qui brûle, ainsi qu’un grand flambeau.
Chaque siècle, ô Néron, maudira ton génie,
Mais tu laissas du moins de quoi faire un tableau !
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Qu’Alexandre dénoue au tranchant de sa lame.
» Hélas ! pensait Paulus, le père est furieux !
» —
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/135]]==
<poem>
» — Dès demain, dit Commode, elle sera ta femme ;
» Je vais tuer un ours ou quelque hippopotame,
» Pour marquer dignement cet hymen glorieux ! »
 
Comme en un grand danger de la chose publique,
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» Qu’as-tu sur ton cachet que l’on dit fort ancien ?
» Un port ? Un aqueduc ? Car ce point-là m’importe.
» — César, j’ai l’aqueduc et j’ai le port ! — Très bien !
» Est-ce Ancus ou Numa que ta médaille porte ?
» — C’est Ancus et Numa ! Dit le patricien. »
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» Qui fût digne de toi comme de tes aïeux.
» — Un mari pour ma fille ! — Eh ! Sans doute ! — Grands dieux !
» Quel astre bienveillant plane sur ma famille ? »
 
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/138]]==
<poem>
 
Vieillard, reprit Commode, accepte cet honneur,
» — Vieillard, reprit Commode, accepte cet honneur,
» Et cherche en ton esprit quel gendre on te destine.
» — Un chevalier ? — Non pas. — Un consul, j’imagine ?
» — Avance ! — Un sénateur à l’antique origine ?
» — Monte encor, Marcius. — C’est donc… un empereur ?
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Rougissant alentour les buissons épineux,
Meurt, la sagette aux flancs et des pleurs dans les yeux !
 
»
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/144]]==
<poem>
 
Ce que je veux, dit-elle, écoute : c’est la vie
» Ce que je veux, dit-elle, écoute : c’est la vie
» Que j’avais autrefois au fond de la cité,
» Tout ce que j’ai perdu, tout ce qu’un soir d’été
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» Depuis que loin de moi ton amour s’envola ;
» Les hommes, ô Paulus, ne savent pas cela…
»
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/145]]==
<poem>
» Une fois, tu passais, je te vis dans la rue,
» Tu me parus plus grand !… une force inconnue
» M’étreignit à la gorge, et tout mon corps trembla !…
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» Je sentis dans mon sein rugir toute ma haine,
» Car elle était charmante, et tu l’aimais, dit-on !… »
 
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/146]]==
<poem>
 
Je l’aime ! dit Paulus, malheur à qui la touche ! »
» — Je l’aime ! dit Paulus, malheur à qui la touche ! »
Et dans ses doigts crispés il serrait son poignard ;
Melænis, sans trembler, le couvait du regard,
Ligne 2 707 ⟶ 2 701 :
» Et je comprends cela ; mais je sais bien comment
» Tu ne peux plus l’aimer ; étrange empressement
»
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/147]]==
<poem>
» Des hommes à railler les femmes inquiètes !
» A quoi bon ? Je sais tout, oublions maintenant ;
» Viens, nous serons joyeux, au sortir de tes fêtes.
Ligne 2 728 ⟶ 2 721 :
» C’est une étrange erreur, si l’on me croit vaincue,
» Et si quelqu’un ici pense arrêter mes pas !…
 
»
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/148]]==
<poem>
 
Je n’ai point sur mon front semé la perle fine,
» Je n’ai point sur mon front semé la perle fine,
» Ni comme elle, au milieu des esclaves tremblants,
» Dans les bains parfumés amolli mes bras blancs ;
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» Et la torche d’hymen, la torche aux cheveux d’or,
» Pourrait prêter sa flamme à ton bûcher de mort !…
» — Elle est, pensa Paulus, plus folle qu’amoureuse ; »
Et, secouant la tête, il reprit son essor.
 
Ligne 2 934 ⟶ 2 926 :
Roulait sa chevelure en boucles répandue,
Comme un flot écumeux sur un rocher poli.
 
»
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/158]]==
<poem>
 
Bien ! dit-elle, voilà ce que je veux, l’audace ! »
» Bien ! dit-elle, voilà ce que je veux, l’audace ! »
Et lui serrant la main : » J’aime les hommes forts !
» Ton sein large est taillé pour porter la cuirasse,
Ligne 2 976 ⟶ 2 967 :
Et Melænis, baignée aux flots de la lumière,
Semblait, la lyre en main, danser dans le soleil.
 
»
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/160]]==
<poem>
 
Viens ! dit Pantabolus. — Non, » répondit la belle,
» Viens ! dit Pantabolus. — Non, » répondit la belle,
Et sa pose enivrante était plus molle encor.
Le soldat n’y tint plus, d’un bond il fut près d’elle,
Ligne 2 998 ⟶ 2 988 :
» Dit-elle, et sur mon front les panaches mouvants,
» La marche en plein soleil, l’assaut sur les murailles,
»
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/161]]==
<poem>
» La tente qu’on déploie et qui frissonne aux vents !… »
Le soldat la couvait sous ses yeux éclatants,
Les mots qu’il entendait le prenaient aux entrailles.
Ligne 3 019 ⟶ 3 008 :
Ou tirait à demi le glaive de sa gaîne,
Pour y passer ses doigts, avec un cri joyeux.
 
Il se fit
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/162]]==
<poem>
 
tout à coup, un bruit épouvantable :
Il se fit tout à coup, un bruit épouvantable :
C’était le muletier qui roulait sous la table,
Et jurait congrûment par tous les noms connus,
Ligne 3 041 ⟶ 3 029 :
Arrivait par degrés. » Tiens ! dit Pantabolus,
» Je ne sais pas ton nom, mais je ne vivrai plus
»
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/163]]==
<poem>
» Sans ta danse, et ton rire, et tes chansons sans nombre ;
» Parle ! Un seul mot d’amour, embrassons-nous dans l’ombre… »
— Non, dit-elle, en baissant des yeux irrésolus. »
Ligne 3 062 ⟶ 3 049 :
» Celui-là !… je l’aimais !… Que le ciel me confonde !…
» Je crois l’aimer encor ! — Son nom ! son nom ! son nom !
 
» —
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/164]]==
<poem>
 
Cet homme, écoute bien, de mon amour se joue,
» — Cet homme, écoute bien, de mon amour se joue,
» Il en fait un haillon qu’il traîne dans la boue !
» Quand j’ai prié, quand j’ai pleuré, quand j’ai rampé,
Ligne 3 084 ⟶ 3 070 :
Pantabolus tremblant la retint dans ses bras.
» Laisse-moi ! lui dit-elle, il me faut son trépas !
»
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/165]]==
<poem>
» Crois-tu que j’aie un cœur si large ?… cette haine
» Doit en sortir d’abord, pour que l’amour y vienne !
» Tu sais tout : lui vivant, je ne te connais pas !…
Ligne 3 146 ⟶ 3 131 :
Avec un vase plein sur son épaule nue :
» Staphyla ! cria-t-elle. — En face ! » dit l’enfant.
 
Staphyla ! Staphyla ! La
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/168]]==
<poem>
 
vieille campanienne,
Staphyla ! Staphyla ! La vieille campanienne,
Qui va hochant la tête et murmure tout bas
Des mots mystérieux que l’on ne comprend pas !…
Ligne 3 209 ⟶ 3 193 :
» Ces philtres, ces onguents, tout est pour toi, dit-elle,
» Parle ! » Et sa main glacée entraînait Melænis ;
»
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/171]]==
<poem>
» Veux-tu voir, en un jour, ses jeunes ans ternis ?
» Son front chauve, creusé d’une ride éternelle ?
» Et tout son corps tremblant sur ses pieds engourdis ?…
Ligne 3 230 ⟶ 3 213 :
» Ou d’un cercle fatal, fermant son horizon,
» J’enchaînerai ses pieds au seuil de sa maison ! »
 
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/172]]==
<poem>
 
Non ! Cria Melænis, ce n’est point mon affaire !
» — Non ! Cria Melænis, ce n’est point mon affaire !
» Avant d’avoir sa mort il me faut son amour ! »
» Avant d’avoir sa mort il me faut son amour !
— Alors, je puis t’offrir, répliqua la sorcière,
» — Alors, je puis t’offrir, répliqua la sorcière,
» Dans une peau de grue, un poumon de vautour,
» Ou ce pourpier charnu, cueilli dans l’onde amère,
Ligne 3 247 ⟶ 3 229 :
» Voici le sang caillé d’une chauve-souris,
» Voici des dents d’aspic avec leurs alvéoles
» (Mais ces charmes ne vont qu’aux femmes). Tout compris. »
 
» C’est un philtre d’amour ? » demanda la sibylle.
La danseuse reprit : » Qu’il soit aussi de mort !
» Et jetant sur la table une autre pièce d’or :
»
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/173]]==
<poem>
» Je veux qu’il m’aime et puis qu’il meure ! — C’est facile,
» Il faut, dit Staphyla, quelque recette habile,
» Qui le pousse à la tombe en le brûlant d’abord !
Ligne 3 273 ⟶ 3 254 :
» L’oiseau Charadrius, dont la puissance est telle,
» Qu’on guérit, à le voir, de toute passion !… »
 
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/174]]==
<poem>
 
Je ne veux pas guérir ! cria la jeune fille ;
» — Je ne veux pas guérir ! cria la jeune fille ;
» Commençons !… l’heure échappe !… et le temps est compté !… »
La sorcière fait trêve à sa loquacité
Ligne 3 336 ⟶ 3 316 :
Le silence se fit solennel et profond ;
Et de nouveau la vieille, avec sa voix tranquille :
»
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/177]]==
<poem>
» Que vois-tu ?… — Je vois l’eau qui tourbillonne au fond… »
— Il viendra ! » Melænis se penchait immobile,
Et le doute à l’espoir se mêlait sur son front.
Ligne 3 378 ⟶ 3 357 :
Brûler en pétillant des feuilles de laurier,
Et dans la cendre éparse alentour du foyer
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/179]]==
<poem>
Selon les bruits du feu, variant ses postures —
Elle trace des ronds et d’étranges figures,
Avec un bâton blanc, fait en bois d’olivier.
Ligne 3 399 ⟶ 3 377 :
» Et les morts, inquiets sur leurs couches de pierres,
» Se dressent, écoutant ton murmure lointain !
 
»
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/180]]==
<poem>
 
Qu’il tombe avant le jour ! Que dans la nuit glacée,
» Qu’il tombe avant le jour ! Que dans la nuit glacée,
» Il ait, pour tout linceul, comme un sombre inconnu,
» L’aile du vautour fauve et l’ombre du ciel nu !
Ligne 3 441 ⟶ 3 418 :
» Les pieds glacés ! Enfant de la vieille sorcière,
» Adieu !… je vais mourir ! Fantômes au pas lent,
 
»
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/182]]==
<poem>
 
Avec vous, sur les monts où le cyprès frissonne,
» Avec vous, sur les monts où le cyprès frissonne,
» Je glisserai demain sous le pâle croissant.
» O larves des tombeaux, préparez ma couronne !
Ligne 3 463 ⟶ 3 439 :
» Je veux mêler mon âme à l’océan vermeil !
» J’irai dans les rameaux du cèdre solitaire !
»
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/183]]==
<poem>
» Dans la brume des nuits, dans les feux du soleil !…
» Terre, adieu ! J’ai vécu ! » la voix de la sorcière
Vibrait étrangement, et son regard, pareil
Ligne 3 476 ⟶ 3 451 :
» Ma fille, approche-toi, voici venir la mort !
» Je confie à ta foi le secret de mon âme ;
» Sois discrète ! » … fit-elle en hésitant encor.
 
— Pourquoi, dit Melænis, chasser toute espérance ?…
Ligne 3 487 ⟶ 3 462 :
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/184]]==
<poem>
Que ses cheveux bouclés frôlaient la moribonde.
 
Que ses cheveux bouclés frôlaient la moribonde.
La sorcière reprit : » En quelque lieu du monde
» Qu’il se cache à tes yeux, fût-ce chez l’empereur,
Ligne 3 505 ⟶ 3 480 :
» Quand il venait me voir, poussé par quelque ennui,
» Me faisaient du bonheur pour tout un jour ! Dis-lui
»
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/185]]==
<poem>
» Que mes pleurs ont lavé ma jeunesse frivole,
» Et que ce dernier cri d’une âme qui s’envole
» N’eut pour témoins que toi, le silence et la nuit ! »
Ligne 3 536 ⟶ 3 510 :
Tandis que du foyer la lueur sépulcrale
Jetait sur le cadavre, un reflet incertain. </poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/187]]==
 
CHANTCINQUIÈME
 
CHANT
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/187]]==
CINQUIÈME
<poem>
O frère de l’amour, hyménée ! Hyménée !
Ligne 3 672 ⟶ 3 645 :
» Et les dieux, à Bacca devaient une autre fin !… »
 
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/194]]==
<poem>
 
Les turbots ! » dit Chrysale en enfonçant la porte
» — Les turbots ! » dit Chrysale en enfonçant la porte
Plutôt qu’il ne l’ouvrit, tant sa joie était forte ;
Puis, auprès du vieux maître arrivant en deux bonds :
Ligne 3 734 ⟶ 3 707 :
Avec une façon de tête triomphale,
Et portant, comme amour, la torche et le carquois :
»
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/197]]==
<poem>
» Je me marie aussi, je viens faire mon choix ;
» Celle-ci me plairait, mais elle est un peu pâle ;
» Cette autre serait mieux plus haute de deux doigts ! »
Ligne 3 754 ⟶ 3 726 :
» Des contrastes charmants et des choses nouvelles ;
» Ensemble, ce sera superbe : nous ferons
» Des enfants blancs et noirs, comme les hirondelles. »
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/198]]==
Ligne 3 776 ⟶ 3 748 :
» Mon pauvre petit nain, je ne te verrai plus
» Imiter, en dansant, le faune ou le satyre !…
»
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/199]]==
<poem>
» Mais, pourquoi, reprit-elle, abandonner Paulus ?
» Viens avec nous !… » Le nain se tenait, sans mot dire,
Et roulait au hasard, des yeux irrésolus.
Ligne 3 879 ⟶ 3 850 :
Melænis, de la main, l’écarta gravement :
» Ici, chez Marcius, je n’écoute qu’un maître !
 
»
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/204]]==
<poem>
 
Vois tous tes conviés, ils pâlissent d’effroi !
» Vois tous tes conviés, ils pâlissent d’effroi !
» C’est que ta mère est morte ! Et la vieille sibylle
» N’a pas de tombe encor sur son cadavre froid !… »
Ligne 3 901 ⟶ 3 871 :
» Quelque écho du passé qui murmure tout bas,
» Souviens-toi, Marcius, de cette Campanienne,
»
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/205]]==
<poem>
» Qui partit en serrant son fils entre ses bras. »
» — Dieux ! fit l’édile en pleurs, ma jeunesse lointaine
» Accourt comme un fantôme au-devant de mes pas !
 
Ligne 3 916 ⟶ 3 885 :
» Ton père par l’amour et par l’aversion !…
 
» Les gens qui soupent bien ont l’âme épanouie,
Rien n’est tendre et naïf comme un buveur joyeux ;
Ce fut, sur ma parole, un tableau curieux
Ligne 3 963 ⟶ 3 932 :
Dont on avait semé les routes tiburtines :
» O Vénus !… cria-t-il, d’une tremblante voix,
 
»
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/208]]==
<poem>
 
A quoi bon dans les cieux, comme une raillerie,
» A quoi bon dans les cieux, comme une raillerie,
» Sur mon front abattu secouer ton fanal ?
» Ne pouvais-tu du moins, refusant le signal,
Ligne 3 985 ⟶ 3 953 :
» Quoi ! Mort ! évanoui ! Disparu sans retour !
» Que faire maintenant de ce cœur plein d’amour ?
»
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/209]]==
<poem>
» De mon sang ? De ma vie ? O misère ! Misère !
» Un autre sur son sein l’étreindra quelque jour ;
» un autre quelque jour ne sera pas son frère !… »
Ligne 4 006 ⟶ 3 973 :
» J’ai baisé tes pieds nus, et tu fus sans clémence !
» J’ai frappé ta poitrine, et ton cœur était sourd !…
 
»
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/210]]==
<poem>
 
Tu connais maintenant cette longue torture
» Tu connais maintenant cette longue torture
» Qui fait le jour sans joie et la nuit sans sommeil ;
» Tu sais le sang qui bout, à la lave pareil,
Ligne 4 048 ⟶ 4 014 :
» Nous fuirons ; nous aurons quelque retraite ombreuse
» Pour y faire, à nos cœurs, un exil éternel !…
 
»
</poem>
==[[Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/212]]==
<poem>
 
Viens ! Qu’attends-tu ? Partons ! Pour nos désirs immenses,
» Viens ! Qu’attends-tu ? Partons ! Pour nos désirs immenses,
» Paulus, la vie est courte, et le monde est étroit.
» C’est un souffle fatal qui me pousse vers toi.
Ligne 4 077 ⟶ 4 042 :
Un soldat qui fuyait, avec son glaive en sang !
 
 
*
{{—}}
 
Ce que fit Melænis, après cette aventure,
Ligne 4 113 ⟶ 4 079 :
Marcius ? — il creva d’une indigestion.
</poem>
 
{{Centré|FIN}}