« Après la pluie, le beau temps » : différence entre les versions

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===I. - Les fraises===
 
GEORGES<BR>
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===II. - La visite===
 
Après le dîner, M. Dormère se retira au salon et se mit à lire ses journaux qu’il n’avait pas achevés ; les enfants restèrent dehors pour jouer. Mais Geneviève était triste ; elle restait assise sur un banc et ne disait rien. Georges allait et venait en chantonnant ; il avait envie de parler à Geneviève, mais il sentait qu’il avait été lâche et cruel à son égard.
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===III. - Encore les fraises.===
 
Le surlendemain, la bonne mit aux enfants leurs beaux vêtements ; ils avaient encore une heure à attendre : Geneviève se mit à lire et Georges s’amusait à ouvrir tous les tiroirs de sa cousine et à examiner ce qu’ils contenaient. En ouvrant une petite armoire il poussa une exclamation de surprise.
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===IV. - La bonne se plaint de Georges.===
 
M. Dormère ne parla pas à Geneviève de ce qui s’était passé le matin ; il fut avec elle froid et sévère, comme toujours ; avec Georges il fut au contraire plus affectueux que d’habitude. Après avoir fait une petite promenade dans le potager et la basse-cour, il dit à Georges d’aller jouer avec sa cousine.
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Geneviève pensait de même et pourtant elle regrettait son compagnon de jeu, qu’elle n’avait pas quitté depuis trois ans, car elle n’avait que cinq ans quand elle perdit ses parents. Son père était mort à la suite d’une chute de cheval, et, six mois après, sa mère était morte de chagrin.
 
 
 
 
===.....===
....
 
 
 
 
==XL - Fin de M. Dormère, de Georges et du livre==
 
Le voyage fut long, à cause des ménagements que demandaient encore la santé de Jacques et celle de Rame ; mais ils arrivèrent tous sans accident et s’établirent dans leur maison d’Auteuil que Mlle Primerose avait achetée pour Jacques et Geneviève par l’entremise du subrogé tuteur.
 
Elle avait été arrangée à neuf. Le jeune ménage était logé au premier avec Pélagie. Le rez-de-chaussée était préparé avec les salons pour Mlle Primerose.
 
Ils apprirent en arrivant que M. Dormère avait été frappé de paralysie le soir même du départ de Georges.
 
Tous les trois allèrent le voir à Plaisance ; au lieu du bel homme bien conservé, à cheveux noirs, à tournure élégante, ils trouvèrent un vieillard à cheveux blancs, paralysé des jambes et ne pouvant faire un mouvement sans l’aide de deux domestiques.
 
Il pleura beaucoup quand il les revit, demanda dix fois pardon à Geneviève et à Mlle Primerose de ses affreux procédés à leur égard. Il les supplia de ne pas l’abandonner.
 
« Je suis si malheureux, dit-il ; toujours seul, le cœur déchiré par les souvenirs du passé, rongé par de remords, de regrets, volé et abandonné par le fils ingrat que j’ai tant aimé ; n’ayant pas une pensée consolante, mourant d’ennui autant que de chagrin ; perdant la vue à force de verser des larmes. Ayez pitié de moi ; vous êtes assez vengés. Geneviève, Jacques, vous étiez bons jadis ; soyez-le encore pour votre malheureux oncle, qui reconnaît trop tard son injustice et qui vous en demande pardon avec larmes. »
 
Geneviève pleurait, Jacques était très ému ; tous deux s’agenouillèrent près de lui et mêlèrent leurs larmes aux siennes.
 
« Mon oncle, dit Jacques, permettez-nous de vivre près de vous ; Geneviève ne me démentira pas ; elle est toujours l’ange que vous avez méconnu jadis.
 
MADEMOISELLE PRIMEROSE<BR>
Et moi, mon pauvre cousin, je joins ma demande à celle de mes enfants ; je les aiderai dans leur besogne ; je veillerai sur votre ménage, je serai votre secrétaire, votre femme de charge, tout ce que vous voudrez.
 
M. DORMÈRE<BR>
Excellente cousine, chers enfants, soyez bénis de votre offre généreuse. Oui, venez, venez tous chez moi, ne me quittez pas. Dieu récompensera votre dévouement. »
 
Après un séjour de deux heures, Jacques, Geneviève et Mlle Primerose s’en allèrent, lui promettant de revenir le lendemain dans l’après-midi. Il les remercia, en pleurant, du pardon qu’ils voulaient bien lui accorder, et qu’il ne méritait pas, disait-il.
 
Ils vinrent en effet le lendemain et changèrent, par leur présence, l’affreuse vie qu’il s’était faite, en une vie sinon agréable, du moins calme et tolérable.
 
Il se plaisait à faire revenir Mlle Primerose sur le passé, à lui raconter et expliquer ce qu’il ignorait encore, à lui dévoiler les infamies de Georges. Il aimait à entendre parler du bonheur de Jacques et de Geneviève, de leur amour naissant. Il connut la part brillante qu’avait prise Jacques aux glorieuses batailles de Mentana et de Monte Rotondo ; le beau dévouement de rame pour préserver le mari de sa chère petite maîtresse ; il gémit de son injustice à l’égard de cet admirable serviteur.
 
Les jours s’écoulèrent ainsi paisibles et presque heureux. Les seuls moments amers étaient ceux qui le reportaient sur son fils, lequel, depuis son départ, ne lui avait pas donné signe de vie.
 
Six mois après, il reçut une lettre cachetée de noir. Il l’ouvrit ; elle était du consul de France à la Vera-Cruz et lui annonçait que son fils Georges Dormère était mort de la fièvre jaune, qu’il l’avait chargé de transmettre à son père l’expression de son repentir pour sa conduite à son égard, qu’il avait demandé et reçu les derniers sacrements, qu’il était mort dans de bons sentiments, demandant pardon dans son délire à tous ceux qu’il avait offensés, particulièrement à une demoiselle ou dame Geneviève, etc.
 
Une heure après, M. Dormère était frappé d’une nouvelle attaque d’apoplexie, qui termina sa vie et ses souffrances après deux jours de lutte.
 
Le notaire, immédiatement averti, se transporta sur-le-champ à Plaisance ; il trouva dans le bureau du cabinet de travail un testament qui laissait à Jacques toute sa fortune, y compris le château de Plaisance, à charge à Jacques de faire à Mlle Primerose une rente viagère de vingt mille francs.
 
« Si je laisse ma fortune à Jacques, disait-il, au lieu de ma nièce chérie, Geneviève, c’est pour égaliser leurs fortunes ; ma cousine Primerose trouvera dans la rente que je lui laisse une expiation de mon injustice et de mon ingratitude à son égard pendant les longues années qu’elle a consacrées à l’éducation et au bonheur de ma nièce. »
 
Le chagrin de Jacques et de Geneviève fut vif ; Mlle Primerose trouvait dans cette fin prématurée du père et du fils une terrible expiation de la faiblesse du père qui avait contribué ainsi à la dépravation du fils. Elle vit toujours avec ses jeunes cousins, qu’elle se plaît à appeler ses enfants. Tous, y compris Rame et Pélagie, sont aussi heureux qu’on peut l’être dans ce monde et reconnaissent la vérité du proverbe : APRÈS LA PLUIE, LE BEAU TEMPS.
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