« Contes bruns/L’Œil sans paupière » : différence entre les versions

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voila un moment; Muirland et ses compagnons s'arrêtèrent.
 
--J'ai peur! s'écria une jeune fille.
 
--Bah! reprit le fermier, ce sont des canards sauvages qui s'envolent!
 
--Muirland, lui dit le jeune Colean d'un air de reproche, tu finiras
mal; tu ne crois à rien.
 
--Brûlons nos noix, cassons nos noisettes, reprit Muirland, sans faire
attention à la réprimande de son camarade; asseyons-nous ici, et vidons
nos paniers. Voici un beau petit abri; la roche nous couvre; le gazon
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mes méditations, qui vont sortir de ces brocs et de ces bouteilles.
 
--Mais les bogillies<ref>Esprits des bois.</ref> et les brownillies<ref>Esprits des bruyères.</ref> peuvent nous trouver ici, dit timidement une jeune femme.
 
--Le cranreuch<ref>Vent du Nord.</ref> les emporte! interrompit Muirland. Vite, Lapraik,
allume ici, près du roc, un foyer de feuilles mortes et de branchages;
nous chaufferons le whiskey; et si les filles veulent savoir quel mari
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tout ce qu'il vous faut pour vos cérémonies?
 
--Oui, oui, répondirent les lasses.
 
--Mais d'abord buvons, reprit le fermier, qui, par son caractère
dominateur, sa fortune, son cellier bien garni, son grenier plein de blé
et ses connaissances agricoles, avait acquis une certaine autorité dans
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jamais?
 
--Dormir, moi!
 
--Oui, dormir! il me semble que depuis que nous sommes mariés vous
n'avez pas dormi un moment.
 
--Dans ma famille, on ne dort jamais.»
 
Les orbes azurés de la jeune femme versaient des rayons plus ardens.
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«Elle n'a pas de paupières, elle ne dort pas! répéta-t-il.
 
--Je ne me lasse pas de te voir, reprit Spellie, et je te surveillerai
de plus près.»
 
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«Qui vient près de moi? demanda le vieillard.
 
--Jock, l'homme blanc!
 
--Oh! reprit le sachem en lui tendant sa main desséchée, nous ne nous
verrons plus, Jock!»