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génie a dû emprunter d’accens et de surprises rhythmiques aux danses et aux chants populaires de la Pologne ! Personne n’avait plus de titres pour entreprendre un pareil travail, si M. Liszt ne s’était mis dans la tête de se donner pour un prophète révélateur d’une foi nouvelle dans l’art. Pauvre M. Liszt ! Il n’a pas vieilli depuis vingt-cinq ans qu’il a commencé à jouer cette comédie avec son ami M. Berlioz ! Il est resté toujours le même : une nature généreuse et un grand enfant.

L’ouvrage que nous venons d’examiner est le pendant de celui qu’a publié M. Liszt, il y a quelques années, sur l’œuvre et la vie de Chopin. C’est une longue improvisation littéraire sur un thème mal défini, une divagation de trois cent quarante-huit pages remplies de lyrisme, de fioritures, de modulations imprévues et de rhythmes divers, qui a beaucoup d’analogie avec l’art des Bohémiens, une symphonie en prose sans idées, dont le style est exactement le même que celui des symphonies musicales de l’auteur, enfin une production digne de cette école du non-sens dont M. Liszt semble ambitionner les suffrages, et dont il serait inutile de s’occuper si elle ne s’attaquait aux principes les plus essentiels de l’art.



P. SCUDO.