« Le Horla (recueil, Ollendorff 1895)/Amour » : différence entre les versions
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Ligne 29 :
J’allais me jeter sur mon lit aussitôt après le repas, et je m’endormis à la lueur d’une grande flamme flambant dans ma cheminée.
La lune, à son dernier quartier, toute penchée sur le côté, toute pâle, paraissait défaillante au milieu de l’espace, et si faible qu’elle ne pouvait plus s’en aller, qu’elle restait là haut, saisie aussi, paralysée par la rigueur du ciel. Elle répandait une lumière sèche et triste sur le monde, cette lueur mourant et blafarde qu’elle nous jette chaque mois, à la fin de sa résurection.
Ligne 55 :
Rien ne m’émeut comme cette première clameur de vie qu’on ne voit point et qui court dans l’air sombre, si vite, si loin, avant qu’apparaisse à l’horizon la première clarté des jours d’hiver. Il me semble à cette heure glaciale de l’aube, que ce cri fuyant emporté par des plumes d’une bête est un soupir de l’âme du monde !
Karl disait : «
Le ciel en effet commençait à pâlir, et les bandes de canards traînaient de longues taches rapides, vite effacées, sur le firmament.
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