« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Tour » : différence entre les versions

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une source, ou d'une citerne creusée dans le roc et recueillant les eaux
de pluie de la plate-forme et du plateau.
</div>
 
[[Image:Tour.isolee.png|center]]
[Illustration: Fig. 62.]
<div class=prose>
 
Les chevaliers du Temple possédaient beaucoup de ces postes établis,
sur une grande échelle, en Syrie. «Les diverses places de guerre possédées
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magasin à provisions. Un mâchicoulis commande la porte. Le rez-de-chaussée
pouvait servir d'écurie pour quelques chevaux.
</div>
 
[[Image:Tour.Tokle.png|center]]
[Illustration: Fig. 63.]
<div class=prose>
 
Il est intéressant de retrouver à Paris une tour bâtie par les chevaliers
du Temple, et qui présente une disposition analogue à celles que l'on
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précieux, le lieu de réunion des chevaliers, le signe de la suzeraineté
du commandeur sur les fiefs qui relevaient de Saint-Jean....»
</div>
 
[[Image:Plan.tour.commanderie.Saint.Jean.Jerusalem.png|center]]
<div class=prose>
La tour de la commanderie de Saint-Jean de Jérusalem, bâtie sur plan
barlong, se rattachait au logis du commandeur par un de ses angles;
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atteindre le niveau du deuxième élage E. De cette salle on pouvait
entrer dans le bâtiment du commandeur par la porte <i>e</i>, percée dans
 
[Illustration: Fig. 64.]
 
un pan coupé. C'était encore par l'escalier C que l'on montait à la
 
[Illustration: Fig. 65.]
 
plate-forme G, qui était couverte par un comble en pavillon. Cet escalier
C était de bois, enfermé dans une cage dont les murs de pierre
étaient minces. Du logis du commandeur, à mi-étage du premier, on
 
[Illustration: Fig. 66.]
 
communiquait par une galerie crénelée I (voyez le plan K), avec le
chemin de ronde O de la courtine. Une coupe longitudinale faite sur <i>mn</i>
expliquera plus clairement ces dispositions (voyez fig. 65). A est le fond
du fossé, dont la contrescarpe ne paraît pas avoir dépassé le niveau B.
</div>
[[Image:Coupe.tour.commanderie.Saint.Jean.Jerusalem.png|center]]
<div class=prose>
En C, on retrouve la porte qui donne entrée dans la cage de l'escalier.
En D, des meurtrières sont percées au fond de trois niches ouvertes dans
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la tour avait un aspect sévère. Nous en donnons la vue (fig. 67), avec la
courtine, la cage de l'escalier et l'amorce du logis du commandeur.
</div>
 
[[Image:Coupe.tour.commanderie.Saint.Jean.Jerusalem.2.png|center]]
<div class=prose>
Cette construction, de petit appareil, était bien traitée et n'avait subi
 
[Illustration: Fig. 67.]
 
d'autres altérations que celles causées par le voisinage de constructions
modernes accolées à ses flancs. Les voûtes des salles étaient en bon état,
et la restauration de ce curieux spécimen d'une tour de commanderie
n'eût été ni difficile ni dispendieuse.
</div>
 
[[Image:Tour.commanderie.Saint.Jean.Jerusalem.png|center]]
<div class=prose>
La tour du Temple, à Paris, datait de la fin du XIII<sup>e</sup> siècle et avait été
achevée en 1306, peu avant la dissolution de l'ordre<span id="note87"></span>[[#footnote87|<sup>87</sup>]]. Cette tour était
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large poterne dont le seuil est posé à 2 mètres au-dessus du sol
extérieur.
</div>
 
[[Image:Plan.tour.porte.Carcassonne.png|center]]
[Illustration: Fig. 68.]
<div class=prose>
 
La figure 68 présente le plan de cette tour au niveau du rez-de-chaussée.
Pour atteindre le seuil A, il fallait disposer en dehors une
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couronnée par une plate-forme propre à recevoir un engin à longue
portée.
</div>
 
[[Image:Plan.tour.porte.Carcassonne.2.png|center]]
<div class=prose>
La figure 70 donne l'aspect de la tour du côté de la ville.
</div>
 
[[Image:Tour.porte.Carcassonne.png|center]]
[Illustration: Fig. 69.]
<div class=prose>
 
On observera que cette tour interrompt le chemin de ronde des
courtines sur lesquelles, d'ailleurs, elle prend un commandement considérable.
Ligne 2 403 ⟶ 2 402 :
de commander la manœuvre du grand engin mis en batterie sur
cette plate-forme<span id="note91"></span>[[#footnote91|<sup>91</sup>]].
</div>
 
[[Image:Tour.poterne.Saint.Nazaire.Carcassonne.png|center]]
<div class=prose>
Du dehors, la tour de la poterne Saint-Nazaire présente un aspect
plus imposant encore, car le sol des lices est à 3 mètres en contre-bas
du seuil de la seconde porte. La figure 71 montre ces dehors du côté
de la poterne, les hourds étant supposés mis en place pour la défense.
 
[Illustration: Fig. 70.]
 
Ces hourds ne sont posés que sur les trois faces de la tour, devant le
crénelage du chemin de ronde, laissant les échauguettes libres et leurs
 
[Illustration: Fig. 71.]
 
meurtrières; de sorte que ces échauguettes flanquent les hourds et sont
flanquées par les archères latérales de ceux-ci. Les hourds sont doubles
et disposés ainsi que l'indique la coupe (fig. 71 <i>bis</i>).
</div>
 
[[Image:Hourds.tour.poterne.Saint.Nazaire.Carcassonne.png|center]]
[Illustration: Fig. 71 <i>bis</i>.]
<div class=prose>
 
Suivant l'usage, la communication entre le chemin de ronde A ordinaire
et le chemin de ronde B de guerre se faisait par les créneaux
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construit avec la plus grande économie, mais présentant une
disposition peu commune.
</div>
 
[[Image:Plan.tour.porte.Garonne.Carcssonne.png|center]]
<div class=prose>
Des fossés de 20 mètres de largeur environ, remplis par les eaux de
l'Œille, entourent l'ancienne bastide. La porte Garonne projette toute
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des bourgeois, assez disposés en tout temps à ne pas affronter
les longueurs et les privations d'un siége.
</div>
 
[[Image:Coupe.tour.porte.Garonne.Carcassonne.png|center]]
<div class=prose>
S'entendre avec des ennemis et leur faciliter les moyens de passer
un fossé plein d'eau, de 20 mètres de largeur, et d'escalader un rempart
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troupe qui fait de belles promesses, c'était ce qui arrivait fréquemment
aux milices.
 
[Illustration: Fig. 72.]
 
Il semble que le constructeur de la porte Garonne de Cadillac ait
Ligne 2 493 ⟶ 2 491 :
ville. Dans notre coupe longitudinale (73), on voit que le chemin de
ronde en <i>n</i> n'a point de vues sur l'intérieur de la tour, et que ce chemin
 
[Illustration: Fig. 73.]
 
de ronde est facilement surveillé par les hommes postés sur le plancher
<i>d</i>.
Ligne 2 505 ⟶ 2 500 :
deux corbeaux saillants et sur un arc, laisse donc une sorte de rainure
entre lui et le mur latéral <i>g</i>; rainure dans laquelle passait l'échelle.
</div>
 
[[Image:Coupe.tour.porte.Garonne.Carcassonne.2.png|center]]
[Illustration: Fig. 74.]
<div class=prose>
 
Celle-ci était en deux parties: l'un des jambages de la partie supérieure
était fixe, posé sur un repos ménagé sur le corbeau à côté du mur de
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de l'échelle fixe. Bien entendu, un guide empêchait cette échelle descendante
de sortir de son plan.
</div>
 
[[Image:Coupe.tour.porte.Garonne.Carcassonne.3.png|center]]
<div class=prose>
Les hommes de garde ayant remonté l'échelle passaient par la porte <i>e</i>
 
[Illustration: Fig. 75]
 
et redescendaient par la petite échelle sur le chemin de ronde spécial <i>d</i>. De là ils pouvaient, par trois meurtrières, envoyer des carreaux
sur la première porte, et servir le mâchicoulis, si l'ennemi arrivait jusqu'à la porte-barrière <i>t</i>. Un petit pont-levis V fermait la première porte.
Ligne 2 586 ⟶ 2 580 :
une salle carrée, avec cheminée, cabinets et escalier montant aux
chemins de ronde des mâchicoulis.
</div>
 
[[Image:Plan.tour.porte.chateau.Montargis.png|center]]
<div class=prose>
Le célèbre château de Montargis possédait une tour-porte construite
à peu près suivant ce programme, mais développé. Nous en présentons
Ligne 2 606 ⟶ 2 602 :
aux défenseurs d'écraser les assaillants qui se seraient aventurés dans la
cour circulaire.
</div>
 
[[Image:Coupe.tour.porte.chateau.Montargis.png|center]]
<div class=prose>
Du rez-de-chaussée on ne pouvait monter aux étages supérieurs. De
petits postes étaient probablement ménagés dans l'épaisseur du cylindre,
Ligne 2 629 ⟶ 2 627 :
dans une citerne. Deux salles voûtées sont pratiquées sous le crénelage
et ne sont éclairées que par des meurtrières.
 
[Illustration: Fig. 76.]
 
Sur la tour carrée du fort Saint-Jean qui flanque le côté gauche de
Ligne 2 641 ⟶ 2 637 :
La plupart de ces ouvrages datent des règnes de saint Louis, de Philippe
le Hardi et de Charles VI.
 
[Illustration: Fig. 77.]
 
Le climat destructeur des côtes de l'Océan n'a pas laissé subsister de
Ligne 2 651 ⟶ 2 645 :
gauche. C'est une grosse tour de 16 mètres de diamètre, terminée par
une flèche pyramidale de pierre.
</div>
 
[[Image:Plan.tour.Lanterne.La.Rochelle.png|center]]
<div class=prose>
Nous donnons les plans (fig. 78) de ses trois étages, en A à rez-de-chaussée,
en B au niveau du premier, et en C au niveau du chemin de
ronde<span id="note99"></span>[[#footnote99|<sup>99</sup>]]. L'étage bas est voûté; il est mis en communication avec la ville
 
[Illustration: Fig. 78.]
 
par le couloir <i>a</i>, mais n'est relié aux étages supérieurs par aucun escalier.
</div>
 
[[Image:Coupe.tour.Lanterne.La.Rochelle.png|center]]
[Illustration: Fig. 79.]
<div class=prose>
 
On n'entre au premier étage que par le couloir <i>b</i> donnant sur le
chemin de ronde de la courtine. De ce couloir on monte par un escalier
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on arrive par l'escalier à vis, est pratiqué à mi-hauteur de la flèche de
pierre, et permettait de placer des guetteurs ou encore des feux supplémentaires.
</div>
 
[[Image:Tour.Lanterne.La.Rochelle.png|center]]
<div class=prose>
Il a été reconnu, de nos jours, qu'il ne pouvait suffire de placer des
phares à l'entrée des rades ou des fleuves pour indiquer les passes aux
Ligne 2 707 ⟶ 2 702 :
Cévennes, avant l'établissement des télégraphes électriques. Il n'est
pas besoin de dire que ces phares portaient, ou de simples grils à résine,
 
[Illustration: Fig. 80.]
 
ou des feux fixes enfermés dans des lanternes, et qu'ils ne pouvaient
avoir la portée de nos appareils modernes.