« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Tour » : différence entre les versions

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plan), fig. 12, complète notre description. Les hourds sont supposés
placés sur une moitié des corbeaux.
</div>
 
[[Image:Tour.nord.ouest.Coucy.png|center]]
<div class=prose>
Ces défenses du château de Coucy sont construites au sommet d'un
escarpement; leur effet ne devait s'exercer, par conséquent, que suivant
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intérêt. On sait que la cité de Carcassonne est protégée par une double
enceinte: celle extérieure n'ayant qu'un commandement peu considérable; celle intérieure, au contraire, dominant et cette enceinte extérieure et la campagne<span id="note20"></span>[[#footnote20|<sup>20</sup>]]. Or, l'enceinte extérieure, bâtie vers le milieu
 
[Illustration: Fig. 12.]
 
du XIII<sup>e</sup> siècle par ordre de saint Louis, est flanquée de tours, la plupart
fermées à la gorge et espacées les unes des autres de 50 à 60 mètres.
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éloignée. Bien munies de meurtrières, elles se projettent en dehors des
murs et recevaient des hourdages saillants.
</div>
 
[[Image:Plan.tour.enceinte.exterieure.Carcassonne.png|center]]
[Illustration: Fig. 13.]
<div class=prose>
 
L'une de ces tours<span id="note21"></span>[[#footnote21|<sup>21</sup>]], entièrement conservée, présente une disposition
conforme en tous points au programme que nous venons d'indiquer.
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lices, c'est-à-dire de la route militaire pratiquée entre les deux enceintes. La figure 14 donne le plan du premier étage. Le chemin de
ronde de la courtine est en A, et la tour n'interrompt pas la circulation.
</div>
[[Image:Plan.tour.enceinte.exterieure.Carcassonne.2.png|center]]
 
[[Image:Plan.tour.enceinte.exterieure.Carcassonne.3.png|center]]
<div class=prose>
La porte B met le chemin de ronde en communication avec le rez-de-chaussée
par l'escalier D, avec le premier étage de plain-pied, et
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guerre couvraient le chemin de ronde K et les galeries de bois L; un
large auvent protégeait l'ouverture G. La coupe faite sur la ligne <i>ab</i> de
ce plan est présentée dans la figure 16. En M, est tracé le profil d'en-*ensemble
de cet ouvrage, avec le fossé, la crête de la contrescarpe et le
 
[Illustration: Fig. 14.]
 
[Illustration: Fig. 15.]
 
semble de cet ouvrage, avec le fossé, la crête de la contrescarpe et le
sol extérieur formant le glacis. On voit comme les meurtrières sont disposées
pour couvrir de projectiles rasants ce glacis, et de projectiles
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le voit en P. La figure 17 donne le tracé géométral de cette tour du côté
intérieur, les hourds n'étant posés que du côté R.
</div>
 
[[Image:Coupe.tour.enceinte.exterieure.Carcassonne.png|center]]
[Illustration: Fig. 16.]
<div class=prose>
 
Si l'assaillant parvenait à s'emparer de cet ouvrage, il se trouvait à
20 mètres du pied de l'enceinte intérieure, dont les tours plus rapprochées,
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d'en rendre ainsi l'occupation impossible, d'autant que ces tours ne se
défendent pas sur le chemin militaire des lices.
</div>
 
[[Image:Coupe.tour.enceinte.exterieure.Carcassonne.2.png|center]]
[Illustration: Fig. 17.]
<div class=prose>
 
Avec les armes de jet et les moyens d'attaque de l'époque, on ne
pouvait adopter une meilleure combinaison défensive. Ces tours pleines
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C'est en prévision de cette éventualité que les tours, bien qu'elles interceptent la communication d'un chemin de ronde à l'autre, possèdent
des portes donnant directement sur ces chemins de ronde et permettant
 
[Illustration: Fig. 18.]
 
aux postes des tours de se jeter sur les flancs de la colonne
d'assaut.
</div>
 
[[Image:Plan.tour.enceinte.exterieure.Carcassonne.4.png|center]]
<div class=prose>
Voici (fig. 18) une des tours de l'enceinte extérieure de Carcassonne, bâtie par saint Louis, qui remplit exactement ce programme.
C'est la tour sur le front nord, dite de la Porte-Rouge. Cette tour possède deux étages au-dessous du crénelage. Comme le terrain s'élève
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le feu, qui pourrait être mis aux hourds et au comble <i>l</i> par les assiégés,
de communiquer aux deux planchers qui couvrent ces deux étages A et B.
</div>
 
[[Image:Coupe.tour.enceinte.exterieure.Carcassonne.3.png|center]]
[Illustration: Fig. 19.]
<div class=prose>
 
La figure 20 donne la coupe de cette tour suivant l'axe perpendiculaire au front. En <i>d''</i>, est la porte donnant sur l'escalier <i>d</i>. Les hourds
sont posés en <i>m</i>.En <i>p</i>, est tracé le prpfil de l'escarpement avec le prolongement des lignes de tir des deux rangs de meurtrières des étages
A et B.
</div>
 
[[Image:Coupe.tour.enceinte.exterieure.Carcassonne.4.png|center]]
[Illustration: Fig. 20.]
<div class=prose>
 
Il n'est pas besoin de dire que les hourds battent le pied <i>o</i> de la tour.
 
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ronde de la tour se font par le créneau <i>c</i> (du plan C), au moyen d'un
palan et d'une poulie, ainsi'que le fait voir le tracé perspectif.
</div>
 
[[Image:Tour.enceinte.exterieure.Carcassonne.png|center]]
<div class=prose>
Ici la tour ne commande que l'un des chemins de ronde (voy. la
coupe, fig. 19). Lors de sa construction sous saint Louis, elle commandait les deux chemins de ronde; mais sous Philippe le Hardi, lorsqu'on
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de quelques-unes des courtines, qui ne paraissaient pas avoir un commandement assez élevé. C'est à cette époque que le crénelage G fut
remonté au-dessus de l'ancien crénelage H, sans qu'on ait pris la peine
 
[Illustration: Fig. 21.]
 
de démolir celui-ci; de sorte qu'extérieurement ce premier crénelage
H reste englobé dans la maçonnerie surélevée. En effet, le terrain extérieur s'élève comme le chemin militaire de <i>a</i> en <i>b</i> (voy. le plan), et les
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en <i>b</i>.--Le premier étage est tracé en B. Du terre-plein de la cité, on
arrive à cet étage par l'escalier <i>d</i>, qui monte aux deux étages supérieurs. Le plan C donne l'étage du crénelage avec son hourd de face <i>e</i>.
</div>
 
[[Image:Plan.tour.eveque.Carcassonne.png|center]]
<div class=prose>
On communique du chemin de ronde <i>g</i> au chemin de ronde <i>h</i>, en passant
par la porte <i>i</i>, montant quelques degrés qui arrivent au niveau de
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<i>m</i> et <i>n</i> (voy. le plan B) commandent les deux arcs à cheval sur le chemin
militaire.
</div>
 
[[Image:Coupe.tour.eveque.Carcassonne.png|center]]
[Illustration: Fig. 23.]
<div class=prose>
 
La figure 23 donne la coupe de cet ouvrage, faite sur la ligne <i>op</i>.
Le niveau des lices est en A, le niveau du sol intérieur de la cité en B.
Outre les deux mâchicoulis percés dans les archivoltes des passages P,
on établissait, en temps de guerre, des hourds au deuxième étage, au-*dessus
de ces arcs, ainsi que l'indiquent le tracé D et le profil <i>d</i>; hourds
 
[Illustration: Fig. 23.]
 
dessus de ces arcs, ainsi que l'indiquent le tracé D et le profil <i>d</i>; hourds
auxquels les baies C donnaient accès. Un hourd établi en E, sur la face
de la tour, commandait son pied et flanquait ses angles. Le profil F
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bâtie avec des matériaux inaltérables, elle a pu être utilisée au
moyen de travaux peu importants.
</div>
 
[[Image:Tour.eveque.Carcassonne.png|center]]
<div class=prose>
Tous les ouvrages entrepris à Carcassonne, sous Philippe le Hardi,
ont un caractère de puissance remarquable, et indiquent de profondes
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tours de l'enceinte intérieure de la cité de Carcassonne sont conçues
suivant ce système. L'une d'elles, dite tour Saint-Martin, est bien conservée et nous explique clairement cette disposition.
</div>
 
[[Image:Plan.tour.Saint.Martin.Carcassonne.png|center]]
<div class=prose>
Bâtie sur le front sud, près de la poterne de Saint-Nazaire, la tour
Saint-Martin s'élève de 25 mètres au-dessus du chemin militaire des
 
[Illustration: Fig. 24.]
 
ces et de 15<sup>e</sup>,50 au-dessus du sol de la cité. Elle possède deux étages
 
[Illustration: Fig. 25.]
 
inférieurs voûtés et deux étages supérieurs sous le comble, avec plancher intermédiaire au niveau des hourds. La figure 25 donne en A les
plans superposés des deux étages inférieurs, et en B les plans superposés des deux étages supérieurs. En examinant ces plans avec quelque
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en I, conformément à l'usage. Les meurtrières des deux salles inférieures
sont chevauchées, ainsi que l'indique le plan<span id="note24"></span>[[#footnote24|<sup>24</sup>]].
</div>
 
[[Image:Coupe.tour.Saint.Martin.Carcassonne.png|center]]
<div class=prose>
Cet ouvrage, comme le précédent, appartient aux constructions de
Philippe le Hardi, et qui datent, par conséquent, des dernières années
du XIII<sup>e</sup> siècle.
siècle.
 
Quelquefois, à cette époque, pour étendre les flanquements des tours,
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La figure 27 présente le plan d'une de ces tours d'Avignon, à rez-de-chaussée.
</div>
[[Image:Plan.tour.Avignon.png|center]]
 
[[Image:Plan.tour.Avignon.2.png|center]]
[Illustration: Fig. 26.]
 
[[Image:Plan.tour.Avignon.3.png|center]]
<div class=prose>
Un escalier E, fermé par une porte, permet de monter au
premier étage (fig. 28), qui communique par deux issues avec les chemins de ronde des courtines Voisines G, H. Un second escalier en encorbellement
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mâchicoulis. Cette tour ne se défend, comme on peut le voir, que par
son sommet. La vue perspective (fig. 30), prise du côté de la ville,
 
[Illustration: Fig. 27.]
 
[Illustration: Fig. 28.]
 
[Illustration: Fig. 29.]
 
explique complétement le système de défense, et indique les moyens
d'accès aux deux étages. Ouverte à la gorge, elle ne peut être considérée
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calibre et une portée médiocre, ne pouvaient produire un effet sérieux
sur des màçonneries quelque peu épaisses.
</div>
 
[[Image:Tour.Avignon.png|center]]
[Illustration: Fig. 30.]
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Les anciens grands engins de siége, pierrières, mangonneaux, trébuchets, envoyant des projectiles de pierre pesant 100 ou 150 kilogrammes,
et quelquefois plus, suivant un tir parabolique, étaient plus
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les tours avec du fumier, pour éviter l'effet des projectiles lancés à
la volée:
 
</div>
<center>
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La grande puissance donnée alors aux engins obligeait les architectes
militaires à surhausser les tours et les courtines. Mais s'il s'agissait d'une place couvrant une grande superficie, on ne pouvait donner