« Les Pêcheurs/03 » : différence entre les versions
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m Nouvelle page : III. Le Chant des Quêteurs <poem> Pour finir ce récit, mon âme, encor des vers, Mais éclos dans les blés, près des feuillages verts. La poitrine en sueur et toute haletante, U... |
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III. Le Chant des Quêteurs ▼
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▲<center>III. Le Chant des Quêteurs </center>
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Pour finir ce récit, mon âme, encor des vers,
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Us sont là vingt batteurs sous la chaleur ardente,
Avançant, reculant sans fin, jeunes et vieux :
Sous les feux du soleil le blé
Voyez les lourds fléaux, dans cette noble lutte,
Se lever, retomber douze fois par minute !
Et le vieillard blanchi ce qui lui reste au cœur.
Chez les filles aussi, quel feu ! quelle prestesse !
Les épis sentent bien leur force et leur adresse ;
Puis de longs cris de joie au départ, mais
Pour se bien délasser on danse à tomber mort.
La ferme est entourée, au couchant, de grands ormes,
Reste des temps passés, et de chênes énormes,
Et
Partout
Lorsque des étrangers arrivent de la grève,
Pareils aux spectres blancs
(
Derrière eux
Le front et les pieds nus, au mur de
Les pâles naufragés
Et quand le métayer eut dit : « Vers mon courtil,
Pauvres gens, un malheur, hélas ! vous conduit-il ? »
Le barde mendiant qui leur servait
Baisa son chapelet et chanta de la sorte :
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=== I ===
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« Jésus, le doux patron qui nous menait sur
Hélas! c'est une épreuve dure! ▼
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Mais, au mal résigné, tout bon chrétien l'endure.▼
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Lui-même il nous a dit : « Ne cherchez pas pourquoi
Je ne suis pas venu quand vous comptiez sur moi ;
Mais allez, allez à vos frères
Misérables, montrez sans honte vos misères. »
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=== III ===
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Et nous voici, chargés de planches,
Ce qui nous est resté, pauvres, nous le montrons.
Devant ces débris et ces rames,
Oh ! que la charité, frères, touche vos âmes !
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Pécheurs et laboureurs, nous vivons ici-bas,
Aux sueurs de nos fronts, du travail de nos bras ;
Aidons-nous les uns et les autres :
Soulagez nos malheurs, vos pleurs seraient les nôtres.
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Si le feu dévorait vos paisibles maisons,
Si granges et hangars
Descendez tous vers nos cabanes,
Venez, grands et petits, paysans, paysannes !
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=== VI ===
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Heurtez, heurtez sans crainte au seuil des matelots :
Vous labourez la terre, ils labourent les flots ;
Nous rebâtirions vos chaumières,
Notre barque
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=== VII ===
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Nous venons en chantant vous dire nos malheurs
Le chant sorti de
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==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1853 - tome 2.djvu/189]]==
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Au chant harmonieux et triste
Quel est le cœur breton et croyant qui résiste ? »
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<poem>
De ces gerbes de seigle acceptez la moitié.
Oui, glanez ce
Puisque pour vous la mer
Ce chêne dont les bras recouvrent le talus,
Mes aïeux
Pour un autre bateau, des membrures, des planches.
Bien rare est notre argent ; mais de
Il reste encor du lin, du chanvre à la maison ;
Nos doigts savent filer : pour refaire les voiles,
Allez donc retenir les bons tisseurs de toiles.
Enfin, pour que chez vous fleurisse encor
Nous prîrons le matin et nous prîrons le soir.
Vous
Il
Et comme les pêcheurs, des larmes dans les yeux,
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Les prenant par la main, le maître de la ferme,
Un homme aux longs cheveux, à la voix grave et ferme,
Dit : « Pourquoi nous quitter ?
Voyez autour de vous : les fléaux et les gerbes
Se taisent ; midi sonne, et sur les nappes
On dresse le repas, espoir des travailleurs
De si rudes efforts par ces grandes chaleurs
Epuisent
Double besogne a droit à double nourriture.
Oh ! sentez-vous fumer et la soupe et le lard
Quel cidre frais et clair ! Prenez-en votre part.
Près de moi les enfans ! Ici les bonnes mères
Pour
Et dans le vert courtil égayé par le ciel
Le banquet
O fermier, pour cette œuvre hospitalière et bonne,
Que de chanvre et de blé votre logis foisonne !
Encor !
Les sillonneurs de mer et les batteurs de blés
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==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1853 - tome 2.djvu/190]]==
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Dans un ample repas gaîment vidaient leurs verres.
Cette fois la maison qui recevait les frères
Un bateau neuf flottait avec son pavillon.
Le nom de Colomba brillait sur la chaloupe,
Et des fleurs
Le recteur, invité comme un père, arriva
Présider au festin ; puis, quand tout
Il marcha vers le port en long surplis de neige :
Leurs cierges allumés, tous lui faisaient cortège
La femme du vieux Coulm venait au dernier rang,
Les mains jointes, les yeux attendris et pleurant,
Et chacun, à la voir passer si radieuse,
Disait avec amour : Oh ! la religieuse
La peuplade
Le mousse fièrement portait le bénitier
On fit brûler
Et cent voix appelaient la divine bonté
Sur la barque de chêne, œuvre de charité.
Aussitôt les pêcheurs quittèrent le rivage,
Criant aux campagnards qui leur disaient : courage
« Amis, laissez demain ouvertes vos maisons,
Car nous voulons couvrir vos tables de poissons. »
Et les rames en main, oubliant leur souffrance,
Ils entonnaient encor la chanson
Jésus nous conduira sur
Va sans peur, mon petit bateau.
Cantique doux et fort, qui les menez sur
Accompagnez partout les voyageurs du monde !
Faites leur esprit fier, leur cœur simple et léger
Heureux
Qui, les voiles au vent, va chantant sur
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