« Papiers et écrits mathématiques » : différence entre les versions

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== Introduction ==
 
Les manuscrits de Galois ont été remis à Joseph Liouville par Auguste Chevalier : Liouville a légué sa bibliothèque et ses papiers à l'un de ses gendres, M. de Blignières ('). Mme de Blignières s'occupe pieusement de classer les innombrables papiers de son mari et de son illustre père. Elle a recherché et su retrouver (non sans peine) les manuscrits de Galois : ceux-ci, ainsi qieque d'autres papiers importants, seront donnés à l'Académie des Sciences. Mme de Blignières a bien voulu, en attendant, m'autoriser à examiner les manuscrits de Galois et à en publier des extraits : je lui exprime ici ma profonde reconnaissance. Je dois aussi des remerciements à M. Paul Dupuy, dont tous les geonitrresgéomètres connaissent la belle Notice sur la vie d'Évariste Galois, publiée dans les Annales scientifiques de L'École Normale. (t) Celcstiu de Blignières (1823-1905), ancien élève de l'École polytechnique, a été l'un des disciples directs d'Auguste Coite, l'un des plus distingués sans doute et vraiment capable, par l'étendue de son esprit et de son savoir, de comprendre pleinement la doctrine du maitre. Mais l'indépendance de son caractère et l'originalité de son esprit l'ont cpecplic de s'enrôler dans l'un ou l'autre des partis du Positivisme. Il plaisantait parfois de son isolement et se qualifiait de blignièiste. On lui doit une intéressante Exposition de la Philosophie et de la Religion positives (Paris, Cliamerot, 857 ). Pendant neuf ans (1887-1882), un commerce de pensde, très actif, s'établit entre Liouville et M. de Blignières. De ce commerce, dont l'un et l'autre ont beaucoup joui, M. de Blignières a gardé jusqu'à sa mort un souvenir singulièrement vif et present. (2) Tome XIII (1,q96) de la 3' sCric. Cettc Notice a été reproduite, avec le portrait de Galois, dans les Cahiers de la quinzaine [ Le cahier de la 5e scric (I193)]. T. T
 
M. Dupuy a bien voulu procéder à un premier classement des manuscrits qui m'avaient été remis et en séparer ceux qui appartiennent incontestablement à Galois, dont il connait bien l'écriture.
AI.
Les lignes qui suivront, les quelques fragments ou notes que je pourrai publier n'ajouteront rien à la gloire de Galois : elles ne sont qu'un hommage rendu à cette gloire dont l'éclat n'a fait que grandir depuis la publication de Liouville.
Cette publication a été faite de la façon la plus judicieuse ; mais, soixante ans plus tard, on est tenu à moins de réserve. Les mathématiciens s'intéresseront toujours à Galois, à l'homme et à ses écrits. Il est de ceux dont on voudrait tout savoir.
Je m'occuperai tout d'abord des oeuvres posthumes et des papiers qui s'y rapportent. Pour la plupart de ces papiers, on possède la copie de Chevalier ; d'ailleurs l'écriture de Galois est, d'ordinaire, parfaitement lisible et même assez élégante ; mais elle est parfois abrégée, hâtive ; les ratures et les surcharges abondent ; j'aurai à signaler quelques mots et quelques phrases illisibles.
L'importance de l'oeuvre de Galois sera mon excuse pour la minutie de certains détails, où j'ai cru devoir entrer, et qui va jusqu'au relevé de fautes d'impression, dont le lecteur attentif ne peut manquer de s'apercevoir. Je ne me dissimule pas ce que cette minutie, en elle-même, a de puéril.
Les oeuvres posthumes occupent les pages 408-444 du Tome XI (1846) du Journal de Mathématiques pures et appliquées et les pages 25-61 des Oeuvres mathématiques d'Évariste Galois publiées sous les auspices de la Société mathématique de France. C'est, sauf avis contraire, à ce dernier ouvrage que se rapportent tous les renvois.
 
LETTRE A AUGUSTE CHEVALIER (pages : 25-32). Dimension du papier : 331 x 20o20. La lettre, datée deux fois, au commencement et à la fin (2()29 Ilaimai 1831832), contient sept pages : eIle (bas 'de )la Parisseptième, Gauthieran-Villarsdessous de la signature, 1817a été coupé sur une longueur d'environ 8 cm.
Dupuy a bien voulu procéder à un premier classement des manuscrits qui m'avaient été remis et en séparer ceux qui appartiennent inconteslablement à Galois, dont il connait bien l'écriture. Les lignes qui suivront, les quelques fragments oil notes que je pourtlai publier n'ajouteront rien à la gloire de Galois : elles ne sont qu'un hommage rendu à cette gloire dont l'éclat n'a fait que grandir depuis la publication de Liouville. Cette publication a été faite de la façon la plus judicieuse ; mais, soixante ans plus tard, on est tenu à moins de réserve. Les mathématiciens s'intéresseront toujours à Galois, à l'homme et à ses écrits. Il est de ceux dont on voudrait tout savoir. Je m'occuperai tout d'abord des oeuvres posthumes et des papiers qui s'y rapportent. Pour la plupart de ces papiers, on possède la copie de Chevalier ; d'ailleurs l'écriture de Galois est, d'ordinaire, parfaitement lisible et même assez élégante ; mais elle est parfois abrégée, hative ; les ratures et les surcharges abondent ; j'aurai à signaler quelques mots et quelques phrases illisibles. L'importance de l'oeuvre de Galois sera mon excuse pour la minutie de certains détails, et j'ai cru devoir entrer, et qui vajusqu'au relevé de fautes d'impression, dont le lecteur attentif ne peut manquer de s'apercevoir. Je ne me dissimule pas ce que cette minutie, en elle-même, a de puéril. Les oeuvres posthumes occupent les pages 408-444 du Tome Xt (1846) du Journal de Mathématiques pures et appliquées et les pages 25-61 des OEuvres mathématiques d'Évariste Galois publiées sous les auspices de la Société mathématique de France ('). C'est, sauf avis contraire, à ce dernier ouvrage que se rapportent tous les renvois.
Le verso de la dernière page contient le brouillon de deux lettres, d'ailleurs biffées, dont l'une porte lune date, biffée aussi ; on lit 14 mai 83 ; il est vraisemblable que Galois a écrit sa lettre à Chevalier sur la première feuille venue, une feuille sur laquelle il avait griffonné une quinzaine de jours auparavant.
 
bas de la septième, an-dessous de la signature, a été coupé sur une longueur d'environ 8 cm. Le verso de la dernière page contient le brouillon de deux lettres, d'ailleurs biffées, dont l'une porte line date, biffée aussi ; on lit 14 mai 83 ; il est vraisemblable que Galois a écrit sa lettre à Chevalier sur la première feuille venue, une feuille sur laquelle il avait griffonné une quinzaine de jours auparavant. Ces brouillons sont disposés d'une façon assez singulière : ils comportent des phrases entières, puis des lignes, blanches au milieu avec un mot au commencement et un mot à la fin : ces mots sont souvent illisibles, tant parce qu'il est impossible de leur attribuer un sens que par suite des ratures : celles-ci vont de haut en bas : il en est ainsi dans plusieurs des manuscrits de Galois ; ici, elles semblent faites avec une barbe de plume, ou un bout de bois, qu'il aurait trempé dans l'encre ; le premier brouillon de lettre est à gauche, le second à droite et se continue dans une autre direction ; Galois a fait tourner son papier d'un angle droit. Voici ce que j'ai pu lire : "brisons la sur cette affaire je vous prie. Je n'ai pas assez d'esprit pour suivre une conversation de ce genre mais je tacheraitâcherai d'en avoir assez pour converser avec vous comme je le faisais avant que rien soit arrivé. Voila M. le (illis.illisible) en a ... qui ... doit vous ... qu'à ... moi cet ne plus penser tà des choses qui ne (illis.illisible) exister et qui n'existeront jamais 14 mai 83. J'ai suivi votre conseil et j'ai réfléchi à qui s'est passé sous quelque dénomination que ce puisse être (illis.) par' s'établir entre nous. Au reste M. soyez (?) persuadé qu'il m'en aurait sans douté. La lecture des quatre premiers mots de cette ligne est douteuse.
LETTRE A AUGUSTE CHEVALIER (pages : 25-32). Dimension du papier : 3 x 20o. La lettre, datée deux fois, au commencement et à la fin (2() Ilai 183), contient sept pages : eI ( ' ) Paris, Gauthier-Villars, 1817.
14 mai 83
 
-4J'ai suivi votre conseil et j'ai réfléchi à ... qui s'est passé ... sous quelque dénomination que ce puisse être (illisible) par s'établir entre nous. Au reste M. soyez (?) persuadé qu'il n'en aurait sans doute -jamais ettteté davantage ; vous supposez mal et vos regrets sont mal fondés. La vraie amitié n'existe tgureguère qu'entre des personnes de même sexe. Surtout, ... des amis... Sans doute Icle vide qu ... l'absence de tout sentiment de ce genre.... (illis.illisible) confiance... mais elle a été trlstrès (illis.illisible) (1)..... vous m'avez vu triste ... z demandé le motif ; je vous ai répondu que j'avais des peines ; qu'on m'avait fait éprouver. J'ai pensé que vous prendriez celà comme toute personne devant laquelle on laisse tomber une parole pour (illis.illisible) ... on n'est pas ... le calne de mes idées ineme laisse la liberté (lede juger avec beaucoup) de réflexion les personnes que je vois habituellement ; c'est ce qui fait que j'ai rarement le regret de m'être trompé ou laissé influencer à leur égard. Je ne suis pas de votre avis pour les (illis.illisible) ... plus que les (?) ... exiger ni se ... vous remercie sincèrement de tous ceux ou vous voudriezvoudrez bien descendre en ma faveur. J'ai collationné le manuscrit avec le texte imiprimé : il n'est guère utile de parler de quelques changements de notation, sans aucune importance, qui remontent à Liouville, de dire que Galois a écrit bulletin fert'ssac et non Bulletin de Ferussac, ou encore dc signaler, page )-9 des OEuvres, ligne lai, la substitution du mot equation ) au mot" ( réduction ) que le sens indique suffisamment et qu'on lit dans le manuscrit et dans le textefin de Liouville. Le point le plus intéressant est que le théoreme de Legendre ('citation) 1.1 a ullc tiaclic d'clncr sur' Ic ioL'; on distingue c iicltcinecn les deux dernières lettres cc.
 
J'ai collationné le manuscrit avec le texte imiprimé : il n'est guère utile de parler de quelques changements de notation, sans aucune importance, qui remontent à Liouville, de dire que Galois a écrit bulletin fert'ssac et non Bulletin de Ferussac, ou encore dc signaler, page )-9 des OEuvres, ligne lai, la substitution du mot equation ) au mot ( réduction ) que le sens indique suffisamment et qu'on lit dans le manuscrit et dans le texte de Liouville. Le point le plus intéressant est que le théoreme de Legendre (') 1.1 a ullc tiaclic d'clncr sur' Ic ioL'; on distingue c iicltcinecn les deux dernières lettres cc.
bas de la septième, an-dessous de la signature, a été coupé sur une longueur d'environ 8 cm. Le verso de la dernière page contient le brouillon de deux lettres, d'ailleurs biffées, dont l'une porte line date, biffée aussi ; on lit 14 mai 83 ; il est vraisemblable que Galois a écrit sa lettre à Chevalier sur la première feuille venue, une feuille sur laquelle il avait griffonné une quinzaine de jours auparavant. Ces brouillons sont disposés d'une façon assez singulière : ils comportent des phrases entières, puis des lignes, blanches au milieu avec un mot au commencement et un mot à la fin : ces mots sont souvent illisibles, tant parce qu'il est impossible de leur attribuer un sens que par suite des ratures : celles-ci vont de haut en bas : il en est ainsi dans plusieurs des manuscrits de Galois ; ici, elles semblent faites avec une barbe de plume, ou un bout de bois, qu'il aurait trempé dans l'encre ; le premier brouillon de lettre est à gauche, le second à droite et se continue dans une autre direction ; Galois a fait tourner son papier d'un angle droit. Voici ce que j'ai pu lire : brisons la sur cette affaire je vous prie. Je n'ai pas assez d'esprit pour suivre une conversation de ce genre mais je tacherai d'en avoir assez pour converser avec vous comme je le faisais avant que rien soit arrivé. Voila M. le (illis.) en a qui doit vous qu'à moi c ne plus penser t des choses qui ne (illis.) exister et qui n'existeront jamais 14 mai 83. J'ai suivi votre conseil et j'ai réfléchi à qui s'est passé sous quelque dénomination que ce puisse être (illis.) par' s'établir entre nous. Au reste M. soyez (?) persuadé qu'il m'en aurait sans douté. La lecture des quatre premiers mots de cette ligne est douteuse.
 
-4 -jamais ettt davantage ; vous supposez mal et vos regrets sont mal fondés. La vraie amitié n'existe tgure qu'entre des personnes de même sexe. Surtout, des amis. Sans doute Ic vide qu'absence de tout sentiment de ce genre.... (illis.) confiance... mais elle a été trls (illis.) (1)..... vous m'avez vu triste z demandé le motif ; je vous ai répondu que j'avais des peines ; qu'on m'avait fait éprouver. J'ai pensé que vous prendriez celà comme toute personne devant laquelle on laisse tomber une parole pour (illis.) on n'est pas le calne de mes idées ine laisse la liberté (le juger avec beaucoup) de réflexion les personnes que je vois habituellement ; c'est ce qui fait que j'ai rarement le regret de m'être trompé ou laissé influencer à leur égard. Je ne suis pas de votre avis pour les (illis.) plus que les (?) exiger ni se vous remercie sincèrement de tous ceux ou vous voudriez bien descendre en ma faveur. J'ai collationné le manuscrit avec le texte imiprimé : il n'est guère utile de parler de quelques changements de notation, sans aucune importance, qui remontent à Liouville, de dire que Galois a écrit bulletin fert'ssac et non Bulletin de Ferussac, ou encore dc signaler, page )-9 des OEuvres, ligne lai, la substitution du mot equation ) au mot ( réduction ) que le sens indique suffisamment et qu'on lit dans le manuscrit et dans le texte de Liouville. Le point le plus intéressant est que le théoreme de Legendre (') 1.1 a ullc tiaclic d'clncr sur' Ic ioL'; on distingue c iicltcinecn les deux dernières lettres cc.
 
(page 3o, ligne 3i), FE'- EF'- FF' -,. est écrit par Galois non sons la forme qui précède, mais comme il suit : E'F"- E" F'-