« Nobiliaire et armorial de Bretagne/Introduction » : différence entre les versions

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parce que l’ancienneté de leur race était notoire, et qui furent aussi déclarées d’ancienne extraction, quoiqu’elles n’eussent pas décharge au parlement ; nous avons dû leur conserver cette qualification, lorsque leurs noms se trouvent aussi employés dans les réformations du XV siècle, et toujours sans trace d’anoblissement:
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» Si l’on s’étonnait de rencontrer dans notre recueil les noms de quelques officiers de la chancellerie ou autres, qui n’avaient pas exercé assez longtemps pour acquérir la noblesse, nous répondrions qu’il nous était impossible de vérifier exactement s’ils avaient obtenu leurs lettres d’honneur, ou rempli les conditions requises ; qu’ils ont du moins joui, pendant plusieurs années, des privilèges attachés à la noblesse ; nous risquions donc, en les excluant, de rendre notre travail incomplet et de commettre une injustice.
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Une déclaration du Roi, de 1659, confirmée par un édit de 1704, accorda la noblesse,au premier degré,aux officiers de chaque cour des parlements, après vingt ans d’exercice ou aux enfants de ceux décédés revêtus de leurs offices.
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* Cette noblesse municipale se nomma noblesse de cloche, parce que c’est au son de la cloche que se font les assemblées des communautés de ville.
 
réviser
réviser leur procès, rassemblèrent de nouveaux titres à l’appui de leurs prétentions et obtinrent des arrêts favorables. N’y eut-il encore’ aucun abus dans cette nouvelle manière de procéder ? On assure qu’il s’en glissa beaucoup, et que si les premiers juges s’étaient montrés trop sévères, les nouveaux ne le furent pas assez. En effet,’ les intendants, très étrangers à de telles vérifications, furent obligés de les confier à des subalternes de leur choix, d’autant moins incorruptibles que, s’il y avait appel contre les déboutements, il n’existait aucun contrêle pour les admissions.
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réviser leur procès, rassemblèrent de nouveaux titres à l’appui de leurs prétentions et obtinrent des arrêts favorables. N’y eut-il encore’ aucun abus dans cette nouvelle manière de procéder ? On assure qu’il s’en glissa beaucoup, et que si les premiers juges s’étaient montrés trop sévères, les nouveaux ne le furent pas assez. En effet,’ les intendants, très étrangers à de telles vérifications, furent obligés de les confier à des subalternes de leur choix, d’autant moins incorruptibles que, s’il y avait appel contre les déboutements, il n’existait aucun contrêle pour les admissions.
 
Nous n’avons donc pas toujours enregistré avec une foi bien vive les jugements des intendants, et nous leur préférons de beaucoup les arrêts du parlement que plusieurs familles, d’abord interloquées ou condamnées, obtinrent postérieurement à la Réformation, après avoir recouvré leurs titres égarés ou dispersés lors de la production ou induction de 1668 et années suivantes.
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Si les ordonnances des intendants laissent subsister des doutes sur l’extraction des familles, les arrêts du conseil d’État sont plus suspects encore. En effet, quand on avait le parlement, son juge naturel, sous la main, on ne devait recourir au conseil, moyen beaucoup plus dispendieux, que dans l’impossibilité de réussir au parlement. Le Roi, séant en son conseil, suppléait par sa toute-puissance au défaut de titres, et les arrêts rendus comportaient toujours Y anoblissement en tant que besoin. Aussi, quand on examine attentivement ces arrêts, on demeure convaincu que la plupart ne reposent sur aucune base solide, et que des généalogies évidemment fabuleuses y ont été acceptées.
 
Il nous reste à parler des terres titrées et à expliquer pourquoi,dans notre ouvrage, les titres sont si rares, tandis qu’on les prodigue avec une si grande facilité aujourd’huiaujourd’
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hui, et même depuis deux siècles, dans les actes publics, malgré les défenses contraires1.
 
Pour être marquis ou comte, il ne suffisait pas de posséder une terre érigée en marquisat ou en comté, il fallait encore : 1° ou que la terre eût été érigée en faveur du possesseur, ou, si elle l’avait été en faveur d’un autre, que le nouveau possesseur eût obtenu du Roi des lettres qui appropriassent à sa famille le titre qui avait été accordé à une autre ; 2" il était aussi nécessaire que la terre, depuis son érection, n’eût point été démembrée, ou, si elle l’avait été, qu’on se fît délivrer de nouvelles lettres-patentes pour conserver le titre, malgré le démembrement. Nous avons mentionné toutes les terres titrées dont l’érection a été enregistrée à la chambre des comptes de Bretagne; nous avons mentionné également les lettres-patentes postérieures portant collation de titres héréditaires et institution de majorats, enregistrées à la cour royale de Rennes.
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• Arrêt du parlement de Bretagne, du 15 juin 1679, portant défense, sur les peines portées par l’article 677 de la Coutume (300 livres d’amende), aux personnes de condition commune, de prendre la qualité d’écuyer, et aux procureurs de la donner, sur les mêmes peines ; et a tous nobles de prendre la qualité de messire, chevalier, châtelain, comte, vicomte, baron, marquis, s’ils n’ont titres ou lettres du Koi, dûment vérifiées ; ilem de prieur et abbé, sans titre ni qualité, et a toutes personnes de quelque qualité qu’elles •oient de se qualifier seigneur haut et puissant, et chef de nom et armes.
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en faux, et à l’appui de leurs prétentions, ils n’ont souvent apporté que la preuve illusoire de la maintenue de 1668, c’est-à-dire la preuve de cent ou deux cents ans de noblesse, pour un fait qui en exigeait quatre ou cinq cents. Nous n’avons pas dû procéder de cette manière ; toutes les fois qu’il y a identité de nom entre plusieurs familles d’ancienne extraction noble, nous n’avons pu attribuer à l’une d’elles, en particulier, une illustration à laquelle les autres peuvent prétendre avec les mêmes probabilités. Nous avons regretté que la facilité d’admission au musée de Versailles ait diminé la valeur morale de cette galerie féodale’, comme nous avons applaudi à la haute pensée de justice qui élevait un moment à toutes les gloires de la France.
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1 Grâce à cette complaisance, on voit figurer parmi les croisés bien des noms pour l’admission desquels l’homonymie seule a suffi. Aucune admission n’a été faite d’office, excepté celle des grands dignitaires cités dans Joinville et autre» histoiriens des croisades ; mais les familles éteintes des simples gentilshommes et celles existantes qui n’ont pas sollicité leur admission de M. Trognon, improvisé juge d’armes par succession des d’Hozier, ne sont pas inscrites dans ce soi-disant Livre d’or. Le faubourg SaintGermain boudait la cour du roi-citoyen ; en le prenant par la vanité, Louis-Philippe obtint un c rtain nombre de conversions et atteignit le but plus politique qu’historique qu’il se proposait, tout en récompensant les ralliés au système dit du Juste-milieu.
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noblesse. Combien de pompeux articles dans les ouvrages généalogiques, anciens ou modernes, n’ont pas un fondement aussi solide !
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D’Hozier lui trouvera cent aieux dans l’histoire.
 
•Le Nobiliaire de Bretagne, fait sans passion comme sans intérêt personnel, inspirera, nous le croyons, plus de confiance. Nous avons voulu avant tout être historien véridique,sans tenir compte des susceptibilités que notre ouvrage pouvait éveiller; nous n’avons omis sciemment aucune illustration, aucun service rendu à l’Etat, mais nous avons dû commettre nécessairement quelques omissions et erreurs involontaires, dans un recueil qui renferme l’histoire abrégée de plus de quatre mille familles. Nous prouverons, par le supplément qui terminera cet
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ouvrage, que nous ne demandons pas mieux que d’être éclairé, et que nous renonçons facilement à nos opinions,lorsqu’il nous est démontré que nous nous sommes trompé.
 
Tel qu’il est, notre livre appartient désormais à la critique, qui ne perdra pas de vue, nous l’espérons, les immenses difficultés que nous avons eues à surmonter. Si nous n’avons pas senti défaillir notre courage en accomplissant le rude labeur que nous nous étions imposé, c’est que nous avons trouvé uae véritable satisfaction à recueillir minutieusement, dans nos annales, les faits qui sont l’honneur et la gloire de la noblesse bretonne. Nous savons qu’une révolution sociale s’est accomplie sans retour, que les domines n’ont plus d’autre valeur que celle qu’ils tirent de leur mérite personnel, mais nous croyons que les familles, comme les nations, doivent conserver leur histoire, et ne pas répudier l’héritage que leur a légué le passé. Les grands exemples de courage, de vertu ou de dévouement contiennent des enseignements qui ne sont jamais perdus.