« L’Angleterre depuis la Réforme » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Zoé (discussion | contributions)
3e partie
notes réduites
Ligne 243 :
xxxxxxxxxx
 
<small>(1) Dette au commencement de la guerre contre la révolution française 233,733,609 liv. st.</small>
 
<small>A la conclusion de la paix d'Amiens, 1er février 1801 528,839,277 liv. st.</small>
 
<small>A la paix de Paris, 20 novembre 1814 864,822,441 liv. st</small>
 
<small>(''Histoire financière et statistique générale de l'empire britannique'', par M. Pablo Pebrer, tom.: Ier, 2e part., tab. II.)</small>
 
<small>(2) On lira avec fruit, sur l'état et les progrès de l'agriculture anglaise, le livre court, mais substantiel, de M. J. Porter, chef du bureau de statistique commerciale à Londres, complété et annoté par M. Chemin-Dupontès: ''Progrès de la Grande-Bretagne sous le rapport de la population et de la production''. 4 vol. in-8°; Paris, 1837.</small>
 
<small>On ne saurait estimer, d'après l'auteur, à moins de quatre millions et demi d'acres (l'acre vaut quarante ares) la totalité des terres mises en culture durant la période de la guerre.</small>
 
<small>(3) Les tableaux dressés par M. Porter établissent la diminution progressive, depuis vingt ans, du nombre des individus appartenant à la population agricole, A partir de 1811 jusqu'à 1831, la proportion centésimale des familles de cette classe est tombée de 35 à 28. Pendant que l'augmentation totale des familles a suivi la progression de 34 pour 400, celle des familles agricoles n'a été que de 7 1/2, et, au contraire, celle des familles appartenant au commerce et aux manufactures, a été de 27 pour 400.</small>
 
<small>M. Ch. Dupin a aussi constaté ce résultat d'après les calculs de M. Babbage; on le trouve également constaté par M. Moreau de Jonnès, dans son excellente ''Statistique de la Grande-Bretagne et d'Irlande''. Il résulte de ses chiffres que, de 1811 à 1821, la population agricole s'est augmentée de 82,658, mais qu'elle a perdu 77,552 dans les dix années suivantes, et que, même dans ses progrès, n'ayant pas suivi ceux de la population totale, elle s'est trouvée constamment en déclin pendant les vingt années écoulées entre 1811 et 1831. (Tom, 1er,
chap. III, sec. 2.)</small>
 
<small>(4) La population agricole de la Grande-Bretagne, d'après le recensement de 1831, est divisée ainsi qu'il suit :</small>
 
<small>:Angleterre 761,348 familles.</small>
<small>:Galles 73,195 -</small>
<small>:Écosse 126,591 -</small>
<small>:TOTAL. . . 961,134 familles.</small>
<small>:Soit, à 5 individus par famille, 4,805,670.</small>
 
<small>(5) Discours de sir Robert Peel, du marquis de Chandos, de lord Stanley, sir J. Graham, etc. 12 mai 1838.</small>
Galles 73,195 -
 
<small>(6) Bill de 1827, en vertu duquel le blé, étranger était toujours admissible sur les
Écosse 126,591 -
marchés de la Grande-Bretagne moyennant un droit variable. Cette proposition, passée à la chambre des communes, se trouva implicitement rejetée à celle des lords, quoiqu'elle y eût d'abord été admise en principe, par l'adoption d'un célèbre amendement du duc de Wellington, qui prohibait l'importation du blé en entrepôt tant que le prix ne se serait pas élevé à 66 shell. le ''quarter'' (1 hect. 04). L'année suivante, le duc, placé à la tête du ministère, fit passer un bill fondé sur les mêmes bases que celui qu'il avait fait rejeter.</small>
 
<small>(7) Des documens officiels, postérieurs à cette discussion, sont venus confirmer ce fait. Quoique depuis l'union législative (1800) l'Angleterre ait ajouté l'énorme somme de 2,298,369 liv. st. aux énormes revenus de l'église irlandaise, pour le maintien et accroissement de l'établissement protestant dans cette île, il résulte des chiffres présentés dans la session de 4854 par lord Morpeth, secrétaire pour l'Irlande, que la progression de la population épiscopale a toujours été décroissante. M. Ward avait constaté pour plusieurs diocèses que, quoique la population totale eût quadruplé depuis un siècle, le nombre des protestans était tombé d'un cinquième comparativement à ce qu'il était en 1751. Les chiffres du gouvernement établissent des faits analogues pour un grand nombre d'autres diocèses. Ainsi, en prenant pour base les deux années 1766 et 1834, on trouve que les deux cultes étaient alors et sont aujourd'hui dans les rapports suivans :</small>
TOTAL. . . 961,134 familles.
 
<small>:...................1766............1834.</small>
Soit, à 5 individus par famille, 4,805,670.
<small>:..........PROTESTANS.CATHOLIQUES.PROTESTANS.CATHOLIQUES.</small>
<small>:Armagh 1 1 1/4 1 1 3/4</small>
<small>:Derry 1 2/3 1 1 1/8</small>
<small>:DownetCornier. 10 2 2/3 10 4</small>
<small>:Dromore 10 6 10 7</small>
<small>:Raphoe 1 1 l/5 1 2 3/4</small>
<small>:Kildare 1 3 1/2 1 8 1/4</small>
<small>:Kilmore Ardagh 1 4 3/4 1 6</small>
<small>:Calne 1 9 1 30</small>
<small>:Cork et Ross 1 5 1 9</small>
<small>:Cloyne 1 8 1 23</small>
<small>:Elphin 1 10 1 18</small>
<small>:Killaloe 1 9 1 18 1/2</small>
<small>:Killala 1 6 1 8 1/4</small>
<small>:Tuam 1 9 1 46</small>
 
<small>(8) Il résulte du rapport des commissaires chargés, en 1833, de constater l’état de l’instruction populaire en Irlande, que la population totale de ce pays est de 7,943,940, divisée ainsi qu’il suit : 6,427,712 catholiques ; 642,356 presbytériens ; 21,808 quakers, anabaptistes ou autres dissidens, et 852,064 protestans épiscopaux, membres de l’église établie, mais en y comprenant tout le corps des méthodistes wesleyens. Or, en réunissant ceux-ci aux autres dissidens, des calculs fondés sur des bases probables feraient monter le total des dissidens à 120,900, ce qui laisserait pour l’église établie le chiffre donné plus haut. Voyer aussi « the Erish church ; the reform association to the reformers of England, Scotland and Wales''. London, 1835.</small>
(5) Discours de sir Robert Peel, du marquis de Chandos, de lord Stanley, sir J. Graham, etc. 12 mai 1838.
 
<small>(9) Voyez, entre autres, Blackstone, of ''the Countries subject to the law of England'', I, sec. IV.</small>
(6) Bill de 1827, en vertu duquel le blé, étranger était toujours admissible sur les marchés de la Grande-Bretagne moyennant un droit variable. Cette proposition, passée à la chambre des communes, se trouva implicitement rejetée à celle des lords, quoiqu'elle y eût d'abord été admise en principe, par l'adoption d'un célèbre amendement du duc de Wellington, qui prohibait l'importation du blé en entrepôt tant que le prix ne se serait pas élevé à 66 shell. le ''quarter'' (1 hect. 04). L'année suivante, le duc, placé à la tête du ministère, fit passer un bill fondé sur les mêmes bases que celui qu'il avait fait rejeter.
 
<small>(10) M. Shiel</small>
(7) Des documens officiels, postérieurs à cette discussion, sont venus confirmer ce fait. Quoique depuis l'union législative (1800) l'Angleterre ait ajouté l'énorme somme de 2,298,369 liv. st. aux énormes revenus de l'église irlandaise, pour le maintien et accroissement de l'établissement protestant dans cette île, il résulte des chiffres présentés dans la session de 4854 par lord Morpeth, secrétaire pour l'Irlande, que la progression de la population épiscopale a toujours été décroissante. M. Ward avait constaté pour plusieurs diocèses que, quoique la population totale eût quadruplé depuis un siècle, le nombre des protestans était tombé d'un cinquième comparativement à ce qu'il était en 1751. Les chiffres du gouvernement établissent des faits analogues pour un grand nombre d'autres diocèses. Ainsi, en prenant pour base les deux années 1766 et 1834, on trouve que les deux cultes étaient alors et sont aujourd'hui dans les rapports suivans :
 
<small>(11) Telles que l'interdiction aux catholiques romains de devenir régent du royaume, lord chancelier, lord du grand sceau, lord-lieutenant d'Irlande (art. XII), d'user du droit de présentation pour bénéfices ecclésiastiques, soit comme propriétaires, soit comme membres de corporations municipales (XV-XVII) ; de faire partie d'une cour de judicature où il y aurait appel des sentences rendues par les tribunaux ecclésiastiques (XVI); d'occuper aucun emploi, chaire ou office dans les universités (ibid); enfin, certaines restrictions et limitations pour les congrégations religieuses dépendantes de l'église romaine (XXVIII-XXXVI).</small>
<small>(12) Le dernier essai tenté par la couronne pour ajouter à la représentation des communes, eut lieu en 1672, pour le bourg de Newark, auquel Charles II conféra le droit d'envoyer deux députés au parlement, en récompense du dévouement que ses habitans avaient témoigné pour son père. Là légalité de cette élection fut long-temps débattue, et enfin, à une seconde division, une majorité d'une seule voix décida que les membres nommés ne prendraient pas séance. Ainsi cessa tout à coup, et sans qu'on se rendit compte des graves conséquences de ce fait pour la liberté des générations à venir, l'exercice d'une prérogative qui remontait à l'origine de la monarchie.</small>
 
<small>(13) ''On Parliament'', book III, chap. II.</small>
...................1766............1834.
 
..........PROTESTANS.CATHOLIQUES.PROTESTANS.CATHOLIQUES.
 
Armagh 1 1 1/4 1 1 3/4
 
Derry 1 2/3 1 1 1/8
 
DownetCornier. 10 2 2/3 10 4
 
Dromore 10 6 10 7
 
Raphoe 1 1 l/5 1 2 3/4
 
Kildare 1 3 1/2 1 8 1/4
 
Kilmore Ardagh 1 4 3/4 1 6
 
Calne 1 9 1 30
 
Cork et Ross 1 5 1 9
 
Cloyne 1 8 1 23
 
Elphin 1 10 1 18
 
Killaloe 1 9 1 18 1/2
 
Killala 1 6 1 8 1/4
 
Tuam 1 9 1 46
 
 
(8) Il résulte du rapport des commissaires chargés, en 1833, de constater l’état de l’instruction populaire en Irlande, que la population totale de ce pays est de 7,943,940, divisée ainsi qu’il suit : 6,427,712 catholiques ; 642,356 presbytériens ; 21,808 quakers, anabaptistes ou autres dissidens, et 852,064 protestans épiscopaux, membres de l’église établie, mais en y comprenant tout le corps des méthodistes wesleyens. Or, en réunissant ceux-ci aux autres dissidens, des calculs fondés sur des bases probables feraient monter le total des dissidens à 120,900, ce qui laisserait pour l’église établie le chiffre donné plus haut. Voyer aussi « the Erish church ; the reform association to the reformers of England, Scotland and Wales''. London, 1835.
 
(9) Voyez, entre autres, Blackstone, of ''the Countries subject to the law of England'', I, sec. IV.
 
(10) M. Shiel
 
(11) Telles que l'interdiction aux catholiques romains de devenir régent du royaume, lord chancelier, lord du grand sceau, lord-lieutenant d'Irlande (art. XII), d'user du droit de présentation pour bénéfices ecclésiastiques, soit comme propriétaires, soit comme membres de corporations municipales (XV-XVII) ; de faire partie d'une cour de judicature où il y aurait appel des sentences rendues par les tribunaux ecclésiastiques (XVI); d'occuper aucun emploi, chaire ou office dans les universités (ibid); enfin, certaines restrictions et limitations pour les congrégations religieuses dépendantes de l'église romaine (XXVIII-XXXVI).
 
(12) Le dernier essai tenté par la couronne pour ajouter à la représentation des communes, eut lieu en 1672, pour le bourg de Newark, auquel Charles II conféra le droit d'envoyer deux députés au parlement, en récompense du dévouement que ses habitans avaient témoigné pour son père. Là légalité de cette élection fut long-temps débattue, et enfin, à une seconde division, une majorité d'une seule voix décida que les membres nommés ne prendraient pas séance. Ainsi cessa tout à coup, et sans qu'on se rendit compte des graves conséquences de ce fait pour la liberté des générations à venir, l'exercice d'une prérogative qui remontait à l'origine de la monarchie.
 
(13) ''On Parliament'', book III, chap. II.
 
(14) Vol. XXXIV, pag. 461.
 
<small>(15) Amendement du marquis de Chandos.</small>
 
(16) Pétition du bourg de Buckingham, mars 1834.
 
<small>(16) Pétition du bourg de Buckingham, mars 1834.</small>
 
 
Ligne 556 ⟶ 534 :
xxxxxxxxxx
 
<small>(1) When I see such numbers around me, I cannot but recollect the great interests wich you represent. When I recollect that you are supported ''by the clergy, the magistracy, the yeomanry, and the gentry of the country, as well as by a great proportion o f the trading community'', it would he vain to disguise the influence we possess in the national councils. Sir R. Peel's speech in the conservative festival at Tailor’s-Hall, Mai, 1838.</small>
 
(2) Les incapacités qui affectent les juifs n'ont été levées ni par le bill d'émancipation ni par aucune mesure postérieure.
 
(3) Formules d'actions civiles supprimées par un bill de lord Brougbam. La ''fine'' était ainsi appelée parce qu'elle indiquait la fin d'un procès, et que la formule du jugement portait : ''Hoec est finalis concordia'', etc. La ''recoverie'' était une action fictive supportée dans tous les cas de substitution. On supposait une revendication prétendue de propriétés faite par un demandeur, qui obtenait gain de cause, et repassait alors la propriété au défendeur libre de toute substitution.
 
<small>(2) Les incapacités qui affectent les juifs n'ont été levées ni par le bill d'émancipation ni par aucune mesure postérieure.</small>
(4) voyez, sur les réformes judiciaires opérées en 1832 et 1833, la brochure traduite en Français sous ce titre: ''le Ministère de la réforme et le Parlement réformé''. Paris, chez Paulin.
 
<small>(3) Formules d'actions civiles supprimées par un bill de lord Brougbam. La ''fine'' était ainsi appelée parce qu'elle indiquait la fin d'un procès, et que la formule du jugement portait : ''Hoec est finalis concordia'', etc. La ''recoverie'' était une action fictive supportée dans tous les cas de substitution. On supposait une revendication prétendue de propriétés faite par un demandeur, qui obtenait gain de cause, et repassait alors la propriété au défendeur libre de toute substitution.</small>
(5) Ce bill fut présenté par lord John Russell, secrétaire de l'intérieur, le 5 juin, et reçut la sanction royale le 9 septembre 1835.
 
<small>(4) voyez, sur les réformes judiciaires opérées en 1832 et 1833, la brochure traduite en Français sous ce titre: ''le Ministère de la réforme et le Parlement réformé''. Paris, chez Paulin.</small>
(6) 5 et 6. William IV, chap. LXXVI, sect. 3.
 
<small>(5) Ce bill fut présenté par lord John Russell, secrétaire de l'intérieur, le 5 juin, et reçut la sanction royale le 9 septembre 1835.</small>
(7) 92-94 et 6 et 7. William IV, chap. CIV, sect. 2.
 
<small>(6) 5 et 6. William IV, chap. LXXVI, sect. 3.</small>
(8) La législation écossaise reposait sur des bases différentes, et l'Irlande n'avait pas jusqu'à présent de loi des pauvres.
 
<small>(7) 92-94 et 6 et 7. William IV, chap. CIV, sect. 2.</small>
(9) Aucun document ne projette plus de lumière sur la situation intérieure de l'Angleterre et les destinées qui se préparent pour elle, que les enquêtes faites par les ''poour laws commissionners'', d'abord en 1833, sur l'ancien état des choses, puis en 1837, sur l'effet des lois nouvelles. La substance de ces documens a été publiée en 8 vol. in-8°. On consultera surtout avec fruit, sur cette grave mesure et les questions d'économie politique qu'elle soulève, les importans travaux de M. Nassau W. Senior, l'un des esprits les plus distingués de la Grande Bretagne.
 
<small>(8) La législation écossaise reposait sur des bases différentes, et l'Irlande n'avait pas jusqu'à présent de loi des pauvres.</small>
 
<small>(9) Aucun document ne projette plus de lumière sur la situation intérieure de l'Angleterre et les destinées qui se préparent pour elle, que les enquêtes faites par les ''poour laws commissionners'', d'abord en 1833, sur l'ancien état des choses, puis en 1837, sur l'effet des lois nouvelles. La substance de ces documens a été publiée en 8 vol. in-8°. On consultera surtout avec fruit, sur cette grave mesure et les questions d'économie politique qu'elle soulève, les importans travaux de M. Nassau W. Senior, l'un des esprits les plus distingués de la Grande Bretagne.</small>
(10) Les nouvelles lois des pauvres réclameraient un travail tout spécial. Nous ne pouvons qu'en constater sommairement les résultats en mettant sous les yeux des lecteurs les chiffres officiels suivans, qui présentent en regard les effets de l'ancienne et de la nouvelle législation jusqu'en 1837 : ''inclure tableau''
 
<small>(10) Les nouvelles lois des pauvres réclameraient un travail tout spécial. Nous ne pouvons qu'en constater sommairement les résultats en mettant sous les yeux des lecteurs les chiffres officiels suivans, qui présentent en regard les effets de l'ancienne et de la nouvelle législation jusqu'en 1837 : ''inclure tableau''</small>
(11) Dans un moment où la condition des enfans naturels préoccupe si vivement l'opinion tant sous le rapport des moeurs que sous celui de la charge toujours croissante que leur entretien impose aux départemens, il serait d'une haute importance d'appeler, par des travaux spéciaux, l'attention publique sur le système suivi par nos voisins dans cette grave matière. Là nous voyons prévaloir des principes et des usages complètement opposés à ceux qui sont consacrés chez nous; et sans prétendre établir en rien leur supériorité, il nous semble que ce que l'une des plus riches et des plus religieuses nations de l'Europe fait et pense souvent en pareille question, a droit d'être apprécié d'une manière grave et sérieuse.
 
<small>(11) Dans un moment où la condition des enfans naturels préoccupe si vivement l'opinion tant sous le rapport des moeurs que sous celui de la charge toujours croissante que leur entretien impose aux départemens, il serait d'une haute importance d'appeler, par des travaux spéciaux, l'attention publique sur le système suivi par nos voisins dans cette grave matière. Là nous voyons prévaloir des principes et des usages complètement opposés à ceux qui sont consacrés chez nous; et sans prétendre établir en rien leur supériorité, il nous semble que ce que l'une des plus riches et des plus religieuses nations de l'Europe fait et pense souvent en pareille question, a droit d'être apprécié d'une manière grave et sérieuse.</small>
L'Angleterre n'ouvrant aucun asile spécial aux enfans naturels, ceux-ci restent à la charge de leurs mères, et la condition de fille-mère se trouve en ce pays établie et en quelque sorte légalisée par la loi. On ne voit pas pourtant que ce système y détermine, comme il serait naturel de le craindre, un nombre d'infanticides plus grand qu'en France, et que les moeurs publiques y soient plus corrompues par cette publicité donnée aux désordres. Cette observation conduit parfois à se demander si les facilités indirectement accordées au libertinage par des institutions assurément admirables en elles-mêmes, mais dont le vice ne manque pas d'abuser, ne provoqueront pas en France une de ces réactions, rigoureuses jusqu'à la cruauté, analogue à celle dont sont sorties, pour l'Angleterre, ses nouvelles lois des pauvres.
 
<small>L'Angleterre n'ouvrant aucun asile spécial aux enfans naturels, ceux-ci restent à la charge de leurs mères, et la condition de fille-mère se trouve en ce pays établie et en quelque sorte légalisée par la loi. On ne voit pas pourtant que ce système y détermine, comme il serait naturel de le craindre, un nombre d'infanticides plus grand qu'en France, et que les moeurs publiques y soient plus corrompues par cette publicité donnée aux désordres. Cette observation conduit parfois à se demander si les facilités indirectement accordées au libertinage par des institutions assurément admirables en elles-mêmes, mais dont le vice ne manque pas d'abuser, ne provoqueront pas en France une de ces réactions, rigoureuses jusqu'à la cruauté, analogue à celle dont sont sorties, pour l'Angleterre, ses nouvelles lois des pauvres.</small>
La loi anglaise proclame et applique chaque jour un principe que nous avons tous été enseignés à proscrire comme inique et comme inadmissible, la recherche de la paternité, avec l'obligation imposée au père déclaré tel par jugement de pourvoir aux besoins de l'être malheureux auquel il a communiqué la vie. Jusqu'à la réforme de 1834, cette maxime recevait une application abusive, et l'on peut dire absurde. D'un côté, lorsqu'une fille déclarait un père putatif, celui-ci se trouvait dans l'impossibilité de se défendre, et la déclaration de la mère valait preuve légale; de l'autre, la pension à laquelle le père était condamné ''ipso facto'', profitait plutôt à la fille qu'à l'enfant. De là ce résultat, que des fautes multipliées assuraient à la femme une existence d'autant plus douce, qu'elle était descendue plus bas dans le vice. Le ''poor-law amendement act'' a corrigé ces abus, tout en maintenant rigoureusement le principe de la recherche de la paternité. Aujourd'hui, celle-ci doit être prouvée devant les ''quarter sessions'', à la diligence des gardiens ou inspecteurs, par le témoignage de la mère, aussi bien que par tout autre moyen, selon un mode de procédure spécialement déterminé (cl. 73-75 ). Lorsque cette preuve est faite, le père demeure, mais non plus par corps, condamné à soutenir son enfant jusqu'à l'âge de sept ans, la mère restant, dans tous les cas, chargée de lui jusqu'à l'âge de seize, et l'enfant devant suivre, dans tous les cas, la condition et le domicile de celle-ci.
 
<small>La loi anglaise proclame et applique chaque jour un principe que nous avons tous été enseignés à proscrire comme inique et comme inadmissible, la recherche de la paternité, avec l'obligation imposée au père déclaré tel par jugement de pourvoir aux besoins de l'être malheureux auquel il a communiqué la vie. Jusqu'à la réforme de 1834, cette maxime recevait une application abusive, et l'on peut dire absurde. D'un côté, lorsqu'une fille déclarait un père putatif, celui-ci se trouvait dans l'impossibilité de se défendre, et la déclaration de la mère valait preuve légale; de l'autre, la pension à laquelle le père était condamné ''ipso facto'', profitait plutôt à la fille qu'à l'enfant. De là ce résultat, que des fautes multipliées assuraient à la femme une existence d'autant plus douce, qu'elle était descendue plus bas dans le vice. Le ''poor-law amendement act'' a corrigé ces abus, tout en maintenant rigoureusement le principe de la recherche de la paternité. Aujourd'hui, celle-ci doit être prouvée devant les ''quarter sessions'', à la diligence des gardiens ou inspecteurs, par le témoignage de la mère, aussi bien que par tout autre moyen, selon un mode de procédure spécialement déterminé (cl. 73-75 ). Lorsque cette preuve est faite, le père demeure, mais non plus par corps, condamné à soutenir son enfant jusqu'à l'âge de sept ans, la mère restant, dans tous les cas, chargée de lui jusqu'à l'âge de seize, et l'enfant devant suivre, dans tous les cas, la condition et le domicile de celle-ci.</small>
Si nous reculions pour notre propre compte devant le danger, pour la morale publique, de constituer l'état de fille-mère au sein de la société, comme il l'est en Angleterre, nous admettrions sans nulle répugnance la recherche de la paternité, dans certaines conditions et sous certaines réserves. On ne voit pas pourquoi l'un des sexes aurait le monopole du libertinage et le privilège de l'impunité; et s'il était un moyen quelconque en dehors des prescriptions religieuses de diminuer le nombre des enfans naturels, ce serait assurément celui dont l'Angleterre n'hésite pas à faire usage.
 
<small>Si nous reculions pour notre propre compte devant le danger, pour la morale publique, de constituer l'état de fille-mère au sein de la société, comme il l'est en Angleterre, nous admettrions sans nulle répugnance la recherche de la paternité, dans certaines conditions et sous certaines réserves. On ne voit pas pourquoi l'un des sexes aurait le monopole du libertinage et le privilège de l'impunité; et s'il était un moyen quelconque en dehors des prescriptions religieuses de diminuer le nombre des enfans naturels, ce serait assurément celui dont l'Angleterre n'hésite pas à faire usage.</small>
(12) Voyez le ''Laity's Directory for the church'', annuellement publié par les évêques catholiques d'Angleterre.
 
<small>(12) Voyez le ''Laity's Directory for the church'', annuellement publié par les évêques catholiques d'Angleterre.</small>
(13) Motion du duc de Newcastle à la chambre des pairs, 30 mars 1836, à l'effet d'obtenir des renseignemens précis sur les progrès alarmans du catholicisme, tant sous le rapport du nombre de néophytes que sous celui des chapelles bâties ou en construction, collèges, monastères, etc.
 
<small>(13) Motion du duc de Newcastle à la chambre des pairs, 30 mars 1836, à l'effet d'obtenir des renseignemens précis sur les progrès alarmans du catholicisme, tant sous le rapport du nombre de néophytes que sous celui des chapelles bâties ou en construction, collèges, monastères, etc.</small>
(14) ''Patience and confidence the strength of the church''. A sermon preached at the 5th of november, before the university of Oxford. By the reverend E.-B. Pusey, D. D. regius prof, of hebrew, Oxford, 1837.
 
<small>(14) ''Patience and confidence the strength of the church''. A sermon preached at the 5th of november, before the university of Oxford. By the reverend E.-B. Pusey, D. D. regius prof, of hebrew, Oxford, 1837.</small>
(15) ''The rate paying clauses''. Ceci s'applique à l'obligation aujourd'hui imposée au censitaire d'acquitter sa taxe avant d'user de son droit, difficulté qui, selon l'opposition, aurait considérablement réduit le corps électoral comparativement à ce qu'il devait être d'après le ''reform-bill''.
 
<small>(15) ''The rate paying clauses''. Ceci s'applique à l'obligation aujourd'hui imposée au censitaire d'acquitter sa taxe avant d'user de son droit, difficulté qui, selon l'opposition, aurait considérablement réduit le corps électoral comparativement à ce qu'il devait être d'après le ''reform-bill''.</small>
(.16) ''The London and Westminster Review'', parties and ministry, Octob. 1837.
 
<small>(16) ''The London and Westminster Review'', parties and ministry, Octob. 1837.</small>