« Les Révoltés de la Bounty » : différence entre les versions

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Pas le moindre souffle, pas une ride à la surface de la mer, pas un nuage au ciel. Les splendides constellations de l'hémisphère austral se dessinent avec une incomparable pureté. Les voiles de la Bounty pendent le long des mâts, le bâtiment est immobile, et la lumière de la lune, pâlissant devant l'aurore qui se lève, éclaire l'espace d'une lueur indefinissable.
 
La Bounty, navire de deux cent quinze tonneaux monté par quarante-six hommes, avait quitté Spithead, le 23 décembre l787, sous le commandement du capitaine Bligh, marin expérimenté mais un peu rude, qui avait accompagné le capitaine Cook dans son dernier voyage d'exploration <sup>[Nous croyons bon de prévenir nos lecteurs que ce récit n'est point une fiction. Tous les détails en sont pris aux annales maritimes de la Grande-Bretagne. La réalité fournit quelquefois des faits si romanesques que l'imagination elle-même ne pourrait rien y ajouter.]</sup>.
 
La Bounty avait pour mission spéciale de transporter aux Antilles l'arbre à pain, qui pousse à profusion dans l'archipel de Taïti. Après une relâche de six mois dans la baie de Matavaï, William Bligh, ayant chargé un millier de ces arbres, avait pris la route des Indes occidentales, après un assez court séjour aux îles des Amis.
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"Pas de bruit surtout, mes amis, dit Fletcher Christian, le second de la Bounty. Bob, armez votre pistolet, mais ne tirez pas sans mon ordre. Vous, Churchill, prenez votre hache et faites sauter la serrure de la cabine du capitaine. Une dernière recommandation il me le faut vivant!" <sup>(En realité il n'y avait personne qui s'appellait Bob ou Robert.)</sup>
 
Suivi d'une dizaine de matelots armés de sabres, de coutelas et de pistolets, Christian se glissa dans l'entrepont; puis, après avoir placé deux sentinelles devant la cabine de Stewart et de Peter Heywood, le maître d'équipage et le midshipman de la Bounty, il s'arrêta devant la porte du capitaine.
 
"Allons, garçons, dit-il, un bon coup d'épaule!"
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-- Attachez-lui les mains derrière le dos, ChurchilI, dit Christian, et hissez-le sur le pont!
 
--Le plus terrible des capitaines n'est pas bien redoutable, quand on sait s'y prendre," fit observer John Smith, le philosophe de la bande. <sup>(En realité, John Smith était dans la chaloupe, pas un mutin.)</sup>
 
Puis le cortège, sans s'inquiéter de réveiller ou non les matelots du dernier quart, encore endormis, remonta l'escalier et reparut sur le pont.
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"Officiers et matelots, dit-il d'une voix ferme, en ma qualité d'officier de la marine royale, commandant la Bounty, je proteste contre le traitement que vous voulez me faire subir. Si vous avez à vous plaindre de la façon dont j'ai exercé mon commandement, vous pouvez me faire juger par une cour martiale. Mais vous n'avez pas réfléchi, sans doute, à la gravité de l'acte que vous allez commettre. Porter la main sur votre capitaine, c'est vous mettre en révolte contre les lois existantes, c'est rendre pour vous tout retour impossible dans votre patrie, c'est vouloir être traités comme des forbans! Tôt ou tard, c'est la mort ignominieuse, la mort des traîtres et des rebelles! Au nom de l'honneur et de l'obéissance que vous m'avez jurés, je vous somme de rentrer dans le devoir!
 
-- Nous savons parfaitement à quoi nous nous exposons, répondit Churchill.
 
-- Assez! Assez! cria l'équipage, prêt à des voies de fait.
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Quelques-uns --et c'était l'avis de Churchill,-- trouvaient que le nombre de ceux qui devaient quitter le navire n'était pas assez considérable. Il fallait se défaire, disait-il, de tous les hommes qui, n'ayant pas trempé directement dans le complot, n'étaient pas sûrs. On ne pouvait compter sur ceux qui se contentaient d'accepter les faits accomplis. Quant à lui, son dos lui faisait encore mal des coups de fouet qu'il avait reçus pour avoir déserté à Taïti. Le meilleur, le plus rapide moyen de le guérir, ce serait de lui livrer d'abord le commandant!... Il saurait bien se venger, et de sa propre main!
 
"Hayward! Hallett! cria Christian, en s'adressant à deux des officiers, sans tenir compte des observations de ChurchiliChurchill, descendez dans la chaloupe.
 
-- Que vous ai-je fait, Christian, pour que vous me traitiez ainsi? dit Hayward. C'est à la mort que vous m'envoyez!
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Déjà les officiers prenaient leurs dispositions pour se jeter sur les révoltés, occupés à dépasser la chaloupe de ses porte-manteaux, lorsque Churchill, à qui cet entretien, si rapide qu'il fût, n'avait pas échappé, les entoura avec quelques hommes bien armés, et les fit embarquer de force.
 
"Millward, Muspratt, BirketBurkett, et vous autres, dit Christian en s'adressant à quelques-uns des matelots qui n'avalent point pris part à la révolte, descendez dans l'entrepont, et choisissez ce que vous avez de plus précieux! Vous accompagnez le capitaine Bligh. Toi, Morrison, surveille-moi ces gaillards-là! Purcell, prenez votre coffre de charpentier, je vous permets de l'emporter. " <sup>(En realité, Millward, Muspratt et Burkett restait sur le navire, et tous les trois étaient reconnus coupables de la révolte.)</sup>
 
Deux mâts avec leurs voiles, quelques clous, une scie, une demi-pièce de toile à voile, quatre petites pièces contenant cent vingt-cinq litres d'eau, cent cinquante livres de biscuit, trente-deux livres de porc salé, six bouteilles de vin, six bouteilles de rhum, la cave à liqueur du capitaine, voilà tout ce que les abandonnés eurent permission d'emporter. On leur jeta, en outre, deux ou trois vieux sabres, mais on leur refusa toute espèce d'armes à feu.
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A son tour, le bosseman, au moment d'embarquer, essaya d'attendrir Christian. Ce fut en vain.
 
" Il y a trop longtemps que je souffre, répondit ce dernier avec amertume. Vous ne savez pas quelles ont été mes tortures! Non! cela ne pouvait durer un jour de plus, et, d'ailleurs, vous n'ignorez pas que, durant tout le voyage, moi, le second de ce navire, j'ai été traité comme un chien! Cependant, en me séparant du capitaine Bligh, que je ne reverrai probablement jamais, je veux bien, par pitié, ne pas lui enlever tout espoir de salut. -- Smith! descendez dans la cabine du capitaine, et reportez-lui ses vêtements, sa commission, son journal et son portefeuille. De plus, qu'on lui remette mes Tables nautiques et mon propre sextant. Il aura ainsi quelque chance de pouvoir sauver ses compagnons et se tirer d'affaire lui-même!"
 
Les ordres de Christian furent exécutés, non sans quelque protestation.
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La première journée se passa sans incident, et la nuit tombait, lorsqu'on découvrit les côtes de Tofoa. Par malheur, le rivage était si rocheux, la plage si accore, qu'on ne pouvait y débarquer de nuit. Il fallut donc attendre le jour.
 
Blîgh, à moins de nécessité absolue, entendait ne pas toucher aux provisions de la chaloupe. Il fallait donc que l'île nourrît ses hommes et lui. Cela semblait devoir être difficile, car, tout d 'abord, lorsqu'ils furent à terre, ils ne rencontrèrent pas trace d'habitants. Quelques-uns, cependant, ne tardèrent pas à se montrer, et, ayant été bien reçus, ils en amenèrent d'autres, qui apportèrent un peu d'eau et quelques noix de coco.
 
L'embarras de Bligh était grand. Que dire à ces naturels qui avaient déjà trafiqué avec la Bounty pendant sa dernière relâche? A tout prix, il importait de leur cacher la vérité, afin de ne pas détruire le prestige dont les étrangers avaient été entourès jusqu'alors dans ces îles.
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Les Anglais, véritablement très inquiets des dispositions hostiles des naturels, redescendirent la grève, au milieu de deux cents indigènes, qui n'attendaient qu'un signal pour se jeter sur eux. Cependant, tous venaient d'entrer heureusement dans l'embarcation, lorsque l'un des matelots, nommé Bancroft <sup>(En realité il s'appellait John Norton)</sup>, eut la funeste idée de revenir sur la plage pour chercher quelque objet qu'il y avait oublié. En une seconde, cet imprudent fut entouré par les naturels et assommé à coups de pierre, sans que ses compagnons, qui ne possédaient pas une arme à feu pussent le secourir. D'ailleurs, eux-mêmes, à cet instant, étaient attaqués, des pierres pleuvaient sur eux.
 
"Allons, garçons, cria Bligh, vite aux avirons, et souquez ferme! "
 
Les naturels entrèrent alors dans la mer et firent pleuvoir sur l'embarcation une nouvelle grêle de cailloux. Plusieurs hommes furent blessés. Mais Hayward, ramassant une des pierres qui étaient tombées dans la chaloupe, visa l'un des assaillants et l'atteignit entre les deux yeux. L'indigène tomba à la renverse en poussant un grand cri auquel répondirent les hourras des Anglais. Leur infortuné camarade était vengé.
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-- Nous le promettons.
 
-- Si vous tenez votre parole, ajouta Bligh, et, au besoin, je saurai vous y forcer, je réponds du salut. "
 
La route fut faite vers l'O.-N.-O. Le vent, qui était assez fort, souffla en tempête dans la soirée du 4 mai. Les lames devinrent si grosses, que l'embarcation disparaissait entre elles, et semblait ne pouvoir se relever. Le danger augmentait à chaque instant. Trempés et glacés, les malheureux n'eurent pour se réconforter, ce jour-là, qu'une tasse à thé de rhum et le quart d'un fruit à pain à moitiè pourri.
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Le lendemain, Bligh trouva dans la chaloupe un verre grossissant, un briquet et du soufre. Il fut donc à même de se procurer du feu pour faire cuire le gibier ou le poisson.
 
Bligh eut alors la pensée de diviser son équipage en trois escouades : l'une devait tout mettre en ordre dans l'embarcation; les deux autres, aller à la recherche des vivres. Mais plusieurs hommes se plaignirent avec amertume, déclarant qu'ils aimaient mieux se passer de dîner que de s'aventurer dans le pays.
 
L'un d'eux, plus violent ou plus énervé que ses camarades, alla même jusqu'à dire au capitaine:
 
" Un homme en vaut un autre, et je ne vois pas pourquoi vous resteriez toujours à vous reposer! Si vous avez faim, allez chercher de quoi manger! Pour ce que vous faites ici, je vous remplacerai bien! "
 
Bligh, comprenant que cet esprit de mutinerie devait être enrayé sur-le-champ, saisit un coutelas, et, en jetant un autre aux pieds du rebelle, il lui cria
 
" Défends-toi, ou je te tue comme un chien! "
 
Cette attitude énergique fit aussitôt rentrer le mutin en lui-même, et le mécontentement général se calma.
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Livrés à eux-mêmes, ces hommes s'établirent sans trop de regrets dans différents districts de l'île, Le maître d'équipage Stewart et le midshipman Peter Heywood, les deux officiers que Christian avait exceptés de la condamnation prononcée contre Bligh, et avait emmenés malgré eux, restèrent à Matavaï auprès du roi Tippao, dont Stewart épousa bientôt la soeur. Morrison et Millward se rendirent auprès du chef Péno, qui leur fit bon accueil. Quant aux autres matelots, ils s'enfoncèrent dans l'intérieur de l'île et ne tardèrent pas à épouser des Taïtiennes.
 
Churchill et un fou furieux nommé Thompson, après avoir commis toute sorte de crimes, en vinrent tous deux aux mains. Churchill fut tué dans cette lutte, et Thompson lapidé par les naturels. Ainsi périrent deux des révoltés qui avaient pris la plus grand\plainegrande part à la rébellion. Les autres surent, au contraire, par leur bonne conduite, se faire chérir des Taïtiens.
 
Cependant, Morrison et Millward voyaient toujours le châtiment suspendu sur leurs têtes et ne pouvaient vivre tranquilles dans cette île où ils auraient été facilement découverts. ils conçurent donc le dessein de construire un shooner, sur lequel ils essayeraient de gagner Batavia, afin de se perdre au milieu du monde civilisé. Avec huit de leurs compagnons, sans autres outils que ceux du charpentier, ils parvinrent, non sans peine, à construire un petit bâtiment qu'ils appelèrent Résolution, et ils amarrèrent dans une baie derrière une des pointes de Taïti, nommée la pointe Vénus. Mais l'impossibilité absolue où ils se trouvaient de se procurer des voiles les empêcha de prendre la mer.
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Cependant, dix-huit mois s'étaient écoulés lorsque, le 23 mars 1791, un vaisseau doubla la pointe Vénus et s'arrêta dans la baie Matavaï. C'était la Pandore, envoyée à la poursuite des révoltés par l'Amirauté anglaise.
 
Heywood et Stewart s'empressèrent de se rendre à bord, déclarèrent leurs noms et qualités, racontèrent qu'ils n'avaient pris aucune part à la révolte; mais on ne les crut pas, et ils furent aussitôt mis aux fers, ainsi que tous leurs compagnons, sans que la moindre enquête eût été faite. Traités avec l'inhumanité la plus révoltante, chargés de chaînes, menacés d'être fusillés s'ils se servaient de la langue taïtienne pour converser entre eux, ils furent enfermés dans une cage de onze pieds de long, placée à l'extrémité du gaillard d'arrière, et qu'un amateur de mythologie décora du nom de " boîte de Pandore".
 
Le 19 mai, la Résolution, qui avait été pourvue de voiles, et la Pandore reprirent la mer. Pendant trois mois, ces deux bâtiments croisèrent à travers l'archipel des Amis, où l'on supposait que Christian et le reste des révoltés avaient pu se réfugier. La Résolution d'un faible tirant d'eau rendit même de grands services pendant cette croisière; mais elle disparut dans les parages de l'île Chatam, et, bien que la Pandore fût restée plusieurs jours en vue, jamais on n'en entendit parler, ni des cinq marins qui la montaient.
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Les naufragés restèrent sur cet îlot pendant quelques jours; puis, tous gagnèrent Timor dans les chaloupes de la Pandore, et la surveillance si rigoureuse dont les mutins étaient l'objet ne fut pas un moment négligée, malgré la gravité des circonstances.
 
Arrivés en Angleterre au mois de juin 1792, les révoltés passèrent devant un conseil de guerre présidé par l'amiral Hood. Les débats durèrent six jours et se terminèrent par l'acquittement de quatre des accusés et la condamnation à mort des six autres, pour crime de désertion et enlèvement du bâtiment confié à leur garde. Quatre <sup>(En realité trois)</sup> des condamnés furent pendus à bord d'un vaisseau de guerre; les deux autres, Stewart <sup>(en realité, Stewart noyait en le naufrage)</sup> et Peter Heywood, dont l'innocence avait enfin été reconnue, furent graciés.
 
Mais qu'était devenue la Bounty? Avait-elle fait naufrage avec les derniers des révoltés? Voilà ce qu'il était impossible de savoir.
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A peine arrivés sur le pont, les deux robustes rameurs furent entourés par les matelots stupéfaits, qui les accablaient de questions auxquelles ils ne savaient que répondre. Conduits devant le commandant, ils furent interrogés réguIièrement.
 
" Qui êtes-vous?
 
- Je m'appelle Fletcher Christian, et mon camarade, Young."
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- J'ai vingt-cinq ans, répondit Christian, et Young dix-huit.
 
- Vos parents ont-ils été jetés sur cette île par quelque naufrage? "
 
Christian fit alors au capitaine Staines Il'émouvante confession qui va suivre et dont voici les principaux faits:
 
En quittant Taîti; où il abandonnait vingt et un de ses camarades, Christian, qui avait à bord de la Bounty le récit de voyage du capitaine Carteret, s'était dirigé directement vers l'île Pitcairn, dont la position lui avait semblé convenir au but qu'il se proposait. Vingt-huit hommes composaient encore Il'équipage de la Bounty. C'étaient Christian, l'aspirant Young et sept matelots, six Taïtiens pris à Taïti dont trois avec leurs femmes et un enfant de dix mois, plus trois hommes et six femmes, indigènes de Roubouai.
 
Le premier soin de Christian et de ses compagnons dès qu' ils eurent atteint l'île Pitcairn, avait été de détruire la Bounty, afin de n'être pas découverts. Sans doute, ils s'étaient enlevé par là toute possibilité de quitter l'île, mais le soin de leur sécurité l'exigeait.
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Dans la bibliothèque de la Bounty, conservée sur l'île, se trouvaient une Bible et plusieurs livres de prières. John Adams, qui les lisait fréquemment, se convertit, éleva dans d'excellents principes la jeune population qui le considérait comme un père, et devint, par la force des choses, le législateur, le grand-prêtre et, pour ainsi dire, le roi de Pitcairn.
 
Cependant, jusqu'en 1814, ses alarmes avaient été continuelles. En 1795, un bâtiment s 'étant approché de Pitcairn, les quatre survivants de la Bounty s'étaient cachés dans des bois inaccessibles et n'avaient osé redescendre dans la baie qu'après le départ du navire. Même acte de prudence, lorsqu'en 1808, un capitaine américain débarqua sur l'île, où il s'empara du chronométre et d'une boussole, qu 'il fit parvenir à l'Amirauté anglaise; mais l'Amirauté ne s'émut pas à la vue de ces reliques de la Bounty. Il est vrai qu'elIe avait en Europe des préoccupations d'une bien autre gravité, à cette époque.
 
Tel fut le récit fait au commandant Staines par les deux naturels, anglais par leurs pères, l'un filfils de Christian, l'autre fils de Young; mais, lorsque Staines demanda à voir John Adams, celui-ci refusa de se rendre à bord, avant de savoir ce qu'il adviendrait de lui,
 
Le commandant, après avoir assuré aux deux jeunes gens que John Adams était couvert par la prescription, puisque vingt-cinq ans s'étaient écoulés depuis la révolte de la Bounty, descendit à terre et il fut reçu à son débarquement par une populatiion composée de quarante-six adultes et d'un grand nombre d'enfants. Tous étaient vigoureux, avec le type anglais nettement accusé; les jeunes filles surtout étaient admirablement belles, et leur modestie leur imprimait un caractère tout à fait séduisant.