« Les Entretiens de Confucius » : différence entre les versions

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VIII.19. Le Maître dit : « Que Iao a été un grand prince ! Quelle suprême grandeur ! Seul le Ciel est grand ; seul Iao l’égalait. Sa majesté était telle que le peuple ne pouvait lui donner de nom. Quelle suprême grandeur dans l’accomplissement de son œuvre ! Quelle splendeur émanait de la culture et des institutions ! »
 
VIII.20. Chouenn n’avait que cinq ministres d’État, et l’empire était bien gouverné. Le roi Ou¹<ref>Fondateur de la dynastie des Tcheou.</ref> disait : « Je n’ai que dix ministres²<ref>Parmi eux il comptait sa femme, l’impératrice I kiang, qui gouvernait la ville impériale.</ref>. »
 
Confucius ajoute : « Les hommes de talent sont rares, n’est-il pas vrai ? L’époque de Iao et de Chouenn a été plus florissante que la nôtre³<ref>Celle de la dynastie des Tcheou.</ref>. Cependant elle ne paraît pas l’emporter par le nombre des hommes de talent [car Chouenn n’a trouvé que cinq ministres capables] ; le roi Ou n’a trouvé que neuf hommes, puisque l’un des dix était une femme. Posséder les deux tiers de l’empire, et employer sa puissance au service de la dynastie des [Chang-]In, ce fut la Vertu [suprême] des Tcheou ; ce mérite a été très grand. »
 
1. Fondateur de la dynastie des Tcheou.
 
2. Parmi eux il comptait sa femme, l’impératrice I kiang, qui gouvernait la ville impériale.
 
3. Celle de la dynastie des Tcheou.
 
VIII.21. Le Maître dit : « Je ne découvre aucune faille chez l’empereur Iu. Sa nourriture et sa boisson étaient fort simples, mais ses offrandes aux esprits manifestaient la plus parfaite piété filiale. Ses vêtements ordinaires étaient grossiers, mais sa robe et son bonnet de cérémonie étaient magnifiques. Son habitation et ses chambres étaient humbles, mais il donnait tous ses soins aux canaux d’irrigation. Je ne trouve aucune faille chez l’empereur Iu. »
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Celui qui cherche sa propre utilité blesse la justice. La question du destin est très subtile. La voie de la vertu d’humanité est immense. Confucius parlait rarement de ces trois choses. Il parlait peu du profit, de peur de porter les hommes à ne désirer que des choses basses, à ne chercher que leurs propres intérêts. Il parlait peu du destin et de la vertu d’humanité, de peur d’exciter les hommes à vouloir faire des choses trop au-dessus de leurs forces. Il parlait peu de profit, de peur que ses disciples ne fussent trop portés à chercher leur propre intérêt. Il parlait peu du destin et de la vertu d’humanité, parce que ses disciples n’auraient pas facilement compris ces hautes questions¹.
 
IX.2. Un homme du bourg Ta hiang avait dit : « Confucius est certainement un grand homme. Il a beaucoup de science ; mais il n’a pas ce qu’il faut pour se faire un nom¹<ref>Parce qu’il n’exerce aucun des six arts libéraux.</ref>. » Confucius, en ayant été informé, dit : « Quel art exercerai-je ? Exercerai-je l’art de conduire un char ? Exercerai-je l’art du tir à l’arc ? Je me ferai conducteur de char. »
 
Un conducteur de char est le serviteur d’autrui. Son métier est encore plus vil que celui d’archer. Le maître, entendant faire son éloge, répondit en s’abaissant lui-même. Cet homme saint n’avait pas réellement l’intention de se faire conducteur de char.
 
1. Parce qu’il n’exerce aucun des six arts libéraux.
 
IX.3. Le Maître dit : « Le bonnet de chanvre est conforme aux rites anciens. À présent on porte le bonnet de soie, qui coûte moins cher. Je me conforme à l’usage général. Anciennement, un officier saluait son prince au bas des degrés qui conduisaient à la salle. À présent, on le salue au haut des degrés ; c’est de l’orgueil. Contrairement à tout le monde, je m’en tiens à l’ancien usage. »
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IX.4. Le Maître désapprouvait quatre choses : l’opinion personnelle, l’affirmation catégorique, l’opiniâtreté et l’égoïsme.
 
IX.5. Le Maître se trouvant en péril dans le bourg de K’ouang, dit : « Le roi Wenn étant mort, sa culture¹<ref>La connaissance des rites, des devoirs, de la musique et des lois.</ref> n’est-elle pas ici, en moi ? Si le Ciel avait voulu qu’elle disparût de la terre, il ne me l’aurait pas confiée après la mort du roi Wenn. Le Ciel ne veut pas encore la laisser perdre. Que peuvent contre moi les habitants de K’ouang ? »
 
Iang Hou avait exercé des cruautés dans le bourg de K’ouang. Confucius extérieurement ressemblait à Iang Hou. Les habitants le cernèrent pour le prendre.
 
IX.6. Le Premier ministre dit à Tzeu koung : « Votre Maître est-il un saint ? Comment possède-t-il tant de talents ? » Tzeu koung répondit : « Certainement le Ciel l’a destiné à la sainteté et, de plus, l’a doté de nombreuses capacités. » Le Maître en ayant été informé, dit : « Le Premier ministre me connaît-il ? Quand j’étais jeune, j’étais d’une condition humble, j’ai appris plusieurs choses de peu d’importance. L’homme honorable en apprend-il beaucoup ? Pas beaucoup. » Lao¹<ref>Disciple de Confucius.</ref> dit : « Confucius disait : “J’ai cultivé les arts, faute d’occuper une charge publique.” »
1. La connaissance des rites, des devoirs, de la musique et des lois.
 
IX.6. Le Premier ministre dit à Tzeu koung : « Votre Maître est-il un saint ? Comment possède-t-il tant de talents ? » Tzeu koung répondit : « Certainement le Ciel l’a destiné à la sainteté et, de plus, l’a doté de nombreuses capacités. » Le Maître en ayant été informé, dit : « Le Premier ministre me connaît-il ? Quand j’étais jeune, j’étais d’une condition humble, j’ai appris plusieurs choses de peu d’importance. L’homme honorable en apprend-il beaucoup ? Pas beaucoup. » Lao¹ dit : « Confucius disait : “J’ai cultivé les arts, faute d’occuper une charge publique.” »
 
1. Disciple de Confucius.
 
IX.7. Le Maître dit : « Est-ce que j’ai beaucoup de science ? Je n’ai pas de science. Mais quand un homme de la plus humble condition m’interroge, je discute la question sans préjugés, d’un bout à l’autre, sans rien omettre. »
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IX.8. Le Maître dit : « Je ne vois ni phénix arriver, ni dessin sortir du fleuve. C’en est fait de moi. »
 
Le phénix est un oiseau qui annonce les choses futures. Au temps de Chouenn, il a été apporté et offert en présent à ce prince. Au temps du roi Wenn, il a chanté sur le mont K’i. Le dessin du fleuve est un dessin qui est sorti du fleuve Jaune sur le dos d’un cheval-dragon au temps de Fou hi¹<ref>Fou hi fut le premier empereur mythique de la Chine.</ref>. Le phénix et le dessin du fleuve ont annoncé les règnes d’empereurs saints. Confucius dit : « Il ne paraît aucun présage annonçant le règne d’un empereur saint ; un tel empereur ne viendra donc pas. Quel empereur se servira de moi pour enseigner le peuple ? C’en est fait de ma Voie ; elle ne sera pas suivie. »
 
IX.9. Lorsque le Maître voyait un homme en deuil, ou en costume de cérémonie, ou un aveugle, fût-ce un homme moins âgé que lui, aussitôt¹<ref>Par commisération ou par honneur.</ref> il se levait, ou pressait le pas [en les croisant].
1. Fou hi fut le premier empereur mythique de la Chine.
 
IX.9. Lorsque le Maître voyait un homme en deuil, ou en costume de cérémonie, ou un aveugle, fût-ce un homme moins âgé que lui, aussitôt¹ il se levait, ou pressait le pas [en les croisant].
 
1. Par commisération ou par honneur.
 
IX.10. Ien Iuen disait avec un soupir d’admiration : « Plus je considère la Voie du Maître, plus je la trouve élevée ; plus je la scrute, plus il me semble impossible de la comprendre entièrement ; je crois la voir devant moi, et soudain je m’aperçois qu’elle est derrière moi. Heureusement le Maître me guide pas à pas. Il m’a élargi l’esprit par la culture, et m’a discipliné par les rites. Quand même je voudrais m’arrêter, je ne le pourrais. Mais, après que j’ai épuisé toutes mes forces, il reste toujours quelque chose qui semble se dresser devant moi, qu’il m’est impossible de gravir, malgré tout le désir que j’en ai. »
 
IX.11. Le Maître étant gravement malade, Tzeu lou engagea les disciples à lui servir d’intendants¹<ref>Comme si leur maître exerçait encore une charge importante, et pour lui préparer de pompeuses funérailles, comme à un haut dignitaire.</ref>. Le mal ayant un peu diminué, Confucius dit : « Il y a longtemps, Iou, que tu uses de faux-semblants. Je n’ai pas d’intendants, et cependant je suis comme si j’en avais. Puis-je tromper quelqu’un par cette ruse ? Espéré-je tromper le Ciel ? D’ailleurs, ne m’est-il pas préférable de mourir entre les mains de mes disciples qu’entre les mains d’intendants ? Et quand même je n’aurais pas un pompeux enterrement, je peux être sûr de ne pas mourir au bord d’un chemin ! »
 
1. Comme si leur maître exerçait encore une charge importante, et pour lui préparer de pompeuses funérailles, comme à un haut dignitaire.
 
IX.12. Tzeu koung dit à Confucius : « S’il y avait ici une belle pierre précieuse, la garderiez-vous cachée dans un coffret, ou bien chercheriez-vous un acheteur qui en donnât un prix élevé ? » Le Maître répondit : « Je la vendrais, certainement je la vendrais ; mais j’attendrais qu’on m’en offrît un prix convenable. »
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Tzeu koung adressa à Confucius cette double question, parce qu’il voyait un homme doué de tant de talents n’exercer aucune charge. Confucius répondit qu’il fallait vendre la Pierre précieuse, mais qu’il ne convenait pas d’aller chercher les acheteurs. L’homme honorable désire toujours exercer une charge ; mais il veut que les convenances soient observées. Il attend une invitation régulière, comme la pierre précieuse attend les offres d’un acheteur.
 
IX.13. Le Maître aurait voulu aller vivre au milieu des neuf tribus barbares de l’Est¹<ref>Le long des côtes de la mer Jaune.</ref>. Quelqu’un lui dit : « Ils sont grossiers ; convient-il de vivre parmi eux ? » Il répondit : « Si un homme honorable demeurait au milieu d’eux, le resteraient-ils encore ? »
 
Confucius, voyant que ses enseignements étaient infructueux, aurait désiré quitter l’empire chinois et se retirer dans une contrée étrangère. Il lui échappait, malgré lui, des gémissements par lesquels il manifestait comme le désir de vivre au milieu des neuf tribus barbares de l’Est. Il disait de même qu’il aurait désiré se confier à la mer sur un radeau (et se retirer dans une île déserte). Il n’avait pas réellement le dessein d’aller habiter au milieu des barbares dans l’espoir de les civiliser.
 
IX.14. Le Maître dit : « Depuis que je suis revenu de la principauté de Wei dans celle de Lou, la musique a été corrigée, les Odes de Cour et les Odes aux Ancêtres¹<ref>Pour les Odes de cour, voir Livre des Odes, les 2’ et 3’ sections ; pour les Odes aux Ancêtres, voir ibid., 4’ section.</ref> ont été remises en ordre. »
1. Le long des côtes de la mer Jaune.
 
IX.14. Le Maître dit : « Depuis que je suis revenu de la principauté de Wei dans celle de Lou, la musique a été corrigée, les Odes de Cour et les Odes aux Ancêtres¹ ont été remises en ordre. »
 
1. Pour les Odes de cour, voir Livre des Odes, les 2’ et 3’ sections ; pour les Odes aux Ancêtres, voir ibid., 4’ section.
 
IX.15. Le Maître dit : « Hors de la maison, je remplis mes devoirs envers le prince et ses ministres ; à la maison, je le fais envers mes parents et mes frères aînés ; j’observe le mieux possible toutes les prescriptions du deuil ; j’évite l’ivresse. Où est la difficulté pour moi ? »
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L’homme honorable imite ce mouvement continuel de l’eau et de toute la nature. Il ne cesse de s’efforcer d’atteindre sa perfection.
 
IX.17. Le Maître dit : « Je n’ai pas encore rencontré un homme qui aimât la Vertu autant que l’éclat extérieur¹<ref>D’aucuns traduisent « l’éclat extérieur » par « les femmes » (cf A. Lévy) , ou bien « l’instinct charnel » (cf A. Cheng). Le terme chinois admet ces nuances diverses.</ref>. »
 
Les Mémoires historiques racontent que, Confucius se trouvant dans la principauté de Wei, le prince Ling, porté sur une même voiture avec sa femme, fit monter Confucius sur une seconde voiture, et, pour frapper les regards, lui fit traverser la place publique. Le maître trouva ce procédé de très mauvais goût et dit à cette occasion les paroles qui viennent d’être citées.
 
1. D’aucuns traduisent « l’éclat extérieur » par « les femmes » (cf A. Lévy) , ou bien « l’instinct charnel » (cf A. Cheng). Le terme chinois admet ces nuances diverses.
 
IX.18. Le Maître dit : « Si, après avoir entrepris d’élever un monticule, j’abandonne mon travail, quand il ne manquerait qu’un panier de terre, il sera vrai de dire que j’ai abandonné mon entreprise. Si, après avoir commencé à faire un remblai, je continue mon travail, quand même je ne mettrais qu’un panier de terre, mon entreprise avancera. »
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X.2. Dans le palais du prince, il parlait aux inférieurs avec fermeté et sans détours, aux supérieurs avec affabilité et franchise. En présence du prince, il montrait une crainte presque respectueuse, une noble gravité.
 
X.3. Quand il était chargé par le prince de Lou de recevoir les hôtes, l’air de son visage semblait changé et sa démarche accélérée. Pour saluer les hôtes à leur arrivée, il joignait les mains, tournait seulement les mains jointes à droite et à gauche¹<ref>Vers les hôtes qui étaient à ses côtés.</ref>, sa tunique restait bien ajustée par-devant et par-derrière. En introduisant les hôtes il marchait d’un pas rapide ; tenant les bras un peu étendus, comme les ailes d’un oiseau. Après le départ d’un hôte, il ne manquait pas d’avertir le prince²<ref>Qui attendait à la porte, où il avait lui-même reconduit l’hôte.</ref>. Il lui disait : « L’hôte ne tourne plus la tête en arrière³<ref>Le prince peut rentrer dans ses appartements.</ref>. »
 
X.4. En entrant à la porte du palais, il se courbait comme si la porte avait été trop basse pour le laisser passer. Il ne se tenait pas au milieu de l’entrée ; en marchant, il évitait de mettre le pied sur le seuil. En passant auprès du siège du prince¹<ref>Entre la porte et la cloison intérieure, bien que ce siège fût inoccupé, Confucius éprouvait un sentiment de respect si profond que...</ref>, l’air de son visage paraissait changé et sa démarche accélérée ; les paroles semblaient lui manquer. Il montait à la salle d’audience, tenant sa tunique relevée, ayant le corps incliné, et retenant son haleine comme s’il ne pouvait plus respirer. En sortant, dès qu’il avait descendu le premier degré, son visage reprenait son air accoutumé ; Il paraissait apaisé et joyeux. Arrivé au bas des degrés, il hâtait le pas, comme un oiseau qui étend les ailes. En retournant à sa place, il paraissait éprouver une crainte respectueuse.
1. Vers les hôtes qui étaient à ses côtés.
 
X.5. Il tenait la tablette de jade de son prince¹<ref>Lorsque Confucius se présentait comme envoyé dans une cour étrangère.</ref>, le corps incliné, comme s’il n’avait pas la force de la soutenir ; il la levait comme pour saluer ; il l’abaissait comme pour en faire offrande. Il avait l’air d’un homme qui tremble de peur. Il levait à peine les pieds en marchant, comme s’il avait cherché à suivre les traces de quelqu’un. En offrant au prince étranger les présents rituels, il avait un air serein. En lui offrant ses propres présents dans une visite particulière, il se montrait encore plus affable.
2. Qui attendait à la porte, où il avait lui-même reconduit l’hôte.
 
X.6. Cet homme honorable ne portait pas de collet à bordure de couleur violette¹<ref>Parce que c’était le collet des jours d’abstinence.</ref>, ni de collet à bordure brune²<ref>Parce que c’était le collet porté la deuxième et la troisième année du deuil de trois ans.</ref>. Il ne prenait pas pour ses vêtements ordinaires la couleur incarnat, ni la couleur pourpre³<ref>Parce qu’elles ne sont pas rangées au nombre des cinq couleurs simples ou élémentaires, et qu’elles se rapprochent des couleurs des vêtements des femmes.</ref>. Pendant les chaleurs de l’été, sous une tunique de chanvre d’un tissu peu serré, il portait une autre tunique¹¹<ref>Pour cacher parfaitement son corps.</ref>. En hiver, il portait une tunique noire sur une tunique doublée de peau d’agneau noir, ou une tunique blanche sur une tunique doublée de peau de cerf blanc, ou une tunique jaune sur une tunique doublée de peau de renard jaune. La tunique doublée de fourrure qu’il portait ordinairement était longue ; mais la manche droite était plus courte que la gauche¹²<ref>Afin que la main droite fût plus libre pour le travail.</ref>. Les vêtements doublés d’épaisse fourrure de renard ou de martre lui servaient à la maison. Quand il n’était pas en deuil, il portait toujours divers objets suspendus à la ceinture. Quant à sa jupe, celle qui lui servait à la cour ou dans les temples avait des plis à la ceinture ; pour les autres, l’étoffe était deux fois moins large à la ceinture qu’à la partie inférieure. Il ne mettait pas sa tunique doublée de peau d’agneau ni son bonnet noir pour aller pleurer les morts¹³<ref>Parce que c’était le costume qu’on revêtait pour faire des offrandes.</ref>. À la nouvelle lune, il ne manquait pas de se présenter à la cour en habits de cour.
3. Le prince peut rentrer dans ses appartements.
 
X.7. Lorsqu’il gardait l’abstinence¹<ref>Pour se purifier avant de faire une offrande.</ref>, il revêtait une tunique de toile qui était réservée pour les jours de purification. La nuit, il prenait son repos enveloppé dans un vêtement qui avait une fois et demie la longueur de son corps. Il changeait de nourriture et d’appartement.
X.4. En entrant à la porte du palais, il se courbait comme si la porte avait été trop basse pour le laisser passer. Il ne se tenait pas au milieu de l’entrée ; en marchant, il évitait de mettre le pied sur le seuil. En passant auprès du siège du prince¹, l’air de son visage paraissait changé et sa démarche accélérée ; les paroles semblaient lui manquer. Il montait à la salle d’audience, tenant sa tunique relevée, ayant le corps incliné, et retenant son haleine comme s’il ne pouvait plus respirer. En sortant, dès qu’il avait descendu le premier degré, son visage reprenait son air accoutumé ; Il paraissait apaisé et joyeux. Arrivé au bas des degrés, il hâtait le pas, comme un oiseau qui étend les ailes. En retournant à sa place, il paraissait éprouver une crainte respectueuse.
 
1. Entre la porte et la cloison intérieure, bien que ce siège fût inoccupé, Confucius éprouvait un sentiment de respect si profond que...
 
X.5. Il tenait la tablette de jade de son prince¹, le corps incliné, comme s’il n’avait pas la force de la soutenir ; il la levait comme pour saluer ; il l’abaissait comme pour en faire offrande. Il avait l’air d’un homme qui tremble de peur. Il levait à peine les pieds en marchant, comme s’il avait cherché à suivre les traces de quelqu’un. En offrant au prince étranger les présents rituels, il avait un air serein. En lui offrant ses propres présents dans une visite particulière, il se montrait encore plus affable.
 
1. Lorsque Confucius se présentait comme envoyé dans une cour étrangère.
 
X.6. Cet homme honorable ne portait pas de collet à bordure de couleur violette¹, ni de collet à bordure brune². Il ne prenait pas pour ses vêtements ordinaires la couleur incarnat, ni la couleur pourpre³. Pendant les chaleurs de l’été, sous une tunique de chanvre d’un tissu peu serré, il portait une autre tunique¹¹. En hiver, il portait une tunique noire sur une tunique doublée de peau d’agneau noir, ou une tunique blanche sur une tunique doublée de peau de cerf blanc, ou une tunique jaune sur une tunique doublée de peau de renard jaune. La tunique doublée de fourrure qu’il portait ordinairement était longue ; mais la manche droite était plus courte que la gauche¹². Les vêtements doublés d’épaisse fourrure de renard ou de martre lui servaient à la maison. Quand il n’était pas en deuil, il portait toujours divers objets suspendus à la ceinture. Quant à sa jupe, celle qui lui servait à la cour ou dans les temples avait des plis à la ceinture ; pour les autres, l’étoffe était deux fois moins large à la ceinture qu’à la partie inférieure. Il ne mettait pas sa tunique doublée de peau d’agneau ni son bonnet noir pour aller pleurer les morts¹³. À la nouvelle lune, il ne manquait pas de se présenter à la cour en habits de cour.
 
1. Parce que c’était le collet des jours d’abstinence.
 
2. Parce que c’était le collet porté la deuxième et la troisième année du deuil de trois ans.
 
3. Parce qu’elles ne sont pas rangées au nombre des cinq couleurs simples ou élémentaires, et qu’elles se rapprochent des couleurs des vêtements des femmes.
 
11. Pour cacher parfaitement son corps.
 
12. Afin que la main droite fût plus libre pour le travail.
 
13. Parce que c’était le costume qu’on revêtait pour faire des offrandes.
 
X.7. Lorsqu’il gardait l’abstinence¹, il revêtait une tunique de toile qui était réservée pour les jours de purification. La nuit, il prenait son repos enveloppé dans un vêtement qui avait une fois et demie la longueur de son corps. Il changeait de nourriture et d’appartement.
 
Lorsque Confucius se préparait à faire une offrande, il gardait l’abstinence prescrite. Après avoir pris un bain, il revêtait (sur ses vêtements ordinaires) la tunique des jours de purification, afin de conserver son corps pur et net de toute souillure. Cette tunique était de toile. Il avait soin de purifier parfaitement, non seulement son cœur et ses intentions, mais aussi son corps. Au temps de l’abstinence, comme il n’est permis de prendre son repos ni déshabillé, ni revêtu de la tunique des jours de purification, il avait un vêtement spécial qu’il mettait la nuit sur ses vêtements ordinaires. Ce vêtement avait une fois et demie la longueur de son corps, afin qu’il servît à couvrir les pieds. Au temps de l’abstinence, il changeait l’ordinaire de sa table. Il ne buvait pas de boisson fermentée, ne mangeait pas de légumes à odeur forte, de crainte que l’odeur n’obscurcît la clarté de son intelligence.
 
1. Pour se purifier avant de faire une offrande.
 
X.8. Confucius aimait que sa bouillie fût faite d’un riz très pur, et son hachis composé de viande hachée très fin. Il ne mangeait pas la bouillie qui était moisie et gâtée, ni le poisson ni la viande avariés. Il ne mangeait pas un mets qui avait perdu sa couleur ou son odeur ordinaire. Il ne mangeait pas un mets qui n’était pas cuit convenablement, ni un fruit qui n’était pas assez mûr. Il ne mangeait pas ce qui n’avait pas été coupé d’une manière régulière, ni ce qui n’avait pas été assaisonné avec la sauce convenable.
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Le hachis se fait avec de la viande de bœuf ou de mouton, ou de la chair de poisson, que l’on hache très fin. Le riz bien pur nourrit l’homme ; le hachis grossièrement préparé lui nuit. Pou Ien, ces mots signifient que Confucius trouvait ces aliments très bons, mais non qu’il voulût absolument les avoir tels. Il ne mangeait rien de ce qui pouvait nuire à la santé. Il pensait que la viande devait être coupée d’une manière régulière. Quand elle ne l’était pas, il ne la mangeait pas ; il haïssait le manque de régularité.
 
Lors même que les viandes abondaient, il ne prenait pas plus de viande que de nourriture végétale. La quantité de boisson fermentée dont il usait n’était pas déterminée ; mais elle n’allait jamais jusqu’à l’enivrer. Il ne voulait pas de liqueur fermentée ni de viande séchée qui eussent été achetées¹<ref>De peur qu’elles ne fussent pas propres.</ref>. Il avait toujours du gingembre sur sa table. Il ne mangeait pas avec excès.
 
Les grains doivent faire la partie principale de la nourriture. Pour cette raison, Confucius ne mangeait pas plus de viande que d’autres aliments. Les liqueurs fermentées servent à exciter la joie dans les réunions. Confucius ne se prescrivait pas de règle fixe, seulement il évitait l’ivresse, et n’allait pas jusqu’à avoir la raison troublée. Le gingembre éclaircit l’intelligence, et dissipe toutes les impuretés. Confucius en avait toujours sur sa table.
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Même quand il n’avait sur sa table qu’une nourriture grossière et du bouillon aux herbes, il ne manquait pas de faire une offrande aux ancêtres, et il l’offrait toujours avec respect.
 
1. De peur qu’elles ne fussent pas propres.
 
X.9. Il ne s’asseyait pas sur une natte posée de travers.
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1. Par respect pour leur âge.
 
X.11. Quand il envoyait saluer un ami dans une principauté étrangère, il s’inclinait deux fois¹<ref>Comme s’il avait salué son ami.</ref>, puis il conduisait l’envoyé jusqu’à la porte. Ki K’ang tzeu²<ref>Grand préfet de la principauté de Lou.</ref> lui ayant envoyé un remède en présent, le Maître s’inclina, reçut le présent, et dit : « Je ne connais pas ce remède³<ref>Ni ses vertus ni son emploi.</ref> ; je n’oserai pas le prendre. »
 
1. Comme s’il avait salué son ami.
 
2. Grand préfet de la principauté de Lou.
 
3. Ni ses vertus ni son emploi.
 
X.12. Son écurie ayant été incendiée, Confucius, à son retour du palais, dit : « Personne n’a-t-il été atteint par le feu ? » Il ne s’informa pas des chevaux.
 
X.13. Quand le prince lui envoyait un mets tout préparé, il le goûtait sur une natte convenablement disposée¹<ref>Sans l’offrir aux défunts.</ref>. Quand le prince lui envoyait de la viande crue, il la faisait cuire, et l’offrait aux défunts. Quand le prince lui donnait un animal vivant, il le nourrissait. Lorsqu’il mangeait au palais à côté du prince, au moment où celui-ci offrait des mets aux défunts, Confucius goûtait les mets²<ref>Par un sentiment de modestie, comme s’il n’avait pas été le convive du prince, mais seulement un chef de cuisine.</ref>. Quand il était malade et que le prince annonçait sa visite, il plaçait la tête vers l’orient, il mettait sur lui ses habits de cour et étendait la ceinture officielle par-dessus. Lorsque le prince l’appelait au palais, il s’y rendait à pied, sans attendre que son char fût attelé.
 
1. Sans l’offrir aux défunts.
 
2. Par un sentiment de modestie, comme s’il n’avait pas été le convive du prince, mais seulement un chef de cuisine.
 
X.14. À la mort d’un ami, s’il n’y avait aucun parent pour prendre soin des funérailles, il disait : « Je me charge des obsèques. » Quand il recevait des présents de ses amis, fût-ce des chars avec des chevaux, il ne se prosternait pas, à moins que ce ne fût de la viande offerte aux défunts.
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X.16. Lorsqu’il montait en char, il tenait le corps droit, et prenait de la main le cordon [qui aide à monter]. En char, il ne regardait pas en arrière, ne parlait pas avec précipitation, ne montrait rien du doigt.
 
X.17. À sa vue, l’oiseau s’envole, tournoie, puis se repose. Confucius dit : « Que cette faisane, sur le pont, dans la montagne, sait s’envoler et se reposer à point nommé ! » Tzeu lou s’étant tourné vers elle pour la prendre, elle poussa trois cris, et s’envola¹<ref>Les interprètes expliquent diversement ce passage. Quelques-uns disent : « Tzeu lou prit, fit cuire et servit cette faisane. Confucius respira trois fois l’odeur et se leva ; il n’en mangea pas. »</ref>.
 
Si un oiseau remarque si bien tous les indices, l’homme devrait-il aller et venir sans examen ni délibération ?
 
1. Les interprètes expliquent diversement ce passage. Quelques-uns disent : « Tzeu lou prit, fit cuire et servit cette faisane. Confucius respira trois fois l’odeur et se leva ; il n’en mangea pas. »
 
== Chapitre XI ==
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XI.4. Le Maître dit : « Que Min Tzeu k’ien était remarquable par sa piété filiale ! Les étrangers n’en parlent pas autrement que son père, sa mère et ses frères. »
 
XI.5. Nan loung répétait souvent ces vers de l’ode La Tablette de jade blanc : « Le défaut d’une tablette de jade blanc peut toujours être effacé, mais une parole malheureuse ne peut être rectifiée¹<ref>Cf Livre des Odes, n°256.</ref>. » Confucius lui donna en mariage la fille de son frère.
 
1. Cf Livre des Odes, n°256.
 
XI.6. Ki K’ang tzeu demanda à Confucius lequel de ses disciples s’appliquait de tout son cœur à l’étude. Le Maître répondit : « Ien Houei s’y appliquait de tout son pouvoir. Malheureusement il a peu vécu. À présent personne ne l’égale. »
 
XI.7. À la mort de Ien Iuen, Ien Lou¹<ref>Son père, qui était pauvre.</ref> demanda le char de Confucius, pour en faire un cercueil extérieur. Le Maître répondit : « Aux yeux d’un père, un fils est toujours un fils, qu’il ait du talent ou non. Quand mon fils Li est mort, il a eu un cercueil, mais pas de cercueil extérieur [pour contenir et protéger le premier]. Je ne suis pas allé à pied, pour lui en procurer un. Comme je viens immédiatement après les grands préfets, il ne convient pas que j’aille à pied. »
 
Li, nommé aussi Pe iu, était le fils de Confucius. Il mourut avant son père. Confucius dit que Li, bien qu’inférieur à Ien Iuen en talents, était cependant son fils, comme Ien Iuen était le fils de Ien Lou. À cette époque, Confucius n’exerçait plus aucune charge ; mais il avait encore rang parmi les grands préfets. Par modestie, il dit qu’il vient après eux.
 
1. Son père, qui était pauvre.
 
XI.8. Ien Iuen étant mort, le Maître dit : « Hélas ! le Ciel m’a ôté la vie ! le Ciel m’a anéanti ! »
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XI.9. Le Maître pleura amèrement la mort de Ien Iuen. Ses disciples lui dirent : « Maître, votre douleur est excessive. » Il répondit : « Ma douleur est-elle excessive ? S’il y a lieu d’éprouver jamais une grande affliction, n’est-ce pas après la perte d’un tel homme ? »
 
XI.10. À la mort de Ien Iuen, les disciples de Confucius voulurent faire de grandes funérailles. Le Maître dit : « Cela ne convient pas. » Les disciples l’enterrèrent néanmoins en grande pompe. Le Maître dit : « Houei¹<ref>Ien Iuen.</ref> me considérait comme son père ; moi je n’ai pu le traiter comme mon fils [c’est-à-dire l’enterrer pauvrement comme mon fils Li]. Ce n’est pas moi qui en suis la cause, mais vous, mes disciples. »
 
1. Ien Iuen.
 
XI.11. Tzeu lou interrogea Confucius sur la manière d’honorer les esprits. Le Maître répondit : « Celui qui ne sait pas remplir ses devoirs envers les hommes, comment saura-t-il honorer les esprits ? » Tzeu lou reprit : « Permettez-moi de vous interroger sur la mort. » Le Maître répondit : « Celui qui ne sait pas ce qu’est la vie, comment saura-t-il ce qu’est la mort ? »
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Maître Tch’eng dit : « Celui qui sait ce qu’est la vie, sait ce qu’est la mort. Celui qui remplit parfaitement ses devoirs envers autrui, remplit parfaitement ses devoirs envers les esprits. »
 
XI.12. Un jour Min tzeu se tenait auprès de Confucius avec un air ferme et digne, Tzeu lou, avec l’air d’un homme brave et audacieux, Jen Iou et Tzeu koung, avec un air affable. Le Maître était content. « Un homme comme Iou dit-il, ne peut mourir de mort naturelle¹<ref>Tzeu lou périt en combattant sous les murs de Ts’i tch’eng. On y voit encore sa tombe.</ref>. »
 
1. Tzeu lou périt en combattant sous les murs de Ts’i tch’eng. On y voit encore sa tombe.
 
XI.13. Les ministres de la principauté de Lou voulaient reconstruire à neuf le magasin appelé Tch’ang fou. Min Tzeu k’ien dit : « Si l’on réparait l’ancien bâtiment, ne serait-ce pas bien ? Est-il nécessaire d’élever une nouvelle construction ? » Le Maître dit : « Cet homme ne parle pas à la légère ; quand il parle, il parle juste. »
 
XI.14. Le Maître dit : « Pourquoi la cithare de Iou¹<ref>Tzeu lou.</ref> est-elle chez moi ? » Les disciples de Confucius, ayant entendu ces paroles, conçurent du mépris pour Tzeu lou. Le Maître leur dit : « Iou est déjà monté à la salle ; mais il n’a pas encore pénétré dans la chambre. »
 
Tzeu lou était d’un caractère raide et impétueux. Les sons de sa cithare imitaient les cris que poussent les habitants des contrées septentrionales au milieu des combats et des massacres. Le Maître l’en reprit, en disant : « Dans mon école, le milieu juste et l’harmonie forment la base de l’enseignement. La cithare de Iou manque tout à fait d’harmonie. Pourquoi se fait-elle entendre chez moi ? » Les disciples de Confucius, ayant entendu ces paroles, ne témoignèrent plus aucune estime à Tzeu lou. Le Maître, pour les tirer d’erreur, leur dit : « Tzeu lou, dans l’étude, a déjà atteint une région pure, spacieuse, élevée, lumineuse ; seulement, il n’a pas encore pénétré profondément dans les endroits les plus retirés et les plus secrets. Parce qu’il lui manque encore une chose, on ne doit pas le mépriser. »
 
1. Tzeu lou.
 
XI.15. Tzeu koung demanda lequel des deux était le plus sage, de Cheu ou de Chang. Le Maître répondit : « Cheu va au-delà des limites ; Chang reste en deçà. » Tzeu koung reprit : « D’après cela, Cheu l’emporte-t-il sur Chang ? » Le Maître répondit : « Dépasser les limites n’est pas un moindre défaut que de rester en deçà. »
 
XI.16. Ki était devenu plus riche que ne l’avait été Tcheou koung. Cependant, K’iou¹<ref>Jen Iou.</ref> levait pour lui des taxes, et augmentait encore son opulence. Le Maître dit : « Jen Iou n’est plus mon disciple. Mes amis, battez le tambour²<ref>Dénoncez hautement sa conduite.</ref> et attaquez-le, vous ferez bien. »
 
1. Jen Iou.
 
2. Dénoncez hautement sa conduite.
 
XI.17. Confucius dit : « Tch’ai est stupide, Chenn peu perspicace, Cheu plus soucieux de paraître ; Iou est brutal¹. »
 
XI.18. Le Maître dit : « Houei avait presque atteint la plus haute perfection. Il était ordinairement dans l’indigence¹<ref>Sans en éprouver aucune peine.</ref>. Seu n’accepte pas son sort ; il amasse des richesses ; mais il est judicieux. »
 
1. Sans en éprouver aucune peine.
 
XI.19. Tzeu tchang interrogea Confucius sur la Voie de l’homme excellent. Le Maître répondit : « Il ne marche pas sur les traces des Anciens ; il n’entrera pas dans la chambre intérieure. »
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XI.20. Le Maître dit : « Il est vrai qu’il parle avec sérieux. Mais est-il vraiment un homme honorable, ou n’en a-t-il que l’apparence ? »
 
XI.21. Tzeu lou dit à Confucius : « Dois-je mettre en pratique immédiatement ce que je viens d’apprendre ? » Le Maître répondit : « Tu as encore ton père et des frères plus âgés que toi¹<ref>Tu dois les consulter avant de rien faire.</ref>. Conviendrait-il de mettre aussitôt à exécution tout ce que tu apprends d’utile ? » Jen Iou demanda aussi s’il devait mettre en pratique sans retard tout ce qu’il apprenait. Le Maître répondit : « Fais-le tout de suite. »
 
Koung si Houa dit : « Iou a demandé s’il devait mettre aussitôt à exécution tout ce qu’il apprenait d’utile à faire. Vous lui avez répondu qu’il avait encore son père et des frères plus âgés que lui. K’iou a adressé la même question dans les mêmes termes. Vous avez répondu qu’il devait mettre en pratique sur-le-champ tout ce qu’il apprenait. Quant à moi, je suis perplexe ; j’ose vous prier de me l’expliquer. » Confucius dit : « K’iou n’ose pas avancer ; je l’ai poussé. Iou a autant d’ardeur et de hardiesse que deux ; je l’ai freiné. »
 
1. Tu dois les consulter avant de rien faire.
 
XI.22. Le Maître avait couru un grand danger dans le bourg de K’ouang. Ien Iuen était resté en arrière. Confucius lui dit : « Je te croyais mort. » Ien Iuen répondit : « Vous, vivant, comment me serais-je permis de m’exposer à la mort ? »