« Les Entretiens de Confucius » : différence entre les versions

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{{Titre|Les Entretiens de Confucius|traduction Séraphin Couvreur (1835-1919)|Les commentaires traditionnels en italique contenus dans le corps du texte sont attribués à Tchou Hsi (1130-1200) de la dynastie des Song}}
 
 
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Les commentaires traditionnels en italique contenus dans le corps du texte sont attribués à Tchou Hsi (1130-1200) de la dynastie des Song. Certaines notes, indiquées (MBC), sont de Muriel Baryocher-Chemouny.
 
 
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V.18. Tzeu tchang dit : « Tzeu wenn [Premier ministre de Tch’ou] fut trois fois nommé Premier ministre ; il n’en manifesta aucune joie. Il fut trois fois dépouillé de sa charge ; il n’en manifesta aucun mécontentement. En quittant la charge de Premier ministre, il faisait connaître à son successeur ses actes administratifs. Que faut-il penser de lui ? » Le Maître dit : « Il a été loyal. » Tzeu tchang reprit : « A-t-il fait preuve d’humanité ? » Le Maître répondit : « Je ne le sais pas ; [son indifférence pour les charges] est-elle un signe d’humanité ? »
 
Tzeu tchang dit : « Ts’ouei tzeu, ayant tué son prince, le Prince de Ts’i Tch’enn Wenn tzeu¹ <ref>Ts’ouei tzeu et Tch’enn Wenn tzeu étaient ministres de la principauté de Ts’i.</ref>, abandonna ses dix attelages de quatre chevaux, et quitta sa terre natale² <ref>Parce qu’elle avait été souillée du sang de son prince.</ref> . Arrivé dans une autre principauté, il dit : “Ici les officiers ressemblent à notre grand préfet Ts’ouei tzeu”. Et il s’en alla. Quand il arrivait dans une nouvelle principauté, il disait toujours : “Ici les officiers ressemblent à notre grand préfet Ts’ouei tzeu”. Et il se retirait. Que faut-il penser de lui ? » Le Maître répondit : « C’était un pur. » Tzeu tchang reprit : « A-t-il fait preuve d’humanité ? » Confucius, répondit : « Je ne le sais pas. En quoi est-ce de l’humanité ? ».
 
1. Ts’ouei tzeu et Tch’enn Wenn tzeu étaient ministres de la principauté de Ts’i.
 
2. Parce qu’elle avait été souillée du sang de son prince.
 
V.19. Ki Wenn tzeu réfléchissait trois fois avant de faire une chose. Le Maître, l’ayant appris, dit : « Il suffit de réfléchir deux fois. »
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Confucius parcourait les différentes principautés, répandant partout ses enseignements. Lorsqu’il était dans la principauté de Tch’enn, voyant que sa doctrine n’était pas mise en pratique, il résolut de fonder une école, qui lui survécût et transmît ses préceptes aux âges futurs. Comme il ne trouvait pas de gentilshommes capables de garder toujours le milieu juste, il pensa à ceux qu’il avait laissés dans la principauté de Lou, et qui étaient d’une capacité un peu moindre. Il jugea que des hommes brûlant d’ambition pourraient faire des progrès dans la Voie. Il craignait seulement qu’ils n’allassent au-delà des justes limites, ne s’écartassent du droit chemin, et ne tombassent dans l’erreur. Pour cette raison, il voulait retourner dans son pays et modérer leur ardeur excessive.
 
V.22. Le Maître dit : « Pe i et Chou ts’i¹ <ref>Ces deux frères semi-légendaires se distinguèrent par leur fidélité envers leur souverain déchu. Ils s’exilèrent et se laissèrent mourir de faim plutôt que de s’incliner devant la nouvelle dynastie (MBC).</ref> oubliaient les défauts passés d’autrui ; aussi avaient-ils peu d’ennemis. »
 
1V.23. Le Maître dit : « Qui pourra encore louer la droiture de Wei cheng Kao <ref>Alors que Wei cheng Kao attendait, sous un pont, une jeune fille à laquelle il avait donné rendez-vous, l’eau de la rivière monta. Plutôt que de manquer à sa parole en fuyant, il préféra se laisser engloutir par les flots (MBC).</ref> ? Quelqu’un lui ayant demandé du vinaigre, il en demanda lui-même à l’un de ses voisins pour le lui donner. »
1. Ces deux frères semi-légendaires se distinguèrent par leur fidélité envers leur souverain déchu. Ils s’exilèrent et se laissèrent mourir de faim plutôt que de s’incliner devant la nouvelle dynastie (MBC).
 
V.23. Le Maître dit : « Qui pourra encore louer la droiture de Wei cheng Kao¹ ? Quelqu’un lui ayant demandé du vinaigre, il en demanda lui-même à l’un de ses voisins pour le lui donner. »
 
1. Alors que Wei cheng Kao attendait, sous un pont, une jeune fille à laquelle il avait donné rendez-vous, l’eau de la rivière monta. Plutôt que de manquer à sa parole en fuyant, il préféra se laisser engloutir par les flots (MBC).
 
V.24. Le Maître dit : « Chercher à plaire par un langage étudié, prendre un extérieur trop composé, donner des marques de déférence excessives, c’est ce que Tsouo K’iou ming aurait rougi de faire ; moi aussi, j’en aurais honte. Haïr un homme au fond du cœur et le traiter amicalement, c’est ce que Tsouo K’iou ming aurait rougi de faire ; moi aussi, j’en aurais honte. »
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Tzeu lou répondit : « On doit partager avec tout l’univers l’usage des choses de tout l’univers. »
 
Ien Iuen dit : « Je désirerais ne pas vanter mes bonnes qualités, ne pas exagérer mes bons services¹ <ref>Ou, ne donner aucune peine à personne.</ref> . » Tzeu lou reprit : « Maître, je serais heureux d’apprendre quel serait votre désir. » Le Maître répondit : « Apaiser les vieillards, mériter la confiance de mes amis, attirer l’affection des jeunes gens. »
 
1. Ou, ne donner aucune peine à personne.
 
V.26. Le Maître dit : « Faut-il donc désespérer de voir un homme qui reconnaisse ses fautes, et se les reproche en secret ? Moi, je n’en ai pas encore vu. »
 
V.27. Le Maître dit : « Dans un village de dix familles il se trouve certainement des hommes à qui la nature a donné, comme à moi, des dispositions à la fidélité et à la sincérité ; mais il n’en est pas qui aiment autant que moi l’étude¹ <ref>Étudier signifie non pas acquérir la seule érudition, mais surtout mettre en pratique ce qui a été appris, en vue de développer en soi-même les plus hautes qualités humaines (MBC).</ref> . »
 
Confucius, pour exciter les hommes à étudier, dit : « Il est facile de trouver des hommes doués d’excellentes dispositions naturelles ; mais on entend rarement citer un homme qui ait des vertus parfaites. Celui qui s’applique de toutes ses forces à étudier peut devenir un saint. Celui qui ne s’y applique pas ne sera jamais qu’un homme inculte, et comme un paysan grossier. »
 
1. Étudier signifie non pas acquérir la seule érudition, mais surtout mettre en pratique ce qui a été appris, en vue de développer en soi-même les plus hautes qualités humaines (MBC).
 
== Chapitre VI ==
 
VI.1. Le Maître dit : « Ioung¹ <ref>Tchoung koung.</ref> est capable de régler les affaires publiques, le visage tourné vers le midi² <ref>Exercer l’autorité souveraine.</ref> . » Tchoung koung interrogea Confucius sur Tzeu sang Pe tzeu. Le Maître répondit : « Il a de bonnes qualités ; il se contente aisément. » Tchoung koung dit : « Être soi-même toujours diligent, et ne pas exiger trop de son peuple, n’est-ce pas louable ? Mais être soi-même négligent, et exiger peu des autres, n’est-ce pas se contenter trop facilement ? » Le Maître répondit : « Ioung, vous dites vrai. »
 
Si [un officier] prend la ferme résolution d’être diligent, il a une détermination, et se gouverne lui-même avec sévérité. Si de plus il exige peu du peuple, les charges imposées ne sont pas nombreuses, et le peuple n’est pas molesté. Mais s’il se propose avant tout de se contenter aisément, il n’a pas de détermination, et il est très indulgent envers lui-même. Si de plus, dans les affaires, il se contente de peu, n’est-ce pas une négligence excessive et l’abandon de toutes les lois ? Dans les Traditions de famille sur Confucius, il est rapporté que Tzeu sang Pe tzeu ne portait à la maison ni tunique ni bonnet. Confucius l’a blâmé d’avoir voulu que les hommes vécussent comme les bœufs et les chevaux.
 
1. Tchoung koung.
 
2. Exercer l’autorité souveraine.
 
VI.2. Le prince Ngai demanda à Confucius quels étaient ceux de ses disciples qui s’appliquaient avec ardeur à l’étude et à la pratique de la vertu. Confucius répondit : « Ien Houei s’y appliquait avec ardeur. Lorsqu’il était justement irrité contre quelqu’un, il n’étendait pas injustement sa colère à un autre. Il ne tombait jamais deux fois dans la même faute. Malheureusement, il a peu vécu. À présent, il n’est plus personne qui lui ressemble. Je n’ai entendu citer aucun homme qui aimât véritablement l’étude. »
 
VI.3. Tzeu houa était dans la principauté de Ts’i chargé d’une mission¹ <ref>Qui lui avait été confiée par Confucius, alors ministre de la Justice dans la principauté de Lou.</ref> . Jen tzeu² <ref>Ami de Tzeu houa.</ref> demanda à Confucius une allocation de grain pour la mère de Tzeu houa. Le Maître dit : « Je lui en donne six boisseaux et quatre dixièmes. » Jen tzeu en demanda davantage. Confucius dit : « Je lui en donne seize boisseaux. » Jen tzeu lui en donna de son chef quatre cents boisseaux. Le Maître réprimanda Jen tzeu, et lui dit : « Tzeu houa est allé à Ts’i dans un char traîné par des chevaux magnifiques, et avec des vêtements garnis de fine fourrure. J’ai entendu dire que l’homme honorable secourait les indigents ; mais n’ajoutait pas à l’opulence des riches. »
 
Confucius fit de Iuen seu³ <ref>Disciple de Confucius.</ref> son intendant. Il lui donna neuf cents mesures de grain. Iuen seu, jugeant que c’était trop, refusa. Le Maître dit : « Acceptez ; vous le distribuerez aux pauvres dans les hameaux, les villages, les villes et les bourgades de votre préfecture. »
 
Un officier ne doit pas refuser le traitement ordinaire. S’il a du superflu, il fera bien de le distribuer aux pauvres et aux indigents.
 
VI.4. Le Maître dit en parlant de [son disciple] Tchoung koung : « Si une génisse¹ <ref>Peut se traduire aussi par « bœuf de labour ». La plupart des traductions optent pour cette interprétation.</ref>, née d’une vache au poil varié, est de couleur rousse et a les cornes bien régulières, quand même on ne voudrait pas l’offrir en victime, les esprits des montagnes et des fleuves la refuseraient-ils ? »
1. Qui lui avait été confiée par Confucius, alors ministre de la Justice dans la principauté de Lou.
 
2. Ami de Tzeu houa.
 
3. Disciple de Confucius.
 
VI.4. Le Maître dit en parlant de [son disciple] Tchoung koung : « Si une génisse¹, née d’une vache au poil varié, est de couleur rousse et a les cornes bien régulières, quand même on ne voudrait pas l’offrir en victime, les esprits des montagnes et des fleuves la refuseraient-ils ? »
 
Sous la dynastie des Tcheou, les victimes de couleur rougeâtre étaient les plus estimées ; on immolait des bœufs roux. Sans doute une génisse ou un taureau qui n’est pas d’une seule couleur ne peut servir comme victime ; mais la génisse ou le taureau né d’une vache ou d’un taureau aux couleurs variées peut être immolé, si sa couleur est rougeâtre ou rousse. Le père de Tchoung koung était un homme méprisable et vicieux. Confucius se sert d’une comparaison tirée de la couleur des victimes, pour montrer que les vices du père ne détruisent pas les bonnes qualités du fils ; que si Tchoung koung a des vertus et des talents, on doit lui confier une charge dans l’intérêt du pays.
 
1. Peut se traduire aussi par « bœuf de labour ». La plupart des traductions optent pour cette interprétation.
 
VI.5. Le Maître dit : « Ien Houei passait trois mois entiers sans que son cœur s’écartât de la vertu d’humanité. Mes autres disciples l’atteignent tout au plus une fois par jour ou par mois, et ils s’arrêtent. »
 
VI.6. Ki K’ang tzeu demanda si Tzeu lou était capable d’administrer les affaires publiques¹ <ref>En qualité de grand préfet.</ref> . Le Maître répondit : « Iou² <ref>Tzeu lou.</ref> sait prendre une décision ; quelle difficulté aurait-il à administrer les affaires publiques ? » Ki K’ang tzeu dit : « Seu³ <ref>Tzeu koung.</ref> est-il capable d’administrer les affaires publiques ? » Confucius répondit : « Seu est très intelligent ; quelle difficulté aurait-il à administrer les affaires publiques ? » Ki K’ang tzeu dit : « K’iou¹¹ <ref>Jen lou.</ref> peut-il gérer les affaires publiques ? » Confucius répondit : « K’iou a beaucoup de talents ; quelle difficulté aurait-il à administrer les affaires publiques ? »
 
VI.7. Le chef de la famille Ki fit inviter Min Tzeu k’ien à exercer la charge de gouverneur dans la ville de Pi. Min Tzeu k’ien répondit à l’envoyé : « Exprimez poliment mon refus à votre maître. S’il m’envoie un second messager, je serai certainement au-delà de la Wenn¹ <ref>Non plus dans la principauté de Lou, mais dans celle de Ts’i.</ref> . »
1. En qualité de grand préfet.
 
2. Tzeu lou.
 
3. Tzeu koung.
 
11. Jen lou.
 
VI.7. Le chef de la famille Ki fit inviter Min Tzeu k’ien à exercer la charge de gouverneur dans la ville de Pi. Min Tzeu k’ien répondit à l’envoyé : « Exprimez poliment mon refus à votre maître. S’il m’envoie un second messager, je serai certainement au-delà de la Wenn¹. »
 
Min Tzeu k’ien, nommé Suenn, disciple de Confucius. Wenn, rivière qui passait au sud de la principauté de Ts’i, au nord de celle de Lou. Le chef de la famille Ki était grand préfet ; il gouvernait la principauté de Lou avec un pouvoir absolu. La ville de Pi lui appartenait, et lui servait comme de citadelle pour résister à son prince. Lorsque Confucius était ministre de la justice, il voulait toujours la démolir. Un jour Ki fit inviter Min Tzeu à exercer la charge de gouverneur dans cette ville. Il n’avait d’autre dessein que de se l’attacher. Mais Min Tzeu était un disciple vertueux et sage du saint Maître. Comment aurait-il consenti à suivre le parti d’un sujet qui avait usurpé tout le pouvoir ? Il répondit à l’envoyé : « Le grand préfet veut se servir de moi ; mais les honneurs et les riches appointements n’excitent pas mes désirs. Vous, parlez pour moi à votre maître doucement et adroitement. Dites-lui mon désir de n’exercer aucune charge, et détournez-le de me confier un emploi. Si l’on revient me faire une seconde invitation, certainement je quitterai la principauté de Lou, et me réfugierai au-delà de la Wenn. »
 
1. Non plus dans la principauté de Lou, mais dans celle de Ts’i.
 
VI.8. Pe gniou étant malade, le Maître alla lui faire visite. Il lui prit la main à travers la fenêtre, et dit : « Nous le perdrons. Tel est son destin. Se peut-il qu’un tel homme soit ainsi malade ! Se peut-il qu’un tel homme soit ainsi malade ! »
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VI.9. Le Maître dit : « Que la sagesse de Ien Houei était grande ! Il demeurait dans une misérable ruelle, n’ayant qu’une écuelle de riz et une gourde de boisson. Un autre, en se voyant si dépourvu, aurait eu un chagrin intolérable. Houei était toujours content. Oh ! que Houei était sage ! »
 
VI.10. Jen K’iou dit : « Maître, ce n’est pas que votre Voie me déplaise ; mais je n’ai pas la force de la mettre en pratique. » Le Maître répondit : « Celui qui vraiment n’en a pas la force tombe épuisé à mi-chemin. Quant à vous, vous vous assignez des limites¹ <ref>Que vous ne voulez pas dépasser ; ce n’est pas la force, mais la volonté qui vous manque.</ref> . »
 
1. Que vous ne voulez pas dépasser ; ce n’est pas la force, mais la volonté qui vous manque.
 
VI.11. Le Maître dit à Tzeu hia : « Sois un lettré honorable, et non un lettré de peu. »
 
VI.12. Lorsque Tzeu iou était gouverneur de Ou tch’eng¹ <ref>Ville de la principauté de Lou.</ref>, le Maître lui dit : « As-tu trouvé des hommes qui méritent votre confiance ? » Tzeu iou répondit : « Il y a T’an t’ai Mie ming. Il ne va jamais par les sentiers écartés et cachés. Jamais il n’est allé chez moi que pour des affaires publiques² <ref>Et non pour ses propres affaires.</ref> . »
 
1. Ville de la principauté de Lou.
 
2. Et non pour ses propres affaires.
 
VI.13. Le Maître dit : « Meng Tcheu fan ne se vante pas lui-même. L’armée ayant été mise en déroute, il est revenu le dernier. Arrivé à la porte de la capitale, il frappa son cheval, en disant : “Ce n’est pas que j’aie eu le courage de me retirer après les autres ; mais mon cheval n’avance pas.” »
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VI.19. Le Maître dit : « Qui s’élève au-dessus de la moyenne peut entendre des enseignements élevés. Qui reste en dessous de la moyenne n’en est pas capable. »
 
VI.20. Fan Tch’eu l’interrogea sur l’intelligence. Le Maître dit : « Traiter le peuple avec équité, honorer les esprits, mais s’en tenir à distance¹ <ref>C’est-à-dire n’aller pas sans cesse à eux, comme les courtisans à leur prince, pour obtenir des faveurs.</ref>, cela peut s’appeler intelligence. »
 
Honorer les esprits, c’est s’appliquer de tout cœur à leur témoigner sa reconnaissance et à leur faire des offrandes. Les esprits, dont il est ici parlé, sont ceux auxquels on doit faire des offrandes. Se tenir à l’écart, c’est ne pas chercher à faire en quelque sorte la cour aux esprits pour en obtenir des faveurs. L’homme a des règles constantes à observer dans toutes ses actions chaque jour de sa vie. Si quelqu’un, guidé par son jugement, donne toute son application aux devoirs qu’il doit remplir et aux choses qu’il doit faire, s’il honore les esprits par des hommages sincères, sans leur faire la cour ni solliciter leurs faveurs, la prospérité et l’infortune ne sont plus capables de le toucher ; n’est-ce pas de l’intelligence ?
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Fan Tch’eu l’interrogea ensuite sur le sens de l’humanité. Confucius répondit : « L’homme honorable commence par le plus difficile, avant de penser aux avantages qu’il en doit retirer ; on peut appeler cela de l’humanité. »
 
VI.21. Le Maître dit : « L’homme intelligent aime l’eau, et l’homme honorable les montagnes. L’homme intelligent se donne du mouvement¹ <ref>Comme l’eau qui coule.</ref> ; l’homme honorable demeure immobile² <ref>Comme une montagne.</ref> . L’homme intelligent vit heureux ; l’homme honorable vit longtemps. »
1. C’est-à-dire n’aller pas sans cesse à eux, comme les courtisans à leur prince, pour obtenir des faveurs.
 
VI.21. Le Maître dit : « L’homme intelligent aime l’eau, et l’homme honorable les montagnes. L’homme intelligent se donne du mouvement¹ ; l’homme honorable demeure immobile². L’homme intelligent vit heureux ; l’homme honorable vit longtemps. »
 
L’homme intelligent a l’esprit exempt de tout préjugé et de toute passion, très perspicace et libre de toute entrave. Il a une ressemblance avec l’eau ; c’est pour cela qu’il aime l’eau. L’homme honorable est grave et ferme par caractère ; rien ne peut l’émouvoir ni l’agiter. Il a une ressemblance avec les montagnes, et il les aime. L’homme intelligent pénètre toutes choses par perspicacité ; son activité atteint presque le plus haut degré possible. L’homme honorable pratique tous les principes célestes spontanément ; son cœur n’est ni troublé ni tourmenté par les passions. Son repos est presque absolu. Un homme dont le cœur est attaché aux choses extérieures, comme par des liens, rencontre des obstacles à ses désirs et éprouve mille soucis. L’homme intelligent, dont la force d’âme est toujours pure et lucide, n’est arrêté par aucun obstacle. Comment ne serait-il pas heureux ? Un homme qui ne met pas de frein à ses passions ni à ses désirs se conduit mal et abrège sa vie. L’homme honorable jouit d’une santé forte et vigoureuse, qu’aucun excès ne vient altérer. Comment ne vivrait-il pas longtemps ?
 
1. Comme l’eau qui coule.
 
2. Comme une montagne.
 
VI.22. Le Maître dit : « Si la principauté de Ts’i s’améliorait d’un degré, elle vaudrait pour les mœurs celle de Lou. Si la principauté de Lou devenait meilleure d’un degré, elle serait dans la Voie. »
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== Chapitre VII ==
 
VII.1. Le Maître dit : « Je transmets¹ <ref>Les enseignements des Anciens.</ref>, et n’invente rien de nouveau. J’estime les Anciens et ai foi en eux. Je me permets de me comparer à notre vieux P’eng. »
 
Le vieux P’eng, dont le nom de famille est Ts’ien et le nom propre K’eng, était petit-fils de l’empereur Tchouen hiu. À la fin de la dynastie des [Chang-]In, il avait plus de sept cents ans, et n’était pas encore cassé de vieillesse. Il reçut en fief la vallée de Ta p’eng dans la principauté de Han et, pour cette raison, fut appelé le vieux P’eng.
 
1. Les enseignements des Anciens.
 
VII.2. Le Maître dit : « Engranger en silence les connaissances, apprendre sans éprouver jamais de satiété, enseigner sans jamais se lasser, quelle est [la difficulté] pour moi ? »
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Lorsque Confucius était dans la force de l’âge, il se proposait d’imiter Tcheou koung, et il le voyait en rêve. Quand il fut devenu vieux, et incapable d’imiter de si grands exemples, il n’eut plus les mêmes aspirations ni les mêmes songes.
 
VII.6. Le Maître dit : « Tendez votre volonté vers la Voie ; fondez-vous sur la Vertu ; appuyez-vous sur la bienveillance ; ayez pour délassements les [six] arts¹ <ref>L’urbanité, la musique, le tir à l’arc, l’art de conduire un char, l’écriture et le calcul.</ref> . »
 
1. L’urbanité, la musique, le tir à l’arc, l’art de conduire un char, l’écriture et le calcul.
 
VII.7. Le Maître dit : « Chaque fois que quelqu’un est venu de lui-même à mon école, en m’apportant les présents d’usage, ne fussent que dix tranches de viande séchée, jamais je ne lui ai refusé mes enseignements. »
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VII.9. Lorsque le Maître mangeait à côté d’une personne en deuil, il modérait son appétit. Quand il avait pleuré dans la journée, il ne chantait pas.
 
VII.10. Le Maître dit à Ien Iuen : « Toi et moi nous sommes les seuls qui soyons toujours disposés à remplir une charge, quand on nous l’offre, et à rentrer dans la vie privée, quand on nous la retire. » Tzeu lou dit : « Maître, si vous aviez trois légions à conduire, quel serait celui que vous prendriez pour vous aider ? » Le Maître répondit : « Je ne prendrais pas un homme qui serait disposé à saisir¹ <ref>Cf Livre des Odes, n°195, 6’ strophe.</ref> un tigre à mains nues, à traverser un fleuve sans barque, à braver la mort sans regrets. Je choisirais certainement un homme qui n’aborderait les situations qu’avec circonspection, et qui ne réussirait que par attachement à la stratégie. »
 
VII.11. Le Maître dit : « S’il convenait de chercher à amasser des richesses, fallût-il, pour y parvenir, remplir l’office de valet qui tient le fouet, je le remplirais. Mais tant qu’il ne convient pas de le faire, je poursuis l’objet de mes désirs¹ <ref>La sagesse.</ref> . »
1. Cf Livre des Odes, n°195, 6’ strophe.
 
VII.11. Le Maître dit : « S’il convenait de chercher à amasser des richesses, fallût-il, pour y parvenir, remplir l’office de valet qui tient le fouet, je le remplirais. Mais tant qu’il ne convient pas de le faire, je poursuis l’objet de mes désirs¹. »
 
1. La sagesse.
 
VII.12. Trois choses éveillaient surtout la prudence du Maître : le jeune, la guerre et la maladie.
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Confucius était attentif à tout. Mais trois choses attiraient spécialement son attention : l’abstinence, parce qu’elle prépare à entrer en communication avec les intelligences spirituelles, la guerre, parce que la vie ou la mort d’un grand nombre d’hommes, le salut ou la ruine de l’État en dépendent, la maladie, parce que notre vie en dépend.
 
VII.13. Le Maître, étant dans la principauté de Ts’i, entendit exécuter l’Hymne du couronnement de Chouenn¹ <ref>Littéralement « la musique Chao », ode qui célèbre l’accession pacifique au pouvoir du deuxième souverain mythique, Chouenn.</ref> . Pendant trois mois, il en oublia le goût de la viande. « Je ne pensais pas, dit-il, que la musique pût atteindre une si grande perfection. »
 
VII.14. Jen Iou dit : « Notre Maître est-il pour le prince de Wei¹ <ref>Nommé Tche.</ref> ? » Tzeu koung répondit : « Bien ; je le lui demanderai. » Entrant chez Confucius, il lui dit : « Que faut-il penser de Pe i et de Chou ts’i ? » Confucius répondit : « C’étaient deux sages de l’Antiquité. » Tzeu koung reprit : « Eprouvèrent-ils des regrets ? » Confucius répondit : « Ils aspiraient à la vertu d’humanité, et ont atteint leur but. Pourquoi auraient-ils éprouvé des regrets ? » Tzeu koung, quittant Confucius, retourna auprès de Jen lou, et lui dit : « Notre Maître n’est pas pour le prince Tche. »
1. Littéralement « la musique Chao », ode qui célèbre l’accession pacifique au pouvoir du deuxième souverain mythique, Chouenn.
 
VII.14. Jen Iou dit : « Notre Maître est-il pour le prince de Wei¹ ? » Tzeu koung répondit : « Bien ; je le lui demanderai. » Entrant chez Confucius, il lui dit : « Que faut-il penser de Pe i et de Chou ts’i ? » Confucius répondit : « C’étaient deux sages de l’Antiquité. » Tzeu koung reprit : « Eprouvèrent-ils des regrets ? » Confucius répondit : « Ils aspiraient à la vertu d’humanité, et ont atteint leur but. Pourquoi auraient-ils éprouvé des regrets ? » Tzeu koung, quittant Confucius, retourna auprès de Jen lou, et lui dit : « Notre Maître n’est pas pour le prince Tche. »
 
Ling, prince de Wei, chassa de ses États son fils K’ouai kouei, qui devait hériter du titre de prince. Le prince Ling étant mort, ses sujets mirent à sa place Tche, fils de K’ouai kouei. Mais les habitants de la principauté de Tsin ramenèrent K’ouai kouei dans la principauté de Wei ; et Tche entra en lutte avec son père. Confucius était alors dans la principauté de Wei. Les habitants croyaient que, K’ouai kouei ayant encouru la disgrâce de son père, Tche, petit-fils légitime du prince Ling, devait lui succéder. Jen Iou eut des doutes et interrogea à ce sujet.
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Tzeu koung, quittant Confucius, dit à Jen Iou : « Puisque notre Maître approuve la conduite des deux frères Pe i et Chou ts’i, qui se cédèrent l’un à l’autre la dignité de prince, certainement il désapprouve le prince de Wei qui dispute à son père cette même dignité. Évidemment il n’est pas pour le prince de Wei. »
 
1. Nommé Tche.
 
VII.15. Le Maître dit : « Fût-on réduit à manger une grossière nourriture, à boire de l’eau, et à reposer la nuit la tète appuyée sur son bras, on y trouvera de la joie au milieu de ses privations. Les richesses et les dignités obtenues injustement me paraissent comme des nuages qui passent. »
 
VII.16. Le Maître dit : « Accordez-moi encore quelques années de vie, et quand j’aurais étudié cinquante ans le Livre des Mutations¹ <ref>Une autre interprétation est possible : « À cinquante ans, j’étudierai le Livre des Mutations » (MBC).</ref>, je pourrais éviter les fautes graves. »
 
1. Une autre interprétation est possible : « À cinquante ans, j’étudierai le Livre des Mutations » (MBC).
 
VII.17. Le Maître utilisait la prononciation correcte quand il récitait le Livre des Odes ou le Livre des Documents, et quand il exécutait les rites. Dans toutes ces occasions, il utilisait la prononciation correcte¹.
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Il s’agit ici de tirer sur les oiseaux avec une flèche retenue par un long fil de soie écrue. Confucius étant d’une famille pauvre et d’une humble condition, il était parfois obligé dans sa jeunesse de prendre des poissons à la ligne ou de chasser les oiseaux, pour nourrir ses parents et faire des offrandes aux morts. Mais tuer et prendre tous les animaux était contraire à sa volonté, et il ne le faisait pas. En cela apparaît le cœur compatissant de cet homme si bon. En voyant de quelle manière il traitait les animaux, on peut juger comment il traitait les hommes ; en voyant la manière dont il agissait dans sa jeunesse, on peut juger comment il agissait dans l’âge mûr.
 
VII.27. Le Maître dit : « Il est peut-être des hommes qui agissent en toute ignorance, je n’en suis pas. Après avoir beaucoup entendu, j’examine et je choisis ce qui est bon à suivre. J’observe beaucoup pour le graver dans ma mémoire : c’est le second degré de la connaissance¹ <ref>Le premier est la connaissance innée (cf chap. VII, 19 et chap. XVI, 9).</ref> . »
 
1. Le premier est la connaissance innée (cf chap. VII, 19 et chap. XVI, 9).
 
VII.28. Il était difficile de convaincre les habitants du Village de Hou. Un jeune homme de ce pays se présenta pour suivre les leçons de Confucius. Les disciples en furent étonnés. Le Maître dit : « Lorsque quelqu’un vient à moi après s’être purifié, je l’approuve, sans pour autant me faire garant de son passé ni de tout ce qu’il fera par la suite. Pourquoi donc serais-je si sévère ? »
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La vertu d’humanité est la bonté naturelle que chaque homme possède nécessairement. Mais les hommes, aveuglés par leurs passions, ne savent pas la chercher. Ils suivent l’inverse et se persuadent qu’elle est loin d’eux.
 
VII.30. Le ministre de la Justice de la principauté de Tch’enn¹ <ref>Telle est la traduction la plus couramment admise du terme chinois Tch’enn seu-pai. Certains y voient aussi le nom d’une personne dont l’identification n’a pas encore été établie. Nous ne saurions donc opter pour l’une ou l’autre version (MBC).</ref> demanda si Tchao, prince de Lou, connaissait les convenances. Confucius répondit qu’il les connaissait. Le Maître s’étant retiré, le ministre de la Justice rencontra et salua Ou ma K’i ; puis, l’ayant fait entrer, il lui dit : « J’ai entendu dire qu’un homme honorable n’est point partial ; or cet homme honorable ne le serait-il pas ? Le prince de Lou² <ref>Dont la famille s’appelle K’i.</ref> a épousé, dans la principauté de Ou, une femme dont la famille porte aussi le nom de K’i ; et, pour cacher cette irrégularité, il a appelé sa femme Ou ma Tzeu, au lieu de Ou ma K’i, qui était son vrai nom. Si le prince de Lou connaît les convenances, quel est celui qui ne les connaît pas ? » Ou ma K’i rapporta ces paroles à Confucius qui lui répondit : « Par un bonheur singulier, si je commets une faute, elle ne manque jamais d’être connue. »
 
Ou ma K’i, nommé Cheu, disciple de Confucius. D’après, les usages, un homme et une femme, dont les familles portaient le même nom, ne se marient pas ensemble. Or les familles princières de Lou et de Ou s’appelaient toutes deux K’i. Le prince de Lou, pour cacher le nom de famille de sa femme, l’appela Ou meng Tzeu, comme si elle avait été fille du prince de Soung, dont le nom de famille était Tzeu. Confucius ne pouvait se permettre de dire que son prince avait mal agi ; d’un autre côté, il ne pouvait dire que celui qui avait épousé une femme de même nom que lui connût (et observât) les usages. Pour cette raison, il laissa croire que sa réponse était blâmable, et ne chercha pas à s’excuser. S’il avait censuré ouvertement la conduite de son prince, il aurait manqué au devoir d’un sujet fidèle. S’il n’avait pas dit qu’il avait mal répondu, il aurait paru méconnaître une loi concernant les mariages. On voit que le maître dans sa réponse a atteint la perfection au moyen d’un détour. En s’accusant lui-même, il dit : « Le plus grand malheur qui puisse arriver à un homme, c’est de n’être pas averti de ses fautes. Moi, j’ai un bonheur particulier ; si je commets une faute, elle ne manque pas d’être connue. Lorsqu’elle est connue des autres, j’en suis informé ; je puis changer de conduite, et me rendre irréprochable. N’est-ce pas un très grand bonheur pour moi ? »
 
2. Dont la famille s’appelle K’i.
 
VII.31. Lorsque Confucius se trouvait avec d’habiles chanteurs qui exécutaient un chant, il le leur faisait répéter et les accompagnait.
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VIII.2. Le Maître dit : « Sans civilité la politesse devient laborieuse, la circonspection craintive, le courage rebelle, la franchise offensante. Que le prince remplisse avec zèle ses devoirs envers ses proches, et le peuple sera mû par le bien. Que le prince n’abandonne pas ses anciens amis, et le peuple ne sera pas négligent. »
 
VIII.3. Tseng tzeu, sur le point de mourir, appela ses disciples et leur dit : « Découvrez mes pieds et mes mains¹ <ref>Et voyez que j’ai conservé tous mes membres dans leur intégrité.</ref> . On lit dans le Livre des Odes : “Tremblant et prenant garde, comme au bord d’un gouffre profond, comme marchant sur une glace très mince².” À présent je sais que j’y ai échappé, ô mes enfants. »
 
Un fils doit rendre entier à la terre ce que ses parents lui ont donné entier, et ne pas les déshonorer en laissant endommager son corps. Sans doute, la principale obligation d’un bon fils est de se bien conduire, de faire honneur à ses parents en rendant son nom illustre ; mais celui qui sait conserver ses membres intacts sait aussi mener une vie irréprochable. S’il n’est pas permis de laisser perdre l’intégrité de son corps, à plus forte raison est-il blâmable de déshonorer ses parents par sa mauvaise conduite.
 
VIII.4. Tseng tzeu mourant reçut la visite de Meng King tzeu¹ <ref>Grand préfet dans la principauté de Lou.</ref> . Prenant la parole, il lui dit : « L’oiseau qui va mourir crie d’une voix plaintive ; quand un homme va mourir ses paroles sont authentiques. Un homme honorable a surtout soin de trois choses : éviter la violence et l’insolence dans ses attitudes et dans ses gestes, garder une expression qui inspire confiance, prendre un ton dénué de vulgarité et de bassesse. Pour ce qui est des vases rituels de bambou ou de bois, il y a des officiers pour en prendre soin. »
1. Et voyez que j’ai conservé tous mes membres dans leur intégrité.
 
VIII.5. Tseng tzeu dit : « Être habile, et interroger ceux qui ne le sont pas, avoir beaucoup, et interroger ceux qui ont peu, faire passer son acquis pour du non-acquis, et sa plénitude pour du vide ; recevoir des offenses sans les contester, j’avais autrefois un ami qui agissait ainsi¹ <ref>Traditionnellement, il s’agirait de Ien Iuen.</ref> . »
VIII.4. Tseng tzeu mourant reçut la visite de Meng King tzeu¹. Prenant la parole, il lui dit : « L’oiseau qui va mourir crie d’une voix plaintive ; quand un homme va mourir ses paroles sont authentiques. Un homme honorable a surtout soin de trois choses : éviter la violence et l’insolence dans ses attitudes et dans ses gestes, garder une expression qui inspire confiance, prendre un ton dénué de vulgarité et de bassesse. Pour ce qui est des vases rituels de bambou ou de bois, il y a des officiers pour en prendre soin. »
 
1. Grand préfet dans la principauté de Lou.
 
VIII.5. Tseng tzeu dit : « Être habile, et interroger ceux qui ne le sont pas, avoir beaucoup, et interroger ceux qui ont peu, faire passer son acquis pour du non-acquis, et sa plénitude pour du vide ; recevoir des offenses sans les contester, j’avais autrefois un ami qui agissait ainsi¹. »
 
1. Traditionnellement, il s’agirait de Ien Iuen.
 
VIII.6. Tseng tzeu dit : « Un homme à qui l’on peut confier la tutelle d’un jeune prince haut de six pieds¹ et le gouvernement d’un État ayant cent stades d’étendue, et qui, au moment d’un grand trouble ou d’une révolution, reste fidèle à son devoir, un tel homme n’est-il pas un homme honorable ? Certainement il l’est. »
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Maître Iang dit : « Tzeu tchang, malgré toute sa sagesse, fut convaincu de convoiter les revenus attachés aux charges ; à plus forte raison, ceux qui lui sont inférieurs. »
 
VIII.13. Le Maître dit : « Adonnez-vous à l’étude avec une foi profonde, conservez [la bonne voie] jusqu’à la mort ; n’entrez pas dans un pays troublé ; ne demeurez pas dans un État en rébellion. Si le monde suit la Voie, montrez-vous¹ <ref>On peut et on doit accepter une charge, dans l’intérêt de l’empereur et du peuple.</ref>, sinon cachez-vous. Si le pays suit la Voie, ayez honte de n’avoir ni richesses ni honneurs. Mais s’il ne la suit pas, ayez honte d’en avoir. »
 
1. On peut et on doit accepter une charge, dans l’intérêt de l’empereur et du peuple.
 
VIII.14. Le Maître dit : « Ne cherchez pas à vous immiscer dans les affaires dont vous n’avez pas la charge. »