« La Poésie et le peuple » : différence entre les versions
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{{journal|La poésie et le peuple|[[Auteur:Charles de Mazade|Charles de Mazade]]|[[Revue des Deux Mondes]]T.2 1849}}
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 2.djvu/48]]==
<center>La semaine d’un fils, poème de Jasmin</center>
Ce que
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 2.djvu/49]]== des tentations périlleuses, qui exercent sur Dans le domaine plus spécialement littéraire, ce
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 2.djvu/50]]== féconde le trésor des traditions pures, ce sont ceux Observer un homme dans le cours des circonstances ordinaires,
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 2.djvu/51]]== allait rechercher tous les mérites, la France allait se parer aux yeux du monde de tout ce ==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 2.djvu/52]]== vit contre les soucis cuisans Ce qui a guidé Jasmin, ce
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 2.djvu/53]]== perdant dans le bruit vague qui monte des champs environnans et du fleuve qui serpente au détour du vallon ! Quelle tribune aux harangues, quels rostres tumultueux égaleraient pour Jasmin ce petit coin de terre où, en homme libre et sage, il a su enfermer ses désirs ! Peu sensible aux faux enthousiasmes, aux exaltations calculées, aux creuses déclamations, Et
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 2.djvu/54]]== de leurs passions étroites, de leurs colères factices, de leurs préjugés, de leurs injustices, au lieu de rester un art supérieur ayant son but, ses lois, ses conditions propres Une chose me frappe : voilà un grand poète, le plus grand poète politique peut-être sous une forme légère,
::Ma gaîté
::Sage ou fou, qui la rendra
::A ma pauvre ame isolée,
::Dieu
Cette tristesse, elle
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 2.djvu/55]]== ne Le peuple en effet,
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 2.djvu/56]]== même qui élève Nous parlons du peuple et de ses
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 2.djvu/57]]== printemps les moissons. Dites, je vous prie, à celui qui assiste chaque jour à tous les miracles de la nature, qui, plus que tout autre, connaît les bienfaits des saisons, dont la vie tout entière se passe à la clarté du ciel, qui, sans en raisonner doctement peut-être, dans cette admirable harmonie des choses, sent la main Dans cette vie populaire, en effet, dont les
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 2.djvu/58]]== a de la résignation, de la force, du bon sens, souvent un héroïsme obscur qui ::
::Gardo, fôro del mal, sa bèlo pajo blanco,
::Et
::Bol èstre ''agnèl'', pourbu
::Et se
::Riches, bouta-ne doun en rezèrbo per el
::Pes grans frets, quan
::Et sarés benezitz ; et touto la semmàno
::Recoultares
::…
::Demandas an aques apôtros de nostre atge
::Que ''sen Bincen de Pol'' caouzis, et que
::Gari chel bièl et chel maynatge
::Las plàgos que lou fret et la mizèro fan.
::Es que bezon tout, bous diran :
::
::La may apîlo sous pichous
::Et dit : « Paourots, à ginouillous !
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::« Car lous riches se fan millous. »
::Bous diran que lous pays, à la rigou de
::Bachon un bras de fer aoutres cots menaçayre,
::Et se dizon
::« Faouto
::« Toumbâbon lous castèls, nous aous escourren lous
::« Car lous riches se fan millous ! ! »
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::Riches, nou cambiés plus et que tout bous daoureje,
::Sur des moùfles tapis coulas beziadomen
::Bostro bito de sedo, et de mèl, et
::Mais perqué res aciou per bous aou
::N'oublides pas un seul moumen ▼
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 2.djvu/59]]==
::Que des paoures la grando cloûco
::Se rebèillo toutjour dambé lou rire en boûco,
::Quan
«
Malheureusement cette plaie terrible de la pauvreté, il
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::
::Nostre tan bel sourel se fazio soureillet,
::La campagno tournabo mudo
::Al nègre beni de Toutsan ;
::Et de la cabeillo mièy nudo
::La feillo jaouno et fregeludo
::Toumbâbo morto en biroulan.
::Un tantos, al sourti
::A
::Dus pichous, fray et so, paresquéron tout souls ;
::Tout dus à
::Apey daban la crouts del cami
::Et
::Abel, Jano, al cla de la luno
::Restèron lounten sans poulsa ;
::Apèy coumo
::Las dios boues fasqueron tinda
::Dios prieros que
::Et
::« May de Diou, bierges pietadouzo
::« Mando toun angel che nous aou
::« Et garis nostre pay malaou ;
::« Nostro may tournara jouyouzo
::« Et nous-aou dus, biergeto-may,
::«
«
Il est difficile sans doute de rendre complètement le charme gracieux et poétique de ces vers consacrés à la prière commune de deux enfans ; il est plus aisé, il me semble,
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 2.djvu/62]]== C’est ce sentiment religieux dont je parlais, qui est partout, qui se ravive à chaque épreuve, qui Un peu
==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 2.djvu/63]]== ces espérances, renverser ce bonheur modeste. « Le plaisir chez le pauvre est de courte durée. » Alari ==[[Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 2.djvu/64]]==
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