« Revue littéraire - avril 1845 » : différence entre les versions

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— ''Le Chevalier de Pomponne'' <ref>Une brochure in-8, chez Tresse.</ref> est une comédie en trois actes, taillée dans le XVIIIe siècle, conduite gaiement, et versifiée d’une main preste. Tout y marche d’une allure décidée, et chacun y parle d’un ton qui, sans être toujours d’un goût irréprochable, est d’une rondeur qui plaît et sent nos vieux comiques. L’action est peu compliquée, et les personnages ne sont pas trop nombreux. Une débutante de la Comédie-Française, Mlle Vadé, fille de Vadé, franche coquette ; sa mère, — une mère d’actrice ; — le fermier-général Boursault, une dupe en amour ; la soubrette Louison, qui a du cœur et cache un noble dessein ; enfin, le chevalier de Pomponne, gentillâtre gascon, mauvaise tête, bon cœur, qui passe sa vie à aimer, à jouer et à se battre en duel, et qui, capable de toutes les étourderies, est pourtant incapable d’une bassesse : voilà le personnel de l’agréable comédie de M. Mary Lafon. Nous sommes dans les mœurs faciles, comme on voit, et quelque peu dans le monde débraillé de ''Turcaret''. Il y avait plus d’un danger ; M. Mary Lafon s’en est tiré adroitement. Les détails scabreux, s’il y en a, passent sans encombre, parce qu’après tout, le chevalier est un honnête homme, et qu’un honnête homme dans une pièce est comme le juste dans une ville : il sauve tout. Le Sage ne songea pas à ce moyen de salut, car dans sa comédie il n’y a que des coquins. — Le rôle le plus périlleux du ''Chevalier de Pomponne'' était le rôle de la mère ; mais Mme Vadé est si ridicule, qu’on n’a pas le temps de s’apercevoir qu’elle est méprisable au premier chef. Mlle Vadé est amusante, quoique un peu chargée, quoique un peu trop dans le goût des vieilles comtesses des mauvaises comédies de Voltaire, ce qui n’empêche pas ''le Chevalier de Pomponne'' d’avoir de l’entrain d’un bout à l’autre. D’action et de dialogue, cela a une véritable saveur du XVIIIe siècle, et un accent comique qui est de bon augure.
 
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