« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Arc-boutant » : différence entre les versions

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*[Illustration: Fig 70 A.]
 
les archivoltes et les arcs-ogives. Au-dessus des arcs-boutants les contre-forts
sont rendus plus stables par des pinacles, et les colonnes elles-mêmes
sont chargées et roidies par les pyramidions qui les surmonent.
Il est aisé de comprendre, en examinant le plan A, comment les deux
voûtes du porche, qui reposent d'un côté sur le mur du transsept et de
l'autre sur les trois colonnes CDE, ne peuvent se maintenir sur des points
d'appui aussi grêles qu'au moyen de la buttée des trois arcs-boutants
CF, DG, EH, reportant les résultantes de leurs poussées sur les trois
contre-forts IKL. L'espace MCDEN est seul couvert, et forme comme
un grand dais suspendu sur de frêles
colonnes. Cette élégante construction
n'a éprouvé ni mouvement ni déversement,
malgré son extrême légèreté,
et quoiqu'elle ait été laissée dans les
plus mauvaises conditions depuis longtemps.
 
[Illustration: Fig. 70 B.]
 
On aura pu observer, d'après tous
les exemples que nous avons donnés,
que les arcs-boutants ne commencent
à être chanfreinés ou ornés de moulures
qu'à partir de la deuxième moitié
du XIIIe siècle. En général, les profils
des arcs-boutants sont toujours plus
simples que ceux des arcs-doubleaux;
il est évident qu'on craignait d'affaiblir
les arcs-boutants exposés aux
intempéries par des évidements de
moulures, et qu'en se laissant entraîner
à les tailler sur un profil, on
obéissait au désir de ne point faire
contraster ces arcs d'une manière
désagréable avec la richesse des archivoltes
des fenêtres et la profusion de
moulures qui couvraient tous les
membres de l'architecture dès la fin
du XIIIe siècle. Cependant les moulures qui sont profilées à l'intrados des
arcs-boutants sont toujours plus simples et conservent une plus grande
apparence de force que celles appliquées aux archivoltes et aux arcs des
voûtes.
 
Lorsqu'à la fin du XIIe siècle et au commencement du XIIIe on appliqua
le système des arcs-boutants aux grandes voûtes portées sur des
piles isolées, on ne songea d'abord qu'à contre-butter les poussées des
voûtes des nefs et des chœurs. Les voûtes des transsepts, se retournant à
angle droit, n'étaient contre-buttées que par des contre-forts peu saillants.
On se fiait sur le peu de longueur des croisillons composés de deux ou trois
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