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homme brave, humain et généreux, qu’une âme sans cesse exaltée par les sentiments de l’honneur et de la noblesse. Sa conduite répondit aux opinions qu’il s’était formées à cet égard, et il eut grand soin de la régler sur le modèle d’héroïsme que lui offrait son imagination.

Tels étaient ses sentiments, lorsqu’à l’âge ordinaire il commença son tour d’Europe ; les aventures qu’il eut furent plus propres à fortifier ses idées qu’à les ébranler. Son inclination le porta à s’arrêter plus longtemps en Italie, et là il se lia avec plusieurs jeunes seigneurs, dont les études et les opinions étaient conformes aux siennes, qui le recherchèrent avec empressement et lui donnèrent les marques les plus flatteuses de leur estime. Ils étaient charmés de voir un étranger adopter aussi vivement les principes qui caractérisaient parmi eux les hommes les plus distingués et les plus accomplis. Le beau sexe ne le traita pas avec moins de faveur. Quoique de petite taille, il y avait dans toute sa personne un air de distinction peu ordinaire. Cet extérieur était alors relevé par d’autres qualités qui depuis se sont effacées : une vive expression de franchise et de naturel, l’ardeur et l’enthousiasme de la jeunesse. Jamais peut-être Anglais ne fut à ce point l’idole de la société italienne.

Il n’était pas possible que Falkland, enivré comme il l’était des idées de la chevalerie, n’eût pas de temps en temps quelques affaires d’honneur, et il les termina toutes d’une manière qui n’eût pas fait honte au chevalier Bayard lui-même. En Italie les