« César Cascabel/Deuxième partie/Chapitre II » : différence entre les versions

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Pendant cette journée, M. Serge et Jean visitèrent en partie cette base granitique qui leur offrait toute sécurité. L'îlot mesurait trois kilomètres de circonférence. Même l'été, il devait être absolument aride. Un entassement de roches, rien de plus. Néanmoins, il eût suffi à recevoir les piles du fameux pont de Behring que réclamait Mme Cascabel, si jamais les ingénieurs russes et américains songeaient à réunir deux continents — contrairement à ce que fait si volontiers M. de Lesseps.<br>
Tout en se promenant, les visiteurs prenaient bien garde d'effrayer les phoques. Et pourtant, il était visible que la présence d'êtres humains maintenait ces animaux dans un état de surexcitation au moins singulier. Il y avait de grand mâles, qui poussaient des cris rauques, en rassemblant autour d'eux leurs familles, très nombreuses pour la plupart, car ils sont polygames, et quarante à cinquante adultes ne reconnaissent qu'un seul père.<br>
Ces dispositions peu amicales ne laissèrent pas de préoccuper M. Serge, surtout lorsqu'il eut remarqué une certaine propension de ces amphibies à se porter vers le campement. Isolément, ils n'étaient point à redouter ; mais il serait difficile, impossible même de résister à de telles masses, si leur humeur les poussait à chasser les intrus qui étaient venus leur disputer la possession de l'îlot Diomède. Jean fut également très frappé de cette particularité, et M. Serge et lui revinrent assez alarmés.<br>
 
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